Alerte rouge en Italie

Le retour du terrorisme d'extrême gauche

"Nous sommes amoureux fous de la liberté et nous ne renoncerons jamais à la révolution, à la destruction complète de l'Etat et de ses violences". Des propos écrits par la Fédération anarchiste informelle (FAI) le 11 avril dernier, dans une lettre envoyée au quotidien italien Il Corriere della Sera. Née fin 2003 du regroupement de six cellules anarchistes, la FAI a revendiqué depuis une quinzaine d'attentats, principalement des colis piégés, qui n'ont fait que des blessés.

Il y a peu, la FAI a annoncé sept nouveaux attentats en Italie, pour chacun des sept "frères grecs" anarchistes emprisonnés. Des menaces prises très au sérieux par les Autorités italiennes, qui craignent de voir un retour du terrorisme d'extrême gauche des années de plomb. Surtout depuis lundi 14 mai, à Gênes, où la FAI a tiré dans les jambes du patron de l'entreprise Ansaldo Nucleare, Roberto Adinolfi, pour punir celui que la cellule terroriste qualifie de "sorcier de l'atome".

Un modus operandi qui n'a rien d'anodin. Il s'agit en effet d'une méthode baptisée gambizazzione, où le but n'est pas de tuer mais de punir en estropiant (souvent à vie), en tirant dans les articulations comme le genou et / ou le coude. Des méthodes largement utilisées par les tristements célèbres Brigades rouges, qui ensanglantèrent l'Italie dans les années 70, mais aussi par la Mafia et l'IRA en Irlande (on parle alors de kneecapping pour celle-ci).

Cette récente actualité et la sortie en salle de Piazza Fontana nous incite à vous suggérer de découvrir ou redécouvrir, si le sujet vous intéresse, cinq oeuvres évoquant de près ou de loin le terrorisme d'extrême gauche en Italie, en particulier celui mené par les Brigades rouges. Nous nous sommes volontairement cantonné à cette poignée d'exemples et n'avons pas étendu les suggestions à l'ensemble des oeuvres traitant des années de plomb en Italie, que ce soit le terrorisme d'extrême droite (comme dans Cadavres exquis de Francesco Rosi), ou les crimes perpétrés par la mafia.