Les essentiels de Jean-Louis Trintignant - Page 6

De quoi ça parle ?

Le film retrace l'itinéraire de Marcello, enfant victime d'agression sexuelle qui, devenu adulte, n'a qu'un désir, celui de se fondre dans la foule. C'est pour cette raison qu'il épouse Giulia, une femme de la bourgeoisie, et qu'il adhère à l'idéologie mussolinienne de l'époque. Il ira jusqu'à participer à l'assassinat de son ancien professeur, leader antifasciste.

Pourquoi le (re)voir ?
C'est peut être à cela qu'on reconnait un grand acteur : à sa capacité à emmener le spectateur là où, a priori, il ne voudrait pas aller. Trintignant incarnera un colonel franquiste dans Fiesta ou un officier nazi dans Merci la vie. Mais dès 1970, il trouve un de ses rôles les plus beaux et les plus troublants. Bernardo Bertolucci s'inspire d'un roman de Moravia pour montrer comment la volonté de se conformer peut mener aux pires agissements. D'une redoutable intelligence, aussi bien sur le plan psychologique que politique, le film se présente au spectateur sous une forme sophistiquée et complexe, pour le guider dans les méandres de l'esprit tourmenté de Marcello. La reconstitution particulièrement soignée, les prestations de Dominique Sanda, Stefania Sandrelli et du magnétique Pierre Clémenti : autant de raisons qui contribuent à faire de ce Conformiste une oeuvre vraiment pas comme les autres.

Le saviez-vous ?
Dans la vie personnelle de Jean-Louis Trintignant, le tournage est marqué par la mort de sa fille Pauline, âgée de quelques mois. Sa compagne Nadine évoquera ce douloureux épisode dans le film Ça n'arrive qu'aux autres. Par ailleurs, après "Le conformiste", Bertolucci proposera à l'acteur le rôle principal du Dernier Tango à Paris. Mais, par pudeur, celui-ci déclinera cette proposition.

Le regard de Jean-Louis Trintignant
"C’est sans doute ce que j’ai fait de mieux au cinéma."

La bande-annonce (non sous-titrée)