Retour dans les années 80 ! "The Americans" revient sur Canal + séries pour une saison 2 pleine de surprises. Action, mensonges, amour, géopolitique : "The Americans" nous offre toute une palette d’histoires et d’émotions en nous plongeant en pleine Guerre Froide. Le tout en réussissant à retranscrire l’ambiance des années 80, grâce à son écriture, ses costumes, ses coiffures, ses décors mais aussi grâce à sa belle intelligence de la musique… (Raphaëlle Raux-Moreau)
Des voisins très très discrets
Downton Abbey, Mad Men, The Borgias, Vikings, Boardwalk Empire… Depuis plusieurs années, les téléspectateurs ont l'opportunité de découvrir de plus en plus de nouveaux period dramas, qui les amènent dans un passé proche voire très lointain. Lancée en 2013, The Americans est de ceux-là. Créée par Joe Weisberg, un ancien de la CIA, la série, dont la saison 2 est rediffusée en ce moment sur Canal+ Séries, renoue avec ce bon vieil espionnage, maintes fois exploré.
Mais, le show avec Keri Russell et Matthew Rhys n'a rien d'une resucée du genre et établit une base passionnante : en pleine Guerre Froide, deux agents du KGB s'inflitrent aux Etats-Unis et entament une vie parmi les Américains. Nous sommes en 1981, ceux qui se font appeler Elizabeth et Philip sont installés depuis 15 ans à Washington, ils ont eu des enfants, gèrent en surface une agence de voyages et, en souterrain, les missions spéciales et dangereuses que leur confient le KGB. Rien de leur vie ne laisse paraître qu'ils sont russes, qu'ils sont des espions et qu'ils mentent tout le temps. Même leurs enfants ignorent tout de leur véritable origine...
Un couple fascinant
La série avance donc sur un terrain miné, fait de mensonges, de manipulations, de dilemmes moraux, s'appuyant sur pas mal d'action et de suspense tout en dévoilant un mariage complexe et passionnant. Espions qui tentent d'élever une famille, Elizabeth et Philip n'ont rien à voir l'un avec l'autre. Elizabeth est froide et dédiée à l'Agence, Philip est chaleureux et prompt à laisser cette vie derrière lui...
The Americans jouent donc sur plusieurs perceptions de la réalité. Le mariage d'Elizabeth et Philip est fictif mais il commence à devenir réel, pour Philip au début puis clairement pour Elizabeth. Quant à leurs missions, bien réelles et qui peuvent leur coûter la vie, elles semblent parfois totalement folles et absurdes, dans le contexte paranoiaque et tendu que fut celui de la Guerre Froide. En dehors du jeu politique, la série pose donc des questions humaines passionnantes : comment faire confiance lorsque tout ce qu'on a appris à faire, c'est mentir ? Comment se connaître lorsqu'on n'a jamais eu le droit de dévoiler son passé ? Comment ne pas être jaloux des relations amoureuses et sexuelles que son partenaire entretient dans le cadre de missions ? Toutes ces nuances, The Americans les trouve et livre un fascinant portrait de couple, beaucoup plus compliqué que prévu...
Welcome to the eighties
Ces nuances, la série ne parviendrait pas à les livrer totalement si elle ne s'appuyait pas sur un cadre en béton. Bien évidemment, le scénario, la réalisation et le jeu des acteurs participent à donner à The Americans un goût d'authencité mais c'est aussi l'installation d'une atmosphère particulière, celle des années 80 de l'Ere Reagan, qui lui donne tout son jus. La série propose en effet en arrière-plan une peinture impeccable de son époque, de la tension créée par l'incertitude de la Guerre Froide. Une peinture authentique, indispensable pour croire aux personnages et à l'histoire.
Décors, costumes, coiffures... La série soigne tous ces éléments qui nous font revenir aux années 80. Ces derniers sont créés et pensés par des équipes de spécialistes qui ont fait énormément de recherches pour livrer l'Amérique des années Reagan. Afin de retourner dans ce passé pas si lointain, les scénaristes parlent évidemment géopolitique, s'attaquent à des affaires réelles qui ont pris des proportions ingérables (la tentative d'assassinat sur Reagan par exemple) mais s'amusent également à insérer des références culturelles.
Déjà évoquée dans la saison 1, la console de salon de Mattel, l'Intellivision, figure à nouveau dans la saison 2, tout comme la figure de Leo Buscalia, le film La Maitresse du lieutenant francais avec Meryl Streep, la série WKRP In Cincinnati ou encore la chanson "Passion" de Rod Stewart ! Et s'il y a bien une référence culturelle incontournable dans The Americans, un atout que la série gère tout particulièrement bien et avec intelligence, c'est bien sa bande-originale...
=> La musique : le coup de maître de The Americans
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