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    Adoré par Tarantino et John Woo : l'un des meilleurs films policiers va vous marquer à jamais !
    Vincent Formica
    Vincent Formica
    -Journaliste cinéma
    Bercé dès son plus jeune âge par le cinéma du Nouvel Hollywood, Vincent découvre très tôt les œuvres de Martin Scorsese, Coppola, De Palma ou Steven Spielberg. Grâce à ces parrains du cinéma, il va apprendre à aimer profondément le 7ème art, se forgeant une cinéphilie éclectique.

    Grand classique emmené par Alain Delon, Le Samouraï ressort dans les salles obscures dans une version restaurée 4K !

    Sorti le 25 octobre 1967 au cinéma, Le Samouraï a marqué son époque, devenant au fil du temps un film culte. Porté par un incandescent Alain Delon, l'oeuvre a attiré 2 millions de spectateurs à l'époque.

    Sous l'impulsion de Pathé et Les Films du Camélia, le long-métrage réalisé par Jean-Pierre Melville ressort le 28 juin en version restaurée 4K. L'histoire suit Jef Costello (Delon), dit le Samouraï, un tueur à gages. Alors qu'il sort du bureau où git le cadavre de Martey, sa dernière cible, il croise la pianiste du club, Valérie.

    En dépit d'un bon alibi, il est suspecté du meurtre par le commissaire chargé de l'enquête. Lorsqu'elle est interrogée par celui-ci, la pianiste feint ne pas le reconnaître. Relâché, Jeff cherche à comprendre la raison pour laquelle la jeune femme a agi de la sorte.

    "Réalisé en 1967, soit la même année que Playtime de Jacques Tati et Week-end de Jean-Luc Godard, deux films également hantés par la question de l’aliénation moderne, Le Samouraï est devenu, au fil des décennies, le film emblématique du cinéma de Jean-Pierre Melville, mais plus largement, un polar existentiel et culte, dont l’influence, des États-Unis au Japon, sera considérable", analyse l'historien du cinéma Jean-Baptiste Thoret.

    Le Samouraï
    Le Samouraï
    Sortie : 25 octobre 1967 | 1h 45min
    De Jean-Pierre Melville
    Avec Alain Delon, François Périer, Nathalie Delon
    Spectateurs
    3,9
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    En effet, Le Samouraï est une référence pour de nombreux cinéastes, parmi lesquels John Woo et Jim Jarmusch, dont les films respectifs, The Killer et Ghost Dog, s'inspirent plus ou moins ouvertement.

    UN FILM MAJEUR

    À ceux-ci s'ajoutent Quentin Tarantino, Joel Coen, Michael Mann ou encore Johnnie To (qui voue un véritable culte au Samouraï). Toutefois, s'ils n'hésitent pas à reprendre les motifs du film de Melville, ceux-ci recourent néanmoins à des principes de mise en scène radicalement opposés. Le style du cinéaste étant à l'inverse une ode à l'épure semblable aux estampes japonaises.

    "Le réalisme ne m’intéresse pas", a toujours martelé Jean-Pierre Melville. "Tous mes films reposent sur le fantastique. Je ne suis pas un documentariste : un film est avant tout un rêve, cela serait absurde de tenter de reproduire la réalité... Le Samouraï décrit plusieurs mondes parallèles qui ne se rencontrent jamais vraiment, mais qui se frôlent de temps en temps", précisait-il, cité dans Un Samouraï à Paris, entretien avec Rui Nogueira.

    Pour Jean-Baptiste Thoret, Le Samouraï "fait subir au film noir américain un traitement qui évoque, au même moment, la démarche entre-prise par Sergio Leone avec la mythologie du western classique hollywoodien."

    VISER L'ÉPURE, ÇA NE ME FAIT PAS PEUR

    "Mais là où le réalisateur de Il était une fois dans l’Ouest revitalise un genre alors exsangue en hypertrophiant ses codes (style baroque, violence exacerbée), Melville vise une forme d’épure minimaliste", explique l'auteur.

    Pour ce dernier, l'épure emprunte autant "au film noir américain (le rituel du tueur à gages, la dimension tragique de son existence, la rencontre avec la Mort, ange noir incarné par Cathy Rosier) qu’à la culture nippone (la fausse citation du Bushido qui ouvre le film, le masque impassible de Jef Costello)."

    En effet, une des phrases importantes du film, censée appartenir au Bushido, le livre des samouraïs, dit : "Il n'y a pas de plus profonde solitude que celle du samouraï". En fait, il se trouve que c'est Melville lui-même qui l'a inventée.

    DR
    Alain Delon

    ALAIN, DE LOIN !

    À noter que Jean-Pierre Melville était inquiet à l'idée de savoir comment il allait tourner la séquence où Jef conduit une voiture volée jusqu'à un garage de pièces détachées.

    Mais contre toute attente et sans perdre un instant, Alain Delon a piloté à toute vitesse la voiture dans l'allée étroite amenant jusqu'au garage. Le tout en une seule prise !

    Par ailleurs, lorsque le réalisateur a apporté une copie du script du Samouraï à Alain Delon, l'acteur a souhaité connaitre le titre qu'il avait choisi.

    Après en avoir pris connaissance, il a invité le réalisateur à le suivre dans sa chambre. À l'intérieur se trouvaient un canapé en cuir et un sabre de samouraï accroché au mur. Alain Delon avait déjà l'âme du Samouraï.

    D'après Jean-Baptiste Thoret, Alain Delon endosse dans Le Samouraï un des rôles phares de son immense carrière. "Ce tueur à gages mystérieux et presque mutique est absolument mémorable, notamment grâce à son style minimaliste et précis." Selon l'historien du cinéma, Delon a élevé un film de genre (le polar) au niveau d’une tragédie antique.

    "Par sa valorisation du détail, aussi bien vestimentaire (le chapeau de Jef, icône du genre transformé en fétiche), que pictural, Le Samouraï est devenu, au fil des ans, un immense réservoir de motifs dans lequel de nombreux cinéastes sont venus puiser, de Quentin Tarantino (Reservoir Dogs) à John Woo (The Killer), en passant par Alain Corneau (Police Python 357), ou encore Michael Mann (Le Solitaire)."

    Le grand classique de Jean-Pierre Melville est de retour sur grand écran depuis le 28 juin en version restaurée 4K.

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