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    Vous avez aimé Anatomie d'une chute ? Jetez un oeil à ce chef-d'œuvre du film de procès avec James Stewart
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Mis en scène par un Otto Preminger au sommet de son art, "Autopsie d'un meurtre" est un chef-d'oeuvre du film de procès, exposant les failles du système judiciaire américain. Certains y trouvent d'ailleurs des échos au film oscarisé de Justine Triet.

    Le grand succès d'Anatomie d'une chute de Justin Triet, couvert de prix à travers le monde et encore récemment oscarisé au titre du Meilleur scénario original, est là pour rappeler une évidence : les films de courtroom dramas, autrement dit les films appartenant au sous-genre des films de procès, peuvent être des oeuvres absolument passionnantes, avec leurs mises en scènes au cordeau.

    Par nature statique, au-delà de séquences qui peuvent être en flashback par exemple, ce type d'oeuvres reposent avant tout sur la puissance dramaturgique de leurs interprètes. Le 7e Art est fort heureusement constellé d'oeuvres admirables appartenant à ce sous-genre : Témoin à charge de Billy Wilder, avec Charles Laughton.

    12 hommes en colère de Sidney Lumet, sans doute le plus grand film de procès jamais réalisé. Le Génie du mal de Richard Fleischer, qui relate un fait divers authentique et atroce (qui donnera la matière du film La Corde d'Hitchcock), dans lequel Orson Welles se livre à un extraordinaire plaidoyer contre la peine de mort encourue par ses clients.

    Autopsie d'un meurtre

    Cette très courte liste ne saurait être exhaustive sans un autre classique absolu américain sorti en 1959 : Autopsie d'un meurtre, signé par le vétéran Otto Preminger.

    L'histoire ? C'est celle de Paul Biegler (formidable James Stewart), un avocat blasé qui passe plus de temps à la pêche que dans les tribunaux. Un jour, il reçoit un appel d'une femme qui le sollicite pour défendre son mari. Ce dernier, le Lieutenant Frederick Manion, a assassiné celui qui avait violé sa femme. Le procès débute, mais rapidement la situation se complique.

    D’un côté, les témoignages ne concordent pas avec les faits. D’un autre, le Lieutenant Manion ne coopère pas… Face à cet imbroglio, Biegler a bien du mal à déceler les réelles motivations du meurtrier, de sa femme et de la victime…

    Autopsie d'un meurtre nous dévoile un univers judiciaire où la vérité n'est pas toujours celle qu'on croit. C'est une représentation cynique de la justice des Hommes. Le sort de l'accusé n'est pas réellement important; le réel enjeu de cette affaire est le brillantissime duel oratoire auquel se livrent les deux avocats. James Stewart face à un George C. Scott qui débutait de la plus belle des manières sa carrière d'acteur.

    Columbia Pictures

    On peut relever que les éléments apportés par les deux parties ne nous amènent pas à connaître réellement la vérité, celle ci au fur et à mesure semble d'ailleurs impossible à élucider tant on est embrumé par les faits. Ce qui est aussi évoqué, c'est le pouvoir de manipulation de l'avocat et du procureur sur les jurés : c'est en réalité une véritable partie d'échec qui se joue.

    Au-delà de cette passionnante dissection des faits (même si, il faut être honnête, un peu longue, avec près de 3h au compteur), Autopsie d'un meurtre est un film incontournable du genre, aussi virtuose que féroce dans la satire qu'il livre du système judiciaire américain.

    Le film est disponible en VOD, ainsi qu'en DVD / Blu-ray.

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