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    Décès du comédien Jean-Pierre Cassel

    L'acteur Jean-Pierre Cassel est décédé ce jeudi à l'âge de 74 ans. Gentleman séducteur du cinéma des années 60, il avait tourné avec Deville, de Broca ou Chabrol. Récemment, on l'a vu dans nombre de films signés par des cinéastes de la génération de son fils Vincent.

    La classe Cassel. On a appris aujourd'hui le décès, à l'âge de 74 ans, du comédien Jean-Pierre Cassel, survenu jeudi 19 avril, "des suites d'une longue maladie", selon l'AFP citant un communiqué de son entourage. Abonné aux rôles de séducteur dans les années 60 chez Michel Deville ou Philippe de Broca, il était très sollicité depuis le début des années 2000 par des cinéastes de la jeune génération.

    Un cours de danse avec Gene Kelly

    Fils d'un médecin et d'une chanteuse d'opéra, qui lui transmet son goût pour le monde de l'art et du spectacle, Jean-Pierre Crochon intègre le Cours Simon après avoir passé son baccalauréat. Passionné de comédie musicale, celui qui choisira bientôt pour pseudonyme Cassel fréquente à cette époque les clubs de Saint-Germain-des-Près, où il rencontre une de ses idoles, Gene Kelly - la star américaine enseignera un pas de claquette au comédien, qui fera une apparition, non créditée, dans The Happy road, réalisé par Kelly en 1958.

    Les Jeux de l'amour... et de Renoir

    Dès 1953 et La Route du bonheur, Jean-Pierre Cassel trouve de petits rôles au cinéma. Il accède à la notoriété quelques années plus tard grâce à un autre débutant, Philippe de Broca, qui le remarque au théâtre et en fait le héros des Jeux de l'amour (1960), première d'une série de brillantes comédies écrites par Daniel Boulanger. Mais Cassel est aussi très vite sollicité par de glorieux aînés qui ont pour nom Renoir (Le Caporal épinglé (photo), dans lequel il tient le rôle-titre en 1962), René Clair et Abel Gance.

    En 1969, le comédien est "l'ours" face à la poupée Bardot (photo) dans la fable de Michel Deville, un cinéaste qui lui confiera cinq ans plus tard un rôle de manipulateur dans Le Mouton enragé. Mais c'est le malicieux Chabrol, qui, le premier, mit à mal son image d'aimable séducteur avec La Rupture en 1970.

    Melville, Buñuel, Losey, Altman...

    Jean-Pierre Cassel figure au générique de plusieurs oeuvres marquantes du cinéma français des années 60 et 70, de L'Armée des ombres de Melville au film à succès Docteur Françoise Gailland

    en passant par Paris brûle-t-il ? et Le Charme discret de la bourgeoisie de Buñuel, dans lesquels son mélange d'élégance et d'ironie font merveille. Mais de grands noms du cinéma international font également appel au gentleman Cassel, parmi lesquels Richard Lester -le comédien est Louis XIII dans Les Trois Mousquetaires en 1973-, Sidney Lumet, Joseph Losey et Robert Altman. Si, dans les années 80 et 90, l'acteur est plus présent sur le petit écran et sur les planches que dans les salles obscures, on signalera ses retrouvailles avec de vieilles connaissances : de Broca (Chouans ! en 1988) et Chabrol (La Cérémonie en 1995).

    Chéri des jeunes cinéastes

    Au début des années 2000, alors que ses enfants Vincent et Cécile se font un prénom dans le monde du cinéma (son autre fils, Mathias, est connu des amateurs de rap sous le nom de Rockin Squat du groupe Assassin), le sexagénaire Jean-Pierre Cassel, toujours vert et l'oeil pétillant, est très sollicité par les réalisateurs de la jeune génération. Partenaire de son fils dans Les Rivières Pourpres, père de Guillaume Canet dans Narco (2004), il se plaît à multiplier les rôles de sportifs, ancien boxeur (Virgil) ou amateur de golf (Fair play).

    Aussi irrésistible en fou de vélo dans Mauvaise foi qu'émouvant en père handicapé dans Congorama, il était le mois dernier à l'affiche de Contre-enquête. Preuve de son retour en grâce, une demi-douzaine de films qu'il a tournés devraient sortir au cours des prochaines semaines, dont Astérix aux J.O. (dans lequel il campe Panoramix), Le Scaphandre et le papillon (en compétition à Cannes) et J'aurais voulu être un danseur (photo), dans lequel il s'adonne à sa passion des claquettes. Infatigable et enthousiaste malgré la maladie, il chantait du Gainsbourg il y a quelques semaines au Petit Journal Montparnasse et venait de

    mettre en scène un spectacle musical autour de Boris Vian.

    Julien Dokhan

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