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    Much Loved : pour Nabil Ayouch, "il faut se battre pour faire valoir nos droits"

    Le réalisateur Nabil Ayouch et les comédiennes de son film Much Loved font l'objet de menaces depuis la présentation du film à Cannes. Dans le même temps la résistance s'organise...

    Virginie Surd

    Il est déjà loin le temps de Cannes pour Much Loved. Si le film de Nabil Ayouch avait marqué la quinzaine pour la puissance de son propos et la qualité de son interprétation, aujourd'hui est venu le temps des polémiques et des menaces.

    => Pour Nabil Ayouch, "les prostituées de Much Loved sont des guerrières"

    Dans une interview accordée à Libération, le réalisateur marocain explique être désormais protégé par un garde du corps et avoir en permanence deux agents de sécurité devant son bureau. Quant à ses magnifiques actrices, elles sont "en sécurité quelque part."

    Pourquoi de telles mesures ? Parce que Much Loved a dévoilé aux yeux de la planète cinéma une réalité peu glorieuse du Maroc, un pays où l'intégrisme religieux est aussi une réalité, et que les menaces reçus par le cinéaste et ses comédiennes sont désormais prises très au sérieux. Au Maroc, le film a d'ailleurs été interdit par le ministère de la Communication avant même que la demande de diffusion ait été déposée ! Une décision que Nabil Ayouch regrette, bien évidemment, sous-entendant que ce "geste" met à terre l'évolution "formidable" de la liberté d'expression au Maroc depuis 15 ans.

    Malgré ce climat tendu, Ayouch tente de conserver un optimisme lumineux : "Des gens se battent tous les jours pour que le Maroc continue d’avancer. A côté de ça, il y a des régressions, comme l’interdiction illégale et unilatérale de ce film par le ministère. Ce qui est important, aujourd’hui, c’est de rester vigilant et de se battre pour faire valoir nos droits."

    Le soutien du monde du cinéma

    Un peu partout dans le monde le soutien à Ayouch et ses comédiennes s'organise. La Société des Réalisateurs de Films (SRF) a ainsi publié un texte dénonçant l'"atteinte à la liberté d’expression, à la liberté du metteur en scène d’exposer son travail, à la liberté des spectateurs qui ne peuvent avoir accès au film dans les salles de cinémas marocaines." Une pétition, d'ores et déjà signée par Arnaud  Desplechin, Laurent  Cantet, Jaco  van  DormaelMichel  Hazanavicius ou encore Romain Goupil, accompagne cette tribune.

    Vous pouvez y apporter votre paraphe en cliquant ici !

    Much Loved sort en salles le 16 septembre prochain :

     

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