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    Harcèlement : Woody Allen déclare soutenir le mouvement #MeToo

    Souvent associé au mauvais côté du débat dans les récentes polémiques sur les comportements abusifs à Hollywood, le cinéaste Woody Allen a tenu à faire savoir qu’il soutenait toute personne ayant été injustement abusée.

    DOMINIQUE JACOVIDES / BESTIMAGE

    Accusé en 1992 d’agression sexuelle sur sa fille adoptive Dylan Farrow par Alison Stickland, sa babysitter, le cinéaste Woody Allen a été acquitté. Mais en octobre 2017, l’affaire Weinstein éclate dans le New Yorker sous la plume de Ronan Farrow, fils de son ex compagne Mia Farrow et donc frère de Dylan. A la lumière de ce nouveau scandale et bien que mis hors de cause près d'un quart de siècle plus tôt, le nom de Woody Allen est inévitablement réintégré à la liste des accusés.

    Au cours d’un entretien accordé à la télévision argentine sur le programme "Periodismo para todos" ("Journalisme pour tous", propos rapportés via Quartz & The Playlist), le cinéaste a tenu à s'exprimer sur le mouvement #MeToo, qui a émergé du scandale Weinstein. Selon ses déclarations, il apporte son soutien inconditionnel à cette initiative, qui entend libérer la parole des femmes contre leurs agresseurs.

    L'affaire Woody Allen : fin de carrière pour le cinéaste ?

    "Je suis un grand défenseur du mouvement #MeToo. Je crois que lorsqu’on trouve des gens qui harcèlent des innocents, hommes ou femmes, c’est une bonne chose qu’on les dénonce publiquement. Vous savez, je devrais être en tête d’affiche du mouvement #MeToo. Parce que j’ai travaillé dans le cinéma pendant cinquante ans. J’ai travaillé avec beaucoup d’actrices et pas une seule – alors qu’elles sont célèbres, les plus grandes, de vraies stars – ne s’est plainte d’une maladresse. Je me suis toujours bien comporté avec elles.

    Je trouve que, comme dans chaque situation où quelqu’un est accusé à tort, c’est assez triste. A mon avis, tout le monde s’accorde sur le sujet… Tout le monde veut que justice soit faite. S’il existe quelque chose comme #MeToo en ce moment, vous le soutenez, vous encouragez à faire juger ces harceleurs, les auteurs de ces actes horribles. Je crois que c’est une bonne chose.

    Ce qui m’embête, c’est qu’on m’assimile à eux. Certains ont été accusés par vingt, cinquante, voire 100 femmes d’abus successifs – et moi, qui n’ai été accusé que par une femme dans le cadre d'un procès pour la garde d’un enfant, et dont les accusations ont été démenties, je me retrouve assimilé à ces gens.

    Il faut le dire, c’est totalement dingue. Voilà quelque chose pour laquelle j’ai fait l’objet d’une enquête minutieuse il y a vingt-cinq ans, menée par toutes les autorités nécessaires et tout le monde en est venu à la conclusion que les accusations étaient fausses. Et, puisque c’en était fini, je suis passé à autre chose. Tout ça pour que ça refasse surface aujourd’hui, alors que c’est très grave d’accuser quelqu’un d’une chose pareille. Je suis un père de famille et j’ai aussi des enfants. Bien sûr que ça me bouleverse."

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    Pourtant, c’est sans appel à Hollywood : de nombreux comédiens ayant travaillé avec Woody Allen par le passé ont annoncé officiellement qu’ils ne remettraient plus les pieds sur un de ses plateaux, comme Ellen Page, Greta GerwigMichael Caine et Timothee Chalamet. En France, le dernier film du réalisateur newyorkais Wonder Wheel, sorti en janvier 2018, a aussi été boudé, attirant trois fois moins de spectateurs que ses habituels longs métrages.

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