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    Astrid et Raphaëlle : que vaut le nouveau duo policier de France 2 qui aborde le thème de l'autisme ?
    Julia Fernandez
    Julia Fernandez
    -Journaliste Séries TV
    Elevée à « La Trilogie du samedi », accro aux séries HBO, aux sitcoms et aux dramas britanniques, elle suit avec curiosité et enthousiasme l’évolution des séries françaises. Peu importe le genre et le format, tant que les fictions sortent des sentiers battus et aident la société à se raconter.

    Ce vendredi 12 avril, France 2 diffuse un unitaire policier inédit dans lequel Raphaëlle, flic volcanique et bordélique, et Astrid, archiviste et autiste Asperger, vont s'entraider pour résoudre une enquête retorse... et se découvrir complémentaires.

    De quoi ça parle ?

    Lorsque le commandant Raphaëlle Coste s'adresse au service des archives judiciaires de la police pour une de ses enquêtes, elle ne se doute pas qu'elle va rencontrer une jeune femme aussi brillante que déroutante, mémoire vivante des enquêtes criminelles : Astrid, 30 ans. Signe particulier : elle est autiste Asperger.

    Avec Lola Dewaere (Raphaëlle), Sara Mortensen (Astrid), Benoît Michel, Daniel Lobé, Julien Prévost, Geoffroy Thiebaut...

    Unitaire de 90 minutes diffusé le vendredi 12 avril sur France 2 à partir de 21h

    France 2/JLA Productions

    Ca vaut le coup d'oeil ?

    En France, nous ne manquons pas de séries policières sur les chaînes hertziennes. Ayant tendance à s'accumuler, elles engendrent parfois une certaine lassitude de la part des téléspectateurs. Ce qu'on ne peut leur reprocher en revanche, c'est d'incarner une forme de diversité à travers les personnages qu'elles proposent : un capitaine de polie racisé dans Cherif, un non-valide dans Caïn, des héroïnes complexes dans Profilage... Désormais, il faudra compter avec Astrid, une jeune femme brillante et autiste Asperger, ce qui complique grandement ses interactions sociales. Quand à Raphaëlle, flic aussi ambitieuse que brute de décoffrage, elle ne s'embarrasse pas beaucoup plus des convenances que son acolyte.

    Dans Astrid et Raphaëlle, c'est la force du duo qui fait le charme de l'unitaire, malgré une enquête qui manque parfois de profondeur et dont l'issue se devine un peu trop facilement. On y trouve un ton savament dosé entre le drame et la comédie, grâce un bon dosage d'humour qui repose sur le comique de situation du choc de la rencontre entre une autiste Asperger et une femme qui n'a pas le temps de s'attarder sur les principes. L'enquête à multiples rebondissements et son format de 90minutes font que le tout se rapproche d'un Sherlock au féminin. Mais il n'y a aucune volonté de faire du sensationnel ici : l'atout majeur de la série est de faire de la pédagogie sur l'autisme, en se tenant au plus près de la réalité des personnes concernées.

    L'une des séquences les plus réussies est ainsi celle où Raphaëlle assiste à une séance au sein d'un groupe de parole entre autistes dont Astrid fait partie, et où chacun fait entendre sa voix et ses entraves au quotidien. Comme le dit la comédienne Sara Mortensen, vue dans Plus Belle la vie et qui livre ici une performance surprenante, "il y a autant d'autistes que d'autismes", et leur statut est encore trop négligé ou méconnu en France, où l'autisme est encore considéré par beaucoup comme une maladie mentale ou un handicap. Grâce à son côté franc, Raphaëlle, vecteur du point de vue du spectateur, prend Astrid telle qu'elle est, et ne prend pas de gants. Ici, les deux héroïnes avancent de concert, et chacune se sert de l'autre pour avancer.  Jamais le traitement du personnage d'Astrid ne tombe dans le stéréotype du héros Asperger brillant et capable de tout résoudre, proche du surhomme. Un procedural au duo d'héroïnes attachantes, plein de bienveillance et concainvant, qui se verra prochainement doté de nouveaux épisodes si le public est au rendez-vous. A suivre !

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