Dans Les Poupées russes, suite de L'Auberge espagnole (2002), Xavier a désormais 30 ans et multiplie les petits boulots liés à sa passion pour l'écriture. Il a également quelques réticences à se fixer avec une fille et enchaîne les aventures amoureuses avec inconséquence. Engagé par une grande chaîne pour écrire le scénario d'une mini-série à l'eau-de-rose, il est alors amené à travailler à Londres, et collaborer avec Wendy, dont le charme ne le laisse pas insensible...
Toujours emmené par Romain Duris, alter ego du réalisateur Cédric Klapisch, le film est sorti en 2005 et avait, là encore, bien marché en salles (presque trois millions d'entrées en France). A l'occasion de sa diffusion ce soir sur C8, retour sur l'une des sources d'inspiration du cinéaste : L'Homme qui aimait les femmes de François Truffaut.
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Cédric Klapisch s'est donc inspiré de L'Homme qui aimait les femmes de François Truffaut pour cette suite de L'Auberge espagnole. Sorti en 1977, ce film est porté par Charles Denner jouant un homme qui collectionne les conquêtes tel un besoin vital. Ce mode de vie est tellement prégnant chez ce personnage qu'il décide de relater toutes ses histoires dans un roman... S'il n'a pas aussi bien marché que Les Quatre cents coups, L'Homme qui aimait les femmes a quand même réalisé pas loin d'un million d'entrées sur le sol français. En 1983, Blake Edwards (Diamants sur canapé) a mis en scène un remake de ce film, L'Homme à femmes, avec Burt Reynolds dans le rôle principal.
Avec Les Poupées russes, Cédric Klapisch a voulu parler d'amour de façon contemporaine : "Peu de gens avouent qu'ils sont sortis avec plusieurs personnes dans leur vie", explique-t-il, en poursuivant : "L'idée de l'amour unique n'est pas la même qu'au moment de la littérature romantique et, du coup, c'est difficile d'être romantique en pouvant accepter le fait qu'on a eu différentes histoires d'amour dans sa vie. 'Comment peut-on être amoureux plusieurs fois dans sa vie ?', cette question-là me paraissait importante. Donc, le vrac de Xavier au début du film est représentatif de tous ces gens qui cherchent la bonne personne. Finalement le film de Truffaut qui m'a le plus inspiré c'est L'Homme qui aimait les femmes."
L'Auberge espagnole ? Le Péril jeune ? C'est quoi le meilleur Klapisch ?Selon Cédric Klapisch, François Truffaut a parfaitement réussi, dans son film, à montrer un personnage multipliant les conquêtes mais qui n'est ni un macho, ni un Don Juan. Il s'en est inspiré pour Xavier (qui lui aussi enchaîne les relations), à une différence près : "Truffaut montre une espèce de problématique pathologique chez ce monsieur qui aime les femmes alors qu'avec Xavier, on voit qu'il s'agit d'une situation de personnage contemporain. Il y a une recherche qui peut être assez sincère à travers des partenaires multiples. Quand Xavier est célibataire et qu'il a différentes copines, il n'est pas super fier de ça, c'est pas un état génial... Ce vrac-là, c'est un point de départ et certainement pas une volonté d'y rester."
L'histoire des Poupées russes est par ailleurs apparue à Cédric Klapisch lorsqu'il se trouvait à Saint-Pétersbourg, au moment de la promotion de L'Auberge espagnole. Le cinéaste, qui s'y rendait pour la troisième fois, se rappelle : "Je suis vraiment tombé amoureux de cette ville. Avec Bruno Levy, on s'est dit que s'il devait y avoir une suite, ce serait bien qu'elle se passe ici. Et puis parallèlement on est tombé sur un événement qui a beaucoup marqué le film. On a vu les coulisses d'un mariage dans un restaurant où le marié était complètement bourré dans les toilettes pendant que sa femme en robe de marié l'attendait devant la porte. Avec Bruno, on s'est dit que ça pouvait être drôle que William se mariait en Russie."
