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    Autopsie d'un meurtre
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    69 critiques spectateurs

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    Lacroixjean Lacroix
    Lacroixjean Lacroix

    103 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 février 2024
    Je n'avais jamais vu ce film et j'ai beaucoup aimé.
    Il semblerait qu'il soit fait d'après une histoire vraie. Cela fait quand même froid dans le dos de voir un jugement rendu suite à des joutes verbales théâtrales plutôt qu'à des faits prouvés.
    En fin de compte, on ne sait pas réellement ce qui s'est passé et tous les doutes sont possibles.
    Ce bénéfice profite à l'accusé mais je ne suis pas convaincue d'une justice rendue équitablement.
    Ce film démontre bien le mécanisme qui transforme des coupables en innocents et inversement.
    Malheureusement très proche d'une certaine réalité.
    François Huzar
    François Huzar

    7 abonnés 83 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 janvier 2023
    Adapté d’un cas réel, ce film est l’un des chefs d’œuvre de Preminger et sans doute l’un des meilleurs films procès de l’histoire du cinéma. Le récit est d’une rigueur extrême, suivant pas à pas chaque étape du travail de la défense. La mise en scène de Preminger touche à la perfection. Chaque joute oratoire bénéficie d’un sens du cadre et du mouvement souple de la caméra étonnants. James Stewart est formidable de malice et d’opiniâtreté. Malgré sa longueur (2h40), c’est un film qui se suit avec passion, fruit d’une minutieuse construction.
    Marcelo_Di_Palermo
    Marcelo_Di_Palermo

    5 abonnés 151 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 décembre 2022
    un film de procès.... deja il faut aimer ce genre, solution facile et pas chère pour faire un film. Le problème est que celui-ci est loooooong et ennuyeux. L'excellence des acteurs ne suffit pas à sauver un scénario qui traine et nous endort.
    Loïck G.
    Loïck G.

    281 abonnés 1 626 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 novembre 2022
    Les films de prétoire ne manquent pas, mais « Autopsie d’un meurtre » réalisé il y a soixante ans, demeure un parangon du septième art. Pour la liberté accordée à cette caméra dans le tribunal où tous les personnages paraissent jouer leur propre vie. Elle se promène littéralement des témoins au public, avant de fixer un regard, une attention. L’oreille est tout aussi attentive à la moindre altercation ou réflexion morale sur ce viol que l’on ne classe pas encore dans la catégorie des crimes. Les arguments des uns et des autres ne manquent pas de piquant, surtout quand on les doit à des acteurs comme James Stewart ( avocat de la défense ) ou George C.Scott pour l’accusation. Entre les deux le coupable présumé n’est autre que Ben Gazzara ,encore jeunot, mais déjà bien affuté dans sa dramaturgie. Un ensemble magnifiquement orchestré par Otto Preminger. Le film est très long. Il n’en est que meilleur. AVIS BONUS Une longue rencontre passionnante avec le réalisateur , suivie d’un making of très court ( marrant pour l’époque ) . Le coffret comporte de superbes photos ( avec Duke Ellington ), une affiche et le fac-similé en anglais du livre « Anatomy of a motion picture » de Richard Griffith. Rien que pour les photos, ça vaut la lecture ..
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    bobmorane63
    bobmorane63

    153 abonnés 1 894 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 novembre 2022
    Un film judiciaire réalisé et produit par le cinéaste Otto Preminger qui, pour ma part, a des avantages et des inconvénients !!
    Dès les premières images, j'avais envie d'aimer ce long métrage par la description des personnages, l'avocat et ses associés, dans une ambiance décontractée par la mise en scène. Puis, on entre dans le vif du sujet avec l'affaire d'un soldat accusé de meurtre, sa femme est intérrogé, les éléments de défense sont détaillés jusqu'au procès au tribunal. Je ne suis pas fan de films judiciaires mais "Autopsie d'un meurtre" m'a laissé un petit gout amer et en plus ça dure 2 heures 30 et pour ma part, si j'ajoute le doublage en Français qui parle moitié notre langue, moitié Anglais sous titrée, cela relève du trop classique et du trop long. On peux saluer quand mème les superbes interprétations de James Stewart et George C. Scott en avocats opposés, de la belle Lee Remick ou du jeune Ben Gazzara dans la peau du présumé accusé. J'attendais mieux chez Otto Preminger, donc petite déception.
    Michael DOS SANTOS
    Michael DOS SANTOS

    3 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 novembre 2022
    Une très bonne construction du début à la fin, entre l'enquête de l'avocat et le procès. De super dialogues, un excellent rythme et 2h30 que l'on ne voit pas passer.
    Roub E.
    Roub E.

    726 abonnés 4 820 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 mars 2022
    Je ne sais pas combien de films de procès j’ai vu mais c’est un genre tellement usité et codifié que peu sont ceux qui me stimulent encore. Mais ce fut le cas pour autopsie d’un meurtre film fleuve de prétoire qui sort un peu des sentiers battus avec une ironie qui lui sied à merveille. En effet il nous décrit un procès qui est rarement celui de son accusé; c’est plus souvent celui de son épouse trop délurée selon la société, de la victime dont le fantôme plane sur les débats et avec lequel l’avocat de la défense joue sur le fait que les absents ont toujours tord alors que pour l’accusation : les morts sont toujours des braves types. Mais aussi par moment le procès des témoins, des certitudes communes et j’en passe. Comme tous les films de procès les dialogues tiennent une importance primordiale et donnent lieu à des joutes entre des acteurs très inspirés. Jamais ennuyeux, très audacieux pour l’époque c’est un excellent film de prétoire qui montre que la justice est fortement influencé par des petits détails et la force de la dialectique qui peut sauver ou condamner un accusé.
    vivaBFG
    vivaBFG

    10 abonnés 1 129 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 janvier 2022
    Voilà 2h34 de film qui ont passé sans même que je m'en aperçoive. C'est parfaitement construit, les acteurs sont parfaits mais surtout ce scénario, basé en grande partie sur les échanges verbaux des 2 avocats, est ciselé aux petits oignons.
    A voir par tous les amateurs de films policiers et de tribunaux à l'américaine.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    3 353 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 8 mai 2021
    J'ai regardé ce film pour la première fois hier. Pour être honnête je n'en avais jamais entendu parler auparavant. Après avoir regardé la première heure et demie je me demandais encore où ce film avait été pendant toute ma vie. James Stewart joue à merveille le rôle d'un brillant avocat d'une petite ville. Les duels au tribunal entre Stewart et le procureur George C. Scott sont merveilleux. La très jeune Lee Remick est excellente dans le rôle de la fille avide de sexe qui épouse Ben Gazzara. En outre le film est réalisé par le légendaire Otto Preminger. Alors pourquoi ce film n'est-il pas plus connu. La réponse est simple la fin est terrible. On attend encore et encore que tous les détails de tous les personnages de tous les drames se terminent en un seul coup de théâtre mais rien de tout cela ne se produit. Autopsie d'un meurtre m'a laissé un sentiment de vide et de tricherie. Je suppose que ce n'est jamais une perte de temps de passer près de trois heures à regarder Jimmy Stewart au meilleur de sa carrière mais pour moi c'était une histoire sans lendemain...
    Charlotte28
    Charlotte28

    90 abonnés 1 720 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 juin 2023
    Intelligemment menée, l'intrigue sise du point de vue de l'avocat permet de rappeler la réalité d'un procès et des enjeux d'une salle d'audience, quitte à exacerber la tension entre les deux camps et à insister sur l'agressivité mentale de divers procédés d'interrogation. Saupoudrant le suspense d'un humour bienvenu, le film fait la part belle aux joutes verbales ainsi qu'à la psychologie ambiguë des divers protagonistes. Notons cependant qu'hormis l'intervention du médecin, la version longue insistant sur l'alcoolisme de l'adjoint du héros dilue inutilement le récit. Mais grâce à une sobre mise en scène efficace, à des dialogues pétillants et à un excellent casting, cette Autopsie mérite sa qualité de classique du prétoire.
    stans007
    stans007

    17 abonnés 1 232 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 mars 2021
    Photo N&B splendide, montage impeccable et musique de Duke Ellington pour cette bataille d’avocats un peu trop… cinématographique. La psychologie des personnages est intéressante mais l’humour parfois douteux. Un classique !
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    69 abonnés 1 737 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 janvier 2021
    Parangon du film de procès, Autopsie d’un meurtre étonne par la modernité des thématiques qu’il aborde et du ton qu’il emploie. Paul Biegler, avocat davantage intéressé par ses parties de pêches que par l’activité de son cabinet – superbe James Stewart – accepte de défendre un militaire ayant tué un homme soupçonné d’avoir violé sa femme. Sur cette base inconfortable, Otto Preminger tisse un récit à l’ambiguïté permanente, où l’on doute en permanence de la nature de la personnalité que les protagonistes veulent bien nous montrer et des rapports qu’ils entretiennent entre eux. Auscultation du système judiciaire américain et de la toute puissance des avocats et de leurs impitoyables plaidoiries, le long-métrage est aussi, avant l’heure, une démonstration de la non-prise en compte du témoignage d’une femme violée, que l’accusation soupçonnera constamment au mieux d’affabuler, au pire d’avoir aguiché son violeur. La mise en scène est magistrale, le générique de début, signé Saul Bass, est superbe, et la musique de Duke Ellington, qui fait même une apparition dans une séquence, est magistrale. Les jeunes Lee Remick et Ben Gazzara sont géniaux dans leur interprétation d’un couple à la relation trouble. Un film qui laisse la part belle à l’équivoque et à l’ambivalence : pas de doute, il est réalisé par un Européen.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 19 janvier 2021
    Autopsie d’un meurtre est un film de grande maturité pour Otto Preminger. Depuis Laura en 1944, film qu’il jugea lui-même comme son premier vrai projet personnel, le natif de l’Empire austro-hongrois a su lier une stimulante réflexion sur l’image de la femme fatale et les manipulations avec une mise en scène discrète, mais d’une grande élégance. Avec Autopsie d’un meurtre il s’empara de tout et nous livra un film passionnant sur les rouages de la machine judiciaire américaine. Bien huilée, cette dernière est toutefois fondée sur la cacophonie et la prestidigitation.

    Le tribunal est un théâtre et tout y est représentation. Le film met en lumière l'impuissance de tout système judiciaire à rendre des décisions véritablement justes. En effet, La force de conviction des avocats prend clairement le pas sur les faits présentés. A bien des égards, les témoins sont littéralement agressés et poussés dans leurs retranchements, ce qui n'est pas sans amuser la foule des spectateurs. Même le jeune psychologue amené à témoigner doit revêtir des lunettes, une sorte de déguisement, pour paraitre plus sérieux, plus expérimenté face à son auditoire. En faisant des allusions douteuses, les avocats font preuve de malice, car ils savent que ces éléments resteront en mémoire malgré les objections retenues. Malgré l’indépendance de la justice, d’autres institutions s’invitent et orientent le procès d’une manière détournée. C’est le cas de l’armée qui envoi gratuitement un de ses psychologues témoigner en faveur du militaire accusé dans l’affaire. L’institution militaire protège ses poulains, les dires du psychologue seront réfutés par un confrère issu d’une autre branche, mais pour les douze membres qui composent le jury, la parole de l’un peut bien valoir les dires de l’autre. Une manière de neutraliser l’accusation, car dans le doute d’une condamnation injuste, la prudence est souvent de mise.

    Biegler, le brillant avocat incarné par James Stewart est lui-même mandaté. Certains signes dévoilent qu'il n’est pas entièrement convaincu par l'innocence de son client. Après tout, l’avocat se clame trop pur pour l’impureté naturelle des lois. Pourtant, il incite son client à plaider non coupable, car l'historique judiciaire est de son côté et l'ultime carte d’un fameux précédent est tirée. De la même manière, le film assimile la plaidoirie à des appâts amorcé dans l’autre camp. Les joutes oratoires deviennent assimilables à la pêche à la ligne, une pratique affectionnée par Biegler, mais également par le juge Weaver. La manipulation est la règle. Ses mécanismes sont compris et incités à chaque rang d’un théâtre qui se voudrait aisément comique s’il ne témoignait pas d’éléments tangibles à portée tragique.

    D'une certaine manière, l'administration judiciaire se rend compétente pour interpréter un crime en un acte de jalousie non contrôlé. Nous n'assisterons pas une réduction de peine, l’accusé a plaidé non coupable, mais tout simplement à l'abandon des charges. La morale est en berne. Enfin, ce dernier élément amène une réflexion psychologique sur la responsabilité des actes commis. Déclarer l’accusé non coupable, c’est l’innocenter alors que le meurtre a bien eu lieu et l’identité du tueur ne fait aucun doute. Si la « folie passagère » est un argument recevable dans le but de reconsidérer une peine, il ne peut dédouaner totalement. La remise en liberté immédiate du criminel surligne le caractère frivole d’une justice enlisée dans ses traditions et sa dimension spectaculaire. Inspiré, Preminger maintient le doute sur la sincérité de l’accusé et de sa femme, impliquée malgré elle dans l’affaire.

    Si le tribunal est le cœur du film, toute la longue première partie d'exposition des faits et des personnages en serait l'âme. Pour quelle raison ? tout simplement parce-que l'on retrouve nombres de motifs déjà présents chez Preminger. Le plus significatif d'entre eux : la réutilisation du prénom Laura pour l’héroïne du film. Chez Preminger, la femme fatale est désinvolte, victime de sa propre image (le tableau de Gene Tierney dans le film Laura). Sous la dimension judiciaire examinée au scalpel se dissimule à nouveau le féminisme si précoce au cinéma de Preminger. Comme dans une grande partie de son œuvre, on retrouve la fétichisation de la femme qui telle une sirène attire les marins en masse (voir Crime passionnel pour saisir pleinement l’allusion), et paradoxalement la place de la femme en société sans arrêt réduite à son enveloppe charnelle au sein de la microsociété des hommes qu'est le tribunal. Le viol de Laura aurait provoqué le meurtre de l’agresseur. La parole de cette femme d’apparence frivole est sans arrêt mise en doute, elle doit jurer sur un chapelet devant son mari pour prouver qu’elle a bien été agressée sexuellement, puis passer par le détecteur de mensonges pour confirmer ses dires devant la police.

    N'oublions pas que l'innocence du mari ne sera stipulée qu'en vertu de l'humiliation publique de sa femme avec les témoignages concernant ses sorties nocturnes, la perte d’une culotte, la légèreté de sa pratique religieuse… Autopsie d’un meurtre renvoi au paradoxe de l’homme qui se plait à exhiber sa femme aux formes gracieuses, mais s’insurge dès qu’elle devient le centre des convoitises. De possession, il est question également lorsque le quotidien de l’épouse est décrit. Enfermée dans une caravane, elle étouffe en attentant le retour de son mari à une heure tardive. A cause de la fatigue du militaire, la soirée n’est guère plus propice aux échanges. En sortant s’amuser dans les bars durant les siestes de son époux, Laura est jugée car elle possède la volonté de s’émanciper de sa condition de ménagère qui repasse toute la journée. Ces instants de plaisirs ne lui seront pas pardonnés par les curieux venus au tribunal, le tout sous la complaisance des professionnels de la justice.

    Le manque de foi de Biegler envers sa profession est un élément clé abordé dans la première partie. Il rend la conclusion amère. En revanche, l'art par l’intermédiaire de la musique est présenté comme une activité salutaire. Une activité de représentation également, mais qui ne manipule pas son auditoire, elle le stimule. Une réponse faite d'harmonies à la cacophonie de nos sociétés. Soulignons la bande originale discrète, mais néanmoins chargé d’une atmosphère jazzy de Duke Ellington. Dans le bon sens du terme, Autopsie d'un meurtre est un film somme de Preminger, car il lie les deux pans de sa filmographie : la femme fatale qui le devient à ses dépens, puis son éviction par la société (il s’agit de Laura et les autres) ; et la manipulation des faits par les gens de pouvoir (nous retrouvons cet aspect chez le détective Mark Dixon, chez le troublant docteur Korvo).
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    111 abonnés 1 577 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 décembre 2020
    2h40 d’un film fêtant ses 60 ans, il y a de quoi en rebuter plus d’un ; mais c’est sans compter sur la virtuosité de son metteur en scène et un casting hors pair. Il y a bien quelques longueurs, mais aucun plan et aucune scène ne se regarde sans plaisir ; quand le propos devient moins intéressant, la composition musicale magique de Duke Ellington arrive en renfort. Très bonne soirée pour un film nommé 6 fois aux Oscar cette même année et dans les catégories les plus prestigieuses (réalisation, scénario, photographie, premier rôle masculin,…) ; mais qui repartira bredouille… en face « Ben-Hur » rafla tout sur son passage.
    Une critique particulièrement intéressante : « Avant ce succès critique presque total, le film fut dans un premier temps victime de la censure notamment car il était jugé indécent qu’il y soit longuement question du slip perdu par l’épouse du lieutenant Manion. Fait amusant car il est question dans le film des problèmes soulevés par l’évocation de ce slip devant le tribunal, les parties s’interrogeant sur un mot moins "tendancieux" pouvant le désigner.

    Le titre de ce film est inexact, il aurait fallu pour être plus juste l’appeler "Autopsie d’un système judiciaire". C’est en effet un tableau très acide et cynique de la justice des hommes que nous livre Otto Preminger. Une justice pour laquelle il n’existe finalement pas de vérité objective. Les éléments apportés par les deux parties et ceux distillés par Preminger ne nous permettent pas d’établir clairement la vérité. Le récit, tout en dévoilant toujours plus d’éléments au fur et à mesure du procès, ne fait qu’embrumer la situation et nous rendre la vérité de moins en moins tangible.

    Tout est ici affaire de manipulation. La décision des jurés ne dépend que du pouvoir de persuasion de l’avocat et du procureur, comme le fait remarquer le Lieutenant Manion à son avocat après que l’une de ses insinuations a été rejetée par la cour : « Comment faire oublier aux jurés ce qu’ils ont entendu ? On ne peut pas justement... » La vérité n’a d’importance ni pour Paul Biegler l’avocat, ni pour les représentants du ministère public. Le procès est un jeu d’influences et une partie de stratèges où l'on avance ses pions et où l'on cherche à lire le "jeu" de l’adversaire.

    Revenu de tout, détaché d’un certain nombre de contingences matérielles, Paul Biegler reprend un jeu qu’il ne connaît que trop bien et, en y excellant à nouveau, il y reprend goût. A l’image de la tonalité du film, le cynisme et le désenchantement de Biegler n’auront réussi à entamer ni son humour ni son amour du verbe, ici tout-puissant.

    Le casting du film, absolument impeccable, est l'un des points forts du film : Lee Remick déborde de sensualité dans son rôle de femme-enfant séductrice ; la bestialité du jeune Ben Gazzara s’oppose à merveille à l’élégante nonchalance désabusée de Stewart ; George C. Scott cabotine pour notre plus grand bonheur dans son rôle de requin des prétoires et les seconds rôles (Eva Arden et Arthur O’Connell) sont particulièrement attachants. A noter également une apparition de Duke Ellington dans un quatre mains avec James Stewart ; Ellington signant par ailleurs l’excellente musique du film.

    Tout concourt dans Autopsie d'un meurtre à nous faire prendre un plaisir immense. A l’image du reste de la production, la photographie en noir et blanc de Sam Leavitt est superbe. La mise en scène alterne entre une utilisation admirable de la profondeur de champ et des plans serrés sur les visages des interprètes, Otto Preminger tire ainsi le meilleur parti du décor du tribunal (qui par ailleurs est une vraie salle d’audience) et crée de formidables mouvements de tension au sein d’un récit brillamment écrit et admirablement dialogué. On s’enthousiasme devant les envolées de Stewart, ses traits d’esprit, la bonhomie du juge (Joseph N. Welch, véritable avocat à Boston) et la férocité de George C. Scott. Le cœur du film est évidemment l’anthologique joute verbale opposant Stewart à Scott et, porté par le charisme des deux acteurs, leur duel est tout simplement inoubliable. »
    Donc à voir impérativement
    tout-un-cinema.blogspot.com
    gerald b.
    gerald b.

    9 abonnés 122 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 décembre 2020
    Vu en 2020 soit 60 ans après sa sortie, j'ai été déçu par ce film, à la réalisation moderne mais avec une histoire faible et sans surprise. Quel est le propos ? Est-ce de dire que la justice consiste à défendre avec bio un homme désagréable voire probablement coupable ?
    On dirait qu'il y a deux histoires superposées, l'une en surface, accessible, simple, et l'autre sous-entendue, imaginée, car on sens que la vérité est ailleurs que dans la version livrée à la barre. J'ai imaginé plein d'histoires possibles et d’interactions avec les personnages, mais finalement spoiler: tout est linéaire et sans surprise
    .
    Heureusement, le charme un peu désuet et la prestance de James Stewart opèrent, et aussi l'humour. On ne peut donc qu'apprécier ce procès dont tous les éléments sont présents dès le départ. Reste que pour un film de cette époque, je préfère largement "12 hommes en colère", formidablement fort et intelligent.
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