Je l’ai regardé hier et je n’arrive toujours pas à me remettre de la beauté scénaristique que propose Mr. Nobody. En effet, dès le début du film, le spectateur est plongé dans l’univers de Jaco Van Dormael. On comprend dès le départ que ce film n’a rien avoir avec quelque chose d’ordinaire qui peine à nous surprendre. Dès le départ, j’ai été curieuse d’en apprendre d’avantage sur ce film qui maîtrise parfaitement ses transitions, ce qui nous tient tout au long du film. On suit l’histoire de Nemo Nobody qui, tiraillé par le choix que lui impose ses parents (vivre chez sa mère ou chez son père), décide de ne pas choisir. Pourtant, le film porte une interrogation sur ce qu’il se serait passé s’il avait choisi de vivre chez son père ou chez sa mère. L’histoire est constitué de ce que j’appelle « d’histoire en poupée russe ». En effet, plusieurs récits sont racontés sans que cela crée un sentiment de discorde. Au contraire, il y a une curieuse harmonie qui se forme. Malgré le fait que toute l’histoire se base sur ce modique choix cornélien dont est victime Nemo Nobody, il prend une dimension bien plus intense car elle est raconté à peu près 110 ans plus tard par Nemo lui-même qui semble vivre dans une société eugéniste et dépourvu de mortalité voire d’humanité (elle ressemble à une société dystopique digne d’un Fahrenheit 451 de Ray Bradbury). Mais encore, l’histoire s’interroge sur des questions existentielles (Que peut-être considéré comme le bonheur ? La mortalité est-telle une vertue ? Libre-arbitre ou destin inéluctable ?), métaphysiques (il y a des questionnements sur la répartition du temps dans l’univers, de son entropie que j’ai trouvé très intéressants) voire théologiste (le film possède une dimension religieuse qui s’harmonise parfaitement bien avec la dimension scientifique). Ce que j’ai apprécié dans ce film c’est que d’un côté, tout nous parait très clair lors du visionnage du film mais d'un autre côté, maintes interrogations se forment dans notre esprit, c’est ce qui fait sa force. En effet, le fait que l’on ne comprenne pas tout lors du premier visionnage ou qu’on possède une interprétation différente que l’opinion publique prouve à quel point le film propose des messages adaptés à tous, chacun se livre à des affabulations.
L’intense relation entre Anna et Nemo m’a personnellement bouleversé car le réalisateur dépeint parfaitement à l’écran la puissance amoureuse de deux êtres unis par le destin, qui celui-ci, tend à les séparer. Les trois relations qu’a vécu Nemo (celle avec Elise, Jeanne et Anne) sont parlantes car réaliste. En effet, par la bipolarité d’Elise et de leur relation devenu plus que banal (enfant, routine, maison), il reflète la vision d’un amour correspondant à une image d'un ‘’Monsieur tout le monde’’ (la routine affuble notre existence). Elle ressemblait à la relation dans le film The Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Du côté de Jeanne, on remarque que Nemo se noie littéralement dans cette relation plate mais qu'il possède un confort matérie
l. J'ai trouvé la fin très parlante qui m'a personnellement remise en question sur bien des choses. J'ai retenu une citation : "Je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur de ne pas avoir assez vécu. Il faudrait marquer en grand sur tous les tableaux des écoles du monde : la vie est une cours de récréation qui ne dure que 20 minutes, sinon elle n'est rien." Il est pour moi un film qu'il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie. Malgré des effets spéciaux qui ont mal vieillis, rien ne peut dégrader le message intemporel que nous propose le réalisateur.