Derniers Avis sur Mr. Nobody

Ce film est clairement le plus beau que j'ai jamais regardé. Il aborde l'importance du choix de ne pas en faire, et donne envie d'aimer, d'être aimé mais surtout d'espérer. Il n'y a a mon sens rien a jeter tant tout est fabuleux, les acteurs, les idées de scénario, la façon dont l'histoire est filmée jusqu'à une fin même pas bâclée malgré le suspense haletant. C'est une leçon de vie élémentaire obtenue a travers les émotions qu'on ressent a travers cette oeuvre magnifique qui me permettent de dire que c'est un chef d'oeuvre du cinéma !

« Mr. Nobody », une œuvre cinématographique atypique réalisée par Jaco Van Dormael, tisse une toile narrative complexe et envoûtante qui défie les conventions du temps et de la réalité. Ce film, à travers son exploration des vies parallèles de Nemo Nobody, nous plonge dans une réflexion profonde sur le choix, le destin et l'existence même. La mise en scène, riche et innovante, s'accompagne d'une photographie remarquable qui capture à merveille les émotions fluctuantes et les univers divergents de Nemo. Le casting, mené par un Jared Leto transcendant, apporte une profondeur et une sincérité indispensables aux multiples facettes du personnage principal.

La narration non linéaire, bien qu'ambitieuse, peut par moments sembler déroutante, laissant le spectateur en quête de repères dans ce labyrinthe de temporalités et d'existences. Certaines transitions et choix narratifs peuvent paraître abrupts ou moins aboutis, créant parfois une distance émotionnelle avec les personnages secondaires, dont les arcs narratifs auraient mérité d'être davantage explorés pour enrichir l'univers complexe du film.

La musique, composée par Pierre Van Dormael, tisse une toile sonore à la fois subtile et envoûtante, qui épouse parfaitement les fluctuations de l'intrigue et les transitions entre les mondes. Cependant, il arrive que cette harmonie se perde dans une certaine répétitivité, manquant par moments d'audace pour souligner les tournants dramatiques de l'histoire.

Le film brille par sa capacité à susciter la réflexion sur des thèmes universels, tels que l'amour, le regret et les conséquences de nos choix. Néanmoins, l'abondance de ces réflexions, couplée à une structure narrative éclatée, peut parfois nuire à la cohésion de l'ensemble, laissant une impression d'inachevé dans la résolution de certains dilemmes moraux et existentiels.

En définitive, « Mr. Nobody » se distingue par son audace et sa créativité, offrant une expérience cinématographique riche et stimulante, malgré certaines imperfections dans l'exécution de sa vision. Ce film demeure une œuvre significative dans le paysage cinématographique, invitant à une introspection sur la nature du choix et l'impact éphémère de notre existence.

Je suis mitigé sur l'idée de nous proposer des morceaux de toutes les vies que le personnage a ou aurait pu avoir car, selon moi, à force de raconter "tout" on ne raconte rien en particulier.
Après il est évident que le réalisateur s'est fait plaisir au niveau du style et des effets spéciaux pour mettre en oeuvre cette histoire mais je n'ai pas été particulièrement touché.

en premier lieu, c’est le synopsis qui m’a fait le l’œil. j’aime le genre d’histoire un peu compliquée, où on plonge directement dans la tête et les souvenirs du protagoniste. j’aime démêler le vrai du faux, la réalité de l’illusion, les maux du cœur et de la raison. j’aime plonger dans les confins d’une âme qui m’est étrangère.

pour le coup, je n’ai absolument pas été déçue de ce film et encore moins, par sa réalisation. dès le début, on est plongé dans des bribes de souvenirs qui nous aide à comprendre qui est le personnage principal : Nemo ou plutôt devrais-je dire, Mr. Nobody. on suit tantôt Nemo (interprété par un Jared Leto au summum de son talent) en personne âgée en 2092, dans un monde où la technologie est surdéveloppée et les villes surpeuplées. les plans sont d’ailleurs d’une grande beauté et ne font que souligner l’intensité de cette ville moderne à laquelle, en tant que spectateur, nous échappons complément. les plans sont très riches et inventifs : on ne sort jamais du film.

la façon que ce film a eu d’être filmé et tourné est d’ailleurs très immersive. pendant les 2h15, je n’ai plus penser une seule seconde à mon quotidien. je me suis laissée complètement tomber pour me plonger dans la vie trépignante et haute en couleur de Mr. Nobody.

tout d’abord, tout est une question de choix. c’est devrai-je dire, la topique principale même de ce film. on remonte à l’enfance de Nemo, au moment où ses parents se séparent et lui laisse le choix de choisir entre soit sa mère en montrant dans le train, ou bien son père, en restant sur le quai. ce choix est évidemment irréalisable pour un enfant de neuf ans, mais ça, ses parents ne semblent pas le prendre en compte. en effet, ses parents sont deux adultes qui se déchirent dans un égoïsme qui n’est pas sans nous rappeler notre vrai monde à nous. combien d’enfants ont vu leur parents se séparer et leur demander de faire un choix ?

à partir de cette scène la précisément, il y a une blessure qui se forme chez Nemo. on se retrouve alors plongé dans l’imagination d’un enfant de neuf ans a qui l’on demande de faire le choix le plus important de sa vie. dès lors, on suit plusieurs de ses potentielles vies. tantôt, il s’imagine vivre le restant de ses jours au côté de Jeanne, tantôt au côté d’Elise, ou encore d’Anna. d’ailleurs, je dois souligner le jeu d’acteur formidable et impressionnant de Diane Kruger. elle était d’une beauté indescriptible dans ce film, et d’une douceur exquise.

finalement, le film n’est qu’un long voyage dans l’âme d’un enfant brisé.

extrêmement bien rythmé, ce film n’est pas sans me faire penser à deux autres, que j’ai tout autant apprécié. son rythme effréné et full énergie m’a beaucoup fait penser à Beau is Afraid de Ari Aster, sorti en 2023. dans ce film d’horreur/psychologique, on suit la vie de Beau, un personnage névrosé passé la cinquantaine. là aussi, en tant que spectateur, nous sommes plongés aux confins d’une âme tourmentée, brisée et emprisonnée par une figure maternelle toxique. Nemo n’est pas sans me rappeler ce personnage névrosé et instable mentalement et émotionnellement, qui en réalité, passe son temps à se questionner sur son identité, sur ce qui est juste ou non, sur ce qui est réel ou non. Beau et Nemo ont la même question suspendue au bout de leurs lèvres : suis-je réel ? existe-je vraiment ?

le deuxième film auquel Mr. Nobody m’a fait songer, n’est autre que Flashback de Christopher MacBride sorti en 2020, où le merveilleux Dylan O’Brien prête ses traits à Frederick Fitzell. une fois de plus, on suit un personnage névrosé, d’une sensibilité extrême, qui s’interroge sur le sens de sa vie. il replonge dans ses souvenirs et ses histoires d’amours du passé, pour comprendre comment il en est arrivé à sa vie actuelle. il cherche à savoir s’il a fait les bons choix ou s’il aurait pu être davantage heureux. ses souvenirs se font et se défont. il y a de la part du réalisateur, volonté de perdre le spectateur pour qu’au moment où il ne s’y attend le moins, comprenne que la réalité est un tout mélangé d’illusions et d’interrogations.

la bande-son m’a bien accompagné dans ce long voyage, dans ce long périple au cours duquel je n’ai eu de cesse de m’interroger moi-même sur ma vie et de remettre en question mon identité et mes choix personnels.

c’est ça toute la beauté du cinéma.
le 7e art est grand.

Un long métrage très ambitieux de la part de Jaco Van Dormael qui ne cesse de surprendre. Ambitieux, il faudra l'être également pour le spectateur afin de le finir mais surtout de le comprendre, car croyez moi vous allez vous faire des noeuds au cerveau jusqu'au final suffisamment explicatif heureusement. Sur une trame un peu à la The Fountain, le réalisateur nous emmène sur le chemin de la vie et des différents choix qui se proposent à nous. Et si on ne choisissait pas, que se passerait-il ? C'est une des question à laquelle il va falloir tenter de répondre durant près de 2h30. Cela s'accompagne d'une bande originale superbe, d'une réalisation surprenante et d'une mise en scène accrocheuse. C'est long certes mais Mr. Nobody vous réserve quelques instants magiques, suspendus dans le temps et vous n'aurez pas fini de vous questionner, même après le final. Mention spéciale à Jared Leto, comme souvent impressionnant.

Honnêtement, je ne sais pas trop quoi en penser. Je pense que je serais d'accord avec plein de critiques très différentes du film. Le film m'a alternativement mis dans des états d'exaspération voir de consternation et à côté des moments d'admiration et d'émerveillement, qui me marqueront à jamais. Jaco Van Dormael est un bon réalisateur (les séquences d'amour et romantiques, magnifiques, le prouvent) rempli d'idées, mais son film s'éparpille trop, est trop prétentieux et en voulant dire trop de choses n'en dit au final que très peu, est souvent au bord de l'arnaque absolue, de la fausse proposition et de la fausse radicalité (comme plusieurs Nolan acclamés), et parfois plus dans la copie que dans la référence, et je pense que le plus gros problème est finalement le montage (contrairement à EEAO l'an dernier et à Beau is Afraid cette année, 2 films auxquels j'ai pensé), qui peine à ordonner le tout et n'est pas bien rythmé, ce qui fait qu'on s'ennuie beaucoup durant ces (tout de même) 2h30 de film. Heureusement, je l'ai regardé en 2 fois.

Un questionnement profond sur la vie, le temps, les choix, le hasard ou la destinée, l'amour, offrant ainsi une infinité de possibilités. Le projet est ambitieux mais peu accessible, la mise en scène brillante et, les émotions à fleur de peau réservent de beaux moments. Une oeuvre fascinante si l'on entre dans l'univers proposé.

Tout simplement bouleversant, dans tous les sens du terme ! Soyez accrochés dans cette balade déstructurée, poétique et philosophique, réfléchie au moindre détail, et qui vous laisse dans une profonde contemplation. Les choses les plus simples deviennent compliquées, et les plus compliquées, les plus simples. Ce film touche à tout, ou presque, en le racontant de la meilleure ou pire des manières en soit.
Clairement, c'est les 2h30 les plus rentabilisées pour moi en terme de qualité pour un film, que je reverrais pour sûr.
A voir, si vous aimez un film avec beaucoup de sens et de réflexion, moins si vous voulez déstresser après une longue journée de travail, car clairement, il remettra votre vie en question (ou vous serez trop fatigués pour vous accrocher et comprendre toute la mécanique).
Je conseille vivement !

Confus et montage du film en salade russe trop de scènes qui rallonge inutilement le film. Les acteurs sont plus des figurants qui n'ont rien a dire.

Que dire de plus qu'un chef d'œuvre.
Avec les découvertes scientifiques actuelles nous parlant de plus en plus de multivers, de dimensions cachées et même d'intrication dans le temps et pas seulement dans l'espace, j'ai l'impression que ce film est tellement avant-gardiste, que je me demande même si dans 200 ans, on ne dira pas que c'est du fantastique et de la science-fiction, mais de la réalité tout simplement.

Jamais un film ne m'avait autant marquer. C'est je crois le film qui m'a fait entrer dans ce merveilleux univers qu'est le cinéma. J'avais 14 ans, quand je l'avais vu. Aujourd'hui j'en ai 27 et je viens de le revoir et purée que ça m'avait manquer. Je veux reconnaître que le thème général est un peu bizarre, certains plan n'ont rien à faire la, je suis d'accord. Néanmoins Jared Leto, toi mec, tes un génie. Et ce réalisateur également, un mix entre du Woody Allen, mélanger avec un petit peu de fincher. Une merveille. Je ne regrette pas d'avoir lâcher ma larme a la fin . C'est toujours la même émotion, on est a la fois triste, et heureux. Comme il l'explique, la vie se résume qu'à une chose, qu'à un choix, si ont réussi à faire un choix alors tout se passera comme prévu m. Mais si on refuse de faire des choix on n'existe pas et c'est ce que jaco van dormael a voulu montrer dans ce chef d'œuvre. Bravo à lui car je penses que c'est en grande partie grâce à lui qu'aujourd'hui je travaille dans le cinéma.

Mr Nobody est un film qui n'est pas commun ... une mise en scène très artistique, une excellente BO et l'exploration de thèmes d'une grande profondeur. Le film est basé sur une intrigue simple : Nemo, âgé de 9 ans, subit le divorce de ses parents et doit choisir à la gare qui suivre. Doté de la capacité de voir le futur, il explore alors chaque potentielle vie future ou fantasmée, dans une arborescence à en avoir le vertige.
J'aurais mis 5 étoiles sans certaines imperfections : certains thèmes de SF (le voyage sur Mars, le Big Crunch, ...) n'apportent strictement rien au film et le compliquent inutilement. Quelques longueurs se font ressentir également entre 1h30 et 2h : le film aurait gagné à être raccourci.

Tout a un début et tout a une fin.
Nous sommes les fils du destin et le destin nous guide aveuglément dans les sentiers vierges de nos vies.
Tout est tracé à l'avance, nous ne choisissons pas mais nous comprenons pourquoi on choisit.
Nous nous questionnons sur le but de notre existence, et nous nous sentons si petits à côté de l'infinité de possibilités de qui pouvons-nous être.
D'où nous venons ? Peut-être déjà d'autre part, d'un au-delà ou d'un en-arrière inconnu, qu'importe : le moment présent a raison de nous et c'est à lui que nous devons nous fier.
Il y a une infinité de vies qui nous attendent, elles méritent toutes d'êtres vécues au plus digne.

Pourquoi Mr. Nobody est mon film préféré.
C'est la question qui m'est souvent posé et la question que je me suis longtemps posé moi-même pendant un moment.
Comment se fait-il que ce soit lui et pas un autre ? J'ai pourtant vu des dizaines de films que je saurais qualifier de chefs-d'œuvre.
Mais pourtant, Mr. Nobody.
Le film boudé par la presse et aujourd'hui un brin oublié. Et il trône sur mon podium au-dessus de n'importe quel prétendu intouchable que j'ai pu m'enfiler en plusieurs années de cinéphilie.
Quelque part je peux comprendre l'imposture que certains dénoncent à l'égard de ce film.
Mais d'un autre côté je le réfute et je savoure chaque revisionnage encore plus que le précédent.
Cet amour inconditionnel pour ce titre est à l'image de la division qu'il a engendré : lucide et inexplicable.

Lucide déjà car j'entrevois les défauts de l'œuvre.
Oui le concept est casse-gueule et est forcément inégal à bien des aspects.
Oui Jaco van Dormael (cinéaste sous-estimé à mon humble avis) use d'effets de style parfois trop généreux qui empruntent parfois à la publicité.
Oui les visuels sont souvent aguicheurs.
L'accueil tiède qu'a reçu le film est facilement compréhensible pour quiconque y prêterait de l'attention.
Mais lucide à propos de moi, et là je parle vraiment de moi.
Ce film a simplement été là piur moi au moment où j'en avais besoin, où j'étais un peu perdu dans ma vie, et il est arrivé avec la question : qu'est-ce qu'un choix ? Et qu'est-ce que l'avenir ?

On peut dire bien des choses, mais le film aborde parfaitement la question en prenant la situation la plus banale : un enfant qui doit choisir entre son père et sa mère.
Et pourtant dès le début PAF ! On te montre le protagoniste mourir de plusieurs façons différentes et on suit ensuite ce dernier à l'âge de 117 ans raconter son histoire.
Niveau efficacité on fait rarement mieux En 10 minutes on sait où vont mener les 139 prochaines (158 pour les amateurs de la director's cut).
Et il y a toujours un nouvel angle sur lequel la thématique est abordée.
Un choix amoureux, déjà, et surtout. L'amour est l'essence du long-métrage et guidera Nemo à Anna.
Ensuite un choix théorique, explicant la probabilité des choses et abordant la fascinante théorie du big crunch qui aspire à la rétractation de l'univers ainsi que du temps après son expansion, puis à la re-expansion et ainsi de suite, nous plongeant dans une boucle temporelle infinie et nous faisant dire que nous vivrons des millions de choses dans des millions de vies.
Alors pourquoi pas suivre nos rêves ? Nous avons toutes nos chances. Littéralement.

spoiler: L'ambiguïté du final avance le mieux cette piste, laissant ce choix au spectateur et le questionnant sur ses propres choix. La hauteur de vue idéale pour un film qui cherche tant à atteindre l'universalité.


Et c'est pourquoi je trouve l'indifférence dont subit Mr. Nobody aussi absconse.
C'est un film qui touche à l'essentiel de ce qui font de nous des humains : nos émotions.
Ces émotions qui nous guident et nous font surmonter les plus hauts dangers avec bravoure.
Ces émotions qui nous rendent si glorieux par la moindre réussite que l'on entreprend.
Et c'est là que j'ai été totalement bouleversé par Mr. Nobody à sa découverte.
Un film qui part autant dans tous les sens tout en restant cohérent avec soi-même, il y en a bien peu.
Un film qui lui ressemble, il y en a aucun.
Et je préfère mille fois (euphémisme) un film inégal mais au propos aussi brillant et brillamment délivré qu'un produit propre au point d'être lisse.

Mr. Nobody est tout sauf lisse. Il est imparfait, un peu biscornu, et c'est pourquoi je le trouve aussi beau.
C'est un film qui a essayé, et c'est suffisant pour qu'il reste au sommet de mon podium à jamais.
Une magnifique difformité.
Le visage d'un Ange et le corps d'un humain.
Ce n'est pas pour rien que Jaco van Dormael filme autant la pureté de nos yeux, car c'est ce qui trahi le plus nos émotions, c'est ce qui dit l'indicible, c'est notre plus belle réussite en tant qu'humains : être des humains avant tout.

Un film préféré, c'est celui qui se dresse sur notre parcours sans qu'on l'anticipe.
C'est celui qui nous bouleverse sans que l'on s'y attende.
C'est la révélation, l'apparition divine au milieu d'un jardin cinématographique que l'on pensait connaître par cœur.
Et pour moi c'est Mr. Nobody.
Il ne faut pas juger les gens sur leur film préféré. Ne pas voir cela comme jne finalité, bien au contraire.
Le voir comme un nouveau départ.
Comme une nouvelle vie. Ma nouvelle vie, et la vôtre pour votre film préféré.
Cette nouvelle vie qui aurait pu être bien différente sans cette illumination et qui l'aurait été grâce à une illumination totalement différente.
Le cinéma est un art riche, et nous avons la chance de chacun pouvoir y trouver son idéal.
Et de changer nos vies.
À jamais.

Tout a un début et tout a une fin.
Nous sommes les fils du destin et le destin nous guide aveuglément dans les sentiers vierges de nos vies.
Tout est tracé à l'avance, nous ne choisissons pas mais nous comprenons pourquoi on choisit.
Nous nous questionnons sur le but de notre existence, et nous nous sentons si petits à côté de l'infinité de possibilités de qui pouvons-nous être.
D'où nous venons ? Peut-être déjà d'autre part, d'un au-delà ou d'un en-arrière inconnu, qu'importe : le moment présent a raison de nous et c'est à lui que nous devons nous fier.
Il y a une infinité de vies qui nous attendent, elles méritent toutes d'êtres vécues au plus digne.

Pourquoi Mr. Nobody est mon film préféré.
C'est la question qui m'est souvent posé et la question que je me suis longtemps posé moi-même pendant un moment.
Comment se fait-il que ce soit lui et pas un autre ? J'ai pourtant vu des dizaines de films que je saurais qualifier de chefs-d'œuvre.
Mais pourtant, Mr. Nobody.
Le film boudé par la presse et aujourd'hui un brin oublié. Et il trône sur mon podium au-dessus de n'importe quel prétendu intouchable que j'ai pu m'enfiler en plusieurs années de cinéphilie.
Quelque part je peux comprendre l'imposture que certains dénoncent à l'égard de ce film.
Mais d'un autre côté je le réfute et je savoure chaque revisionnage encore plus que le précédent.
Cet amour inconditionnel pour ce titre est à l'image de la division qu'il a engendré : lucide et inexplicable.

Lucide déjà car j'entrevois les défauts de l'œuvre.
Oui le concept est casse-gueule et est forcément inégal à bien des aspects.
Oui Jaco van Dormael (cinéaste sous-estimé à mon humble avis) use d'effets de style parfois trop généreux qui empruntent parfois à la publicité.
Oui les visuels sont souvent aguicheurs.
L'accueil tiède qu'a reçu le film est facilement compréhensible pour quiconque y prêterait de l'attention.
Mais lucide à propos de moi, et là je parle vraiment de moi.
Ce film a simplement été là piur moi au moment où j'en avais besoin, où j'étais un peu perdu dans ma vie, et il est arrivé avec la question : qu'est-ce qu'un choix ? Et qu'est-ce que l'avenir ?

On peut dire bien des choses, mais le film aborde parfaitement la question en prenant la situation la plus banale : un enfant qui doit choisir entre son père et sa mère.
Et pourtant dès le début PAF ! On te montre le protagoniste mourir de plusieurs façons différentes et on suit ensuite ce dernier à l'âge de 117 ans raconter son histoire.
Niveau efficacité on fait rarement mieux En 10 minutes on sait où vont mener les 139 prochaines (158 pour les amateurs de la director's cut).
Et il y a toujours un nouvel angle sur lequel la thématique est abordée.
Un choix amoureux, déjà, et surtout. L'amour est l'essence du long-métrage et guidera Nemo à Anna.
Ensuite un choix théorique, explicant la probabilité des choses et abordant la fascinante théorie du big crunch qui aspire à la rétractation de l'univers ainsi que du temps après son expansion, puis à la re-expansion et ainsi de suite, nous plongeant dans une boucle temporelle infinie et nous faisant dire que nous vivrons des millions de choses dans des millions de vies.
Alors pourquoi pas suivre nos rêves ? Nous avons toutes nos chances. Littéralement.

[SPOILERS]

L'ambiguïté du final avance le mieux cette piste, laissant ce choix au spectateur et le questionnant sur ses propres choix. La hauteur de vue idéale pour un film qui chervhe tant à atteindre l'universalité.

[FIN DES SPOILS]

Et c'est pourquoi je trouve l'indifférence dont subit Mr. Nobody aussi absconse.
C'est un film qui touche à l'essentiel de ce qui font de nous des humains : nos émotions.
Ces émotions qui nous guident et nous font surmonter les plus hauts dangers avec bravoure.
Ces émotions qui nous rendent si glorieux par la moindre réussite que l'on entreprend.
Et c'est là que j'ai été totalement bouleversé par Mr. Nobody à sa découverte.
Un film qui part autant dans tous les sens tout en restant cohérent avec soi-même, il y en a bien peu.
Un film qui lui ressemble, il y en a aucun.
Et je préfère mille fois (euphémisme) un film inégal mais au propos aussi brillant et brillamment délivré qu'un produit propre au point d'être lisse.

Mr. Nobody est tout sauf lisse. Il est imparfait, un peu biscornu, et c'est pourquoi je le trouve aussi beau.
C'est un film qui a essayé, et c'est suffisant pour qu'il reste au sommet de mon podium à jamais.
Une magnifique difformité.
Le visage d'un Ange et le corps d'un humain.
Ce n'est pas pour rien que Jaco van Dormael filme autant la pureté de nos yeux, car c'est ce qui trahi le plus nos émotions, c'est ce qui dit l'indicible, c'est notre plus belle réussite en tant qu'humains : être des humains avant tout.

Un film préféré, c'est celui qui se dresse sur notre parcours sans qu'on l'anticipe.
C'est celui qui nous bouleverse sans que l'on s'y attende.
C'est la révélation, l'apparition divine au milieu d'un jardin cinématographique que l'on pensait connaître par cœur.
Et pour moi c'est Mr. Nobody.
Il ne faut pas juger les gens sur leur film préféré. Ne pas voir cela comme jne finalité, bien au contraire.
Le voir comme un nouveau départ.
Comme une nouvelle vie. Ma nouvelle vie, et la vôtre pour votre film préféré.
Cette nouvelle vie qui aurait pu être bien différente sans cette illumination et qui l'aurait été grâce à une illumination totalement différente.
Le cinéma est un art riche, et nous avons la chance de chacun pouvoir y trouver son idéal.
Et de changer nos vies.
À jamais.

Une experience très pesante.
Mais juste fantastic.
Du jamais vu.
Aucun mot ne peut décrire l'émotion que dégage ce film aussi bien dans sa joie que dans sa tristesse.
Le mot amour y est parfaitement définie.
On nous le présente sous toute ses formes à travers ce fabuleux voyage.