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    Portrait au crépuscule
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    3,4
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    33 critiques spectateurs

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    Nelly M.
    Nelly M.

    81 abonnés 525 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 février 2012
    Déroutante jeune créature passant par le mode d'expression des dominants pour traquer ce qu'il leur reste d'humain. C'est joliment filmé, tourné sans rajout de lumière dans des lieux ternes, anonymes, glacés, l'actrice principale constituant l'ancrage inconditionnel. Le "tu aimeras ton prochain comme toi-même" rencontre ici un doigt d'honneur ! On plonge dans un monde fonctionnant à la seule rentabilité. Quoi qu'il arrive, les apparences sauves. Consommons, lâchons-nous pour la forme en ripaillant ! Jouons à des jeux faux, changer de foyer, cuisiner ailleurs, servir un tiers dans l'assiette... La lisse Olga Dihovichnaya fait songer à Carole Laure dans "Sweet Movie" avec le côté fatal de Carole Bouquet dans "Trop Belle Pour Toi"... A part de rares rappels à une forme d'éthique des générations antérieures (le secours d'un seul individu, l'échange maternel) et des éclairs de tendresse fugitive dans la rudesse du couple (le fameux portrait au crépuscule !), l'ensemble est éprouvant. Heureusement une nuance débarque avec l'ado au klaxon et son père... Même si reste en filigrane la corruption des autorités, ce que ce délitement donne sur les foules dès lors qu'il n'y a plus ni autorité crédible, ni tiers symbolique de recours. Adieu le compassionnel. Place au défoulement des faibles sur les cibles à portée de mains. Contrairement à sa forme, le fond de ce film est pire que de regarder le soleil sans lunettes protectrices !
    Christoblog
    Christoblog

    744 abonnés 1 617 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 décembre 2012
    Bien qu'il ne comprenne que peu de scènes insoutenables, Portrait au crépuscule est un film profondément dérangeant, qui met le spectateur dans une zone d'inconfort dès la première séquence (un viol) et ne va pas lui permettre d'en sortir durant tout le film. Un peu comme dans 4 mois, 3 semaines, 2 jours, le spectateur est en effet constamment en train d'attendre - et de craindre - la scène suivante, l'esprit oscillant entre étonnement, adhésion, incompréhension et dégoût.



    Le duo formée par la jeune réalisatrice Anguelina Nikonova et l'actrice Olga Dihovichnaya est remarquable. La première distille pour son premier film des effets magnifiques de simplicité et d'efficacité (à l'image des premiers plans) en même temps qu'elle filme parfaitement les visages. La seconde est belle, intrigante, bouleversante, attachante. Les deux sont co-productrices et co-scénaristes du film.



    Tourné à Rostov sur le Don avec très peu de moyens (deux appareils photos numériques, des acteurs non professionnels pour la plupart) Portrait au crépuscule possède une densité dramatique tout à fait étonnante qui le rapproche du meilleur de la production roumaine de ces dernières années. Il dresse également un tableau incroyablement dur de la société russe actuelle : individualisme, corruption, violence, agressions sexuelles de tous genres, faillite des services publics, alcoolisme, explosion de la cellule familliale, arrivisme.



    Le destin que se choisit l'héroïne ne manquera pas de susciter chez les spectateurs de nombreuses interrogations d'ordre moral, psychologique ou sentimental. C'est la force de ce film, récompensé dans une dizaine de festivals à travers le monde, ne nous l'imposer avec un talent et une assurance hors du commun. D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666blogsallocinefr.over-blog.com/
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 12 avril 2012
    Décidément, seules les femmes sauraient-elles dépasser l'éternel recommencement induit par la loi de talion? Après Revenge de Susanne Bier, brillant essai théorique sur la manière à adopter pour rompre avec la règle de "l'œil pour œil", voici débarqué de Russie, présenté par deux femmes, conjointement réalisatrices, actrices et productrices ce Portrait au Crépuscule, comme un ultime cliché d'un pays au déclin. Et sans doute près à se relever plus éclatant encore.

    Dans la région de Rostov, les criminels pullulent et les pires d'entre eux sont voués à rester impunis, puisqu'il s'agit bien souvent de la police elle-même. Après My Joy, film Ukrainien sorti l'an passé, on n'en finit plus de voir un portrait au vitriol de l'ex-Union Soviétique: corruption, violence et loi du silence comme sainte trinité. Accablant. Une patrouille de flics, dont c'est visiblement l'habitude, s'en prend à Marina et lui font subir divers sévices sexuels. Meurtrie mais pas abattue, la jeune femme doit faire face à l'indifférence générale, à la défiance de la police et à l'hypocrisie de son entourage, avec qui elle décide de régler ses comptes lors d'une fête d'anniversaire qui rappellera les grands moments de Festen. L'histoire aurait pu s'arrêter là si elle ne tombait pas nez à nez avec un de ses agresseurs dans un troquet des plus rustiques. A l'évidence, ce bourreau ordinaire ne la reconnaît même pas, et la courageuse Marina se lance dans une quête éperdue: séduire ce monstre pour le comprendre, et peut être même le guérir.

    Humaniste, voire utopique, dans sa conception même de la justice, Portrait au Crépuscule est une recherche constante dans l'optique de briser l'éternel cycle de la violence. Assistance sociale au civil, Marina a l'habitude de traiter les maltraitances d'enfants, à un point même qu'elle en vient à avoir du dégoût pour ces passives victimes, vouées soit à devenir des êtres incapables de prendre leur destin en main, brisés par une enfance malheureuse, ou des monstres ordinaires reproduisant tel quel le système éducatif reçu. En entrant dans l'antre de son agresseur, Marina apprend à le connaître, et va jusqu'à lui donner l'amour qui lui faisait cruellement défaut. Si on peut railler le caractère naïf d'une telle solution, il faut absolument louer le courage intellectuel dont elle fait preuve.

    Défiant la tête haute la victimisation, ces cinéastes présentent une Russie consciente de ses défauts mais avide de s'en sortir. Sans jamais se départir d'une constante tension dans la narration, si le message peut être aussi bien entendu d'un point de vue théorique, c'est car, indéniablement, les petits plats on été mis dans les grands, et un fin gourmet ne saurait trouver à redire de cet met concocté avec patience et, mieux encore, bienveillance.
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