Le Prince Miiaou : les secrets du tournage

Marc-Antoine Roudil voulait depuis longtemps réaliser un film sur la musique mais aussi se pencher sur un sujet plus simple et moins politique que le travail, qu’il traite dans ces précédents documentaires, à l’image de Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés. Le réalisateur s’est ensuite rendu à un concert du Prince Miiaou à Lille, à la suite duquel il a rencontré la chanteuse. Il raconte : "Je lui ai expliqué que je souhaitais filmer tout le processus : la création, l’enregistrement, les répétitions, la promotion, les concerts et, à ce stade, c’était à peu près tout ce que je pouvais lui dire. Elle m’a parlé de la manière dont elle travaillait, à savoir toute seule avec son ordinateur, jouant de tous les instruments, le tout dans une maison en Charente. Tout ça me plaisait beaucoup."

C’est la première fois que Marc-Antoine Roudil réalise un film sans sa complice de toujours Sophie Bruneau. En effet, les deux cinéastes collaborent ensemble depuis Pardevant notaire, réalisé en 1999.

Le Prince Miiaou est le sixième long métrage de Marc-Antoine Roudil, après Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés en 2006 et Terre d'usage en 2010, deux documentaires traitant respectivement du monde du travail et d’un ancien dirigeant du parti communiste.

Le Prince Miiaou retrace la réalisation du troisième album d’une musicienne. Pour appuyer le propos, l’artiste Le Prince Miiaou donnera un concert après la projection du film au Centre Georges Pompidou, à Paris.

L’artiste que filme Marc-Antoine Roudil est musicienne. C’est donc normal que le son ait une place centrale dans sa réalisation. Pour retranscrire l’évolution de l’album de Le Prince Miiaou, le réalisateur a commencé par capter les essais de la chanteuse seulement avec le micro de sa caméra. C’est par la suite qu’il a intégré le son des maquettes enregistrées en studio, puis ses captations en concert.

Marc-Antoine Roudil a filmé caméra à l’épaule, au plus proche de l’artiste. Il ne voulait pas non plus fragmenter ses plans, pour que le spectateur soit conscient du travail de la chanteuse dans sa totalité. Par exemple, il ne coupait pas l'enregistrement lorsque la musicienne s’arrêtait de jouer pour allumer une cigarette ou pour boire un café.