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    Under The Silver Lake
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    294 critiques spectateurs

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    Carlos Stins
    Carlos Stins

    69 abonnés 657 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 août 2018
    David Robert Mitchell m’avais conquis avec « It follows » et cette bonne impression est confirmée de mon côté par le visionnage de « Under the silver lake ». Je comprends parfaitement que l’on puisse ne pas adhérer à ce long-métrage mais il m’a pour ma part totalement happé. Le cinéaste américain prend un malin plaisir à perdre le spectateur dans une œuvre labyrinthique à l’ambiance mystérieuse. Tantôt intriguant, parfois oppressant et souvent drôle, ce film nous propose un trip unique en son genre, une plongée à travers la pop culture à la croisée des genres. Il peut être frustrant que toutes les pistes lancées par le film ne mènent pas à grand-chose de concret mais je ne pense pas que le film ait la volonté de nous donner des réponses mais plutôt à nous proposer une expérience de cinéma qui nous pousse à réfléchir. En plus d’être un vibrant hommage au septième art, ce long-métrage questionne notre rapport à l’art et à la place que prend la pop culture dans notre vie. Dans un monde qui a tendance à s’unifier culturellement, où le frontière entre pop culture et « vraie culture » se floute, Robert Mitchell questionne notre tendance à sacraliser les œuvres qui nous ont marquée et l’importance que l’on confère à ces dernières. C’est à mon avis l'une des nombreuses pistes de lecture de ce film mais chacun est libre d'y voir ce qu'il veut et c'est ce qui en fait sa force. Du scénario alambiqué, aux multiples références, en passant par la superbe bande originale, la richesse de la mise en scène et la prestation impeccable d'Andrew Garfield, tout me plait au point, qu'au bout des 2h20, je ne voulais pas voir le film s'arrêter. En tant que cinéphile, j'ai un faible pour les films qui parlent de cinéma , ces oeuvres qui parviennent à retranscrire le frisson indescriptible que nous procure le septième art. Depuis que j'en suis sorti, je ne cesser de me repasser le film en boucle, il me fascine, me tourmente et je sens qu'il va me hanter pour longtemps et, à vrai dire, c'est pour ressentir de pareils émotions que je vais au cinéma.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 172 abonnés 3 973 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 mai 2018
    Les fans de David Lynch et Alfred Hitchcock ne pourront pas rester insensibles devant le nouveau film de David Robert Mitchell. « Under the Silver Lake » est un polar qui suit un looser un peu geek dans une enquête pour découvrir ce qui est arrivé à sa belle voisine qui a disparu. Tentant tant bien que mal à avancer, il va se voir confronter à des énigmes et embuches en tout genre qui donneront l’occasion au cinéaste de multi-référencer son histoire aux classiques d’Hollywood. Entre citations, décors et musiques, le film est aussi une liste de pop culture pleine d’entrain. Malgré toute la capacité d’Andrew Garfield à nager dans cette fabrique de rêve, le film prend trop de directions pour vraiment tenir le cap. Pendant deux heures et vingt minutes, le cinéaste crée de nouveaux chemins dans son labyrinthe et ne semble plus savoir quand s’arrêter. Néanmoins la mise en scène reste fascinante et l’histoire offre de bons moments de satisfactions.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    Flaw 70
    Flaw 70

    253 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 août 2018
    Il est toujours dur pour un cinéaste de rebondir après un immense succès commercial et critique, surtout quand celui-ci intervient dans une carrière encore débutante. Même si It Follows n'était pas son premier film, il eu un tel impact que David Robert Mitchell fut un nom à suivre et sur qui reposait beaucoup d'espoir. Ce qui engendre des attentes pour la suite, et pour un cinéaste qui ne veut pas rester sur ces acquis cela peut impliquer de décevoir son audience lors de sa prochaine oeuvre. C'est ce qui est arrivé à Under the Silver Lake, lors de sa présentation à Cannes mais aussi à sa sortie en salles car il a bien divisé les critiques. Même si on y retrouve sa patte personnelle, Under the Silver Lake est un film drastiquement différent d'It Follows (et même de son premier film The Myth of the American Sleepover) qui prouve la densité dont le cinéma de Mitchell est capable tout en restant fidèle à ses origines. Un film qui déstabilise mais qui a été spécifiquement conçu dans le but de déstabiliser.

    Under the Silver Lake est un film sur les cultes, et plus spécifiquement sur le culte de la pop culture, une croyance collective ici équivalent à une secte. Les croyances sont universelles et affaire de conviction et ne se résume pas qu'à l'adoration d'une forme divine mais à la quête d'un sens, d'un "sur-soi". Ouvrant souvent la porte à des secteurs spécifiques où ne sont tolérés que les adeptes de cette même croyance. Alors en quoi la pop culture est telle différente d'une religion confirmée, de la scientologie ou autre ? C'est la question audacieuse que veut parcourir Mitchell montrant la pop culture comme un milieu toxique qui dispose de ses adeptes, ses divinités et des ses prophètes. Engendrant l'adoration, sévissant dans des lieux souvent sélects en développant ses propres codes et langages au point d'impacter la vie de tout les jours, la pop culture est une croyance. La nouvelle religion du 21è siècle. Et comme toute religion, elle favorise l'aveuglement et la protection de ses saints comme à voir dans le monde dans lequel on vit où l'on a encore du mal à punir et dénoncer un producteur, acteur ou réalisateur même lorsqu'il fait preuve de violence conjugal, d'harcèlement sexuel ou même de viol. Car la religion est avant tout un business qui vend une chose à son croyant et qui engendre donc un profit. Et le business est roi, et on peut tout vendre à la croyance aveugle.

    C'est ce qu'est Sam, le protagoniste, un individu s'y ancré dans sa croyance qu'il en devient déphasé perdant le sens des réalités et glissant doucement sur la pente du détraqué. Tellement fasciné par ses propres idoles qu'il en a oublié de se construire une vie, devenant ce qu'il déclare pourtant détesté le plus. Un fantôme hantant une ville à laquelle il n'appartient plus. Souvent creepy, voire à la limite de la sociopathie, il s'enferme dans une spirale de solitude à cause de ses obsessions au point qu'il en vient à blâmer le monde de sa propre déchéance. Pourtant Mitchell a la bonne idée de ne jamais le prendre de haut et de définir son mal sans jamais l'expliciter totalement, même si la raison de sa dérive se révèle prévisible et un brin trop classique. On l'a comprend subrepticement à travers son obsession des chiens et plus insidieusement, sa peur des femmes. Mitchell dresse d'ailleurs un intéressant parallèle avec la sexualisation de ses figures féminines, moyen déphasé de palier à une anxiété mais aussi fondement de l'ignorance résultant de l'habitude de vivre dans un univers superficiel. Ce qu'est au final la pop culture. Une industrie creuse qui exploite un filon, ayant compris le besoin de quête de sens, de se rebeller ou d'être compris par ses ouailles qui veulent juste trouver leurs appartenances.

    De cette quête de sens reposera une grande partie de l'intrigue, de ce qui est finalement une satire bien élaboré. Et comme souvent, de sens il n'y en as pas car le but même d'une croyance n'est pas fondé sur la raison mais sur la foi. Une chose intangible et par principe irrationnelle. Le film va donc multiplier les pistes, ouvrir ici et là quelques réponses loufoques mais qui apportent au final plus de questions et va même apporter certains éléments dans le seul but de perdre le spectateur. Se rapprochant souvent d'un humour très noir, Under the Silver Lake s'impose finalement comme un jeu de couillon où le spectateur se retrouve dans le même piège que son protagoniste à vouloir démêler le vrai du faux. En ça, le film se trouve bien pensé même si Mitchell en profite trop souvent pour justifier sa narration cryptique et ses idées les plus opaques qu'il tombe dans un cynisme qui desserre son propos. Car il peut tout aussi bien tomber dans une intelligente réflexion de la fragilité des croyances dans un face à face brillamment exécuté que d'offrir des scènes un peu trop longues et inutiles dans le seul but d'épaissir un mystère qui mène sur du vide.

    Mais néanmoins, David Robert Mitchell admet aussi être le dindon de la farce étant la victime aussi de ses propres idoles. Il les cite souvent à travers sa mise en scène à l'atmosphère très lynchienne et des fulgurances purement hitchckockien. Il ne se contente jamais pourtant de juste les copier et arrive à développer son propre langage dans la continuité de sa mise en scène très naturaliste déjà présente dans It Follows. Prenant son temps, il compose le plus intelligemment ses plans et y cache ses propres codes et offre par moments des accélérations assez dingue soit par des fulgurances horrifiques ou d'impressionnant éclats de violences. La réalisation s'avère superbe et ne se laisse jamais emprisonner par son faux rythme, laissant finalement peu de place aux longueurs malgré la longue durée du film (on en notera cependant une en fin de film qui s'éternise un peu lors de sa conclusion). Par contre, David Robert Mitchell est souvent un peu trop sur de ses effets, ce qui accentue ici son côté poseur et qui peut parfois agacer un peu. Par contre il peut compter sur un Andrew Garfield impérial et déjanté pour maintenir en haleine, l'acteur livrant ici un de ses plus hypnotiques performances dominant un casting en forme de figuration.

    Under the Silver Lake est un film aussi étrange que fascinant. Clairement perfectible par sa volonté excessive d'être trop opaque ou la capacité un peu trop appuyé de David Robert Mitchell de se regarder filmer, mais aussi extrêmement intelligent et lucide sur le regard qu'il porte sur la pop culture. Religion inavouée et ici proche de la secte dans une satire ingénieuse qui brille par sa noirceur et sa loufoquerie latente et son protagoniste déstabilisant incarné par un Andrew Garfield au sommet. Under the Silver Lake est de ces films qui nous hantent bien après la projection, qui est loin d'être parfait mais développe un propos pertinent dans une forme souvent exemplaire et qui intronise David Robert Mitchell en cinéaste définitivement prometteur. Un très bon cru.
    PsychoHead
    PsychoHead

    42 abonnés 219 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 août 2018
    Après l'excellent It Follows, j'attendais avec impatience le prochain film de David Robert Mitchell. Et bien je ne suis pas déçu, le film est complètement barré...et j'adore ça.
    Le film est à la fois très étrange et très fascinant, le scénario est un peu complexe tant il part dans divers sens, c'est très troublant. Pas mal de références à la pop culture parcours le film, toujours un plaisir d'en voir quelques uns.
    Andrew Garfield est génial dans son rôle de looser parti à la recherche de sa jeune et jolie voisine dans une aventure surréaliste et rempli de mystère.
    La réalisation est superbe, la photographie est magnifique, David Robert Mitchell est vraiment un cinéaste que je vais suivre de très près maintenant.
    La musique est géniale, un vrai régale sonore.
    Le film mélange plusieurs genre à la perfection, du drame, de la comédie, du polar... Tout ça agrémenté d'une pointe horrifique. Juste géniale.
    J'ai pris mon pied avec Under the Silver Lake, je ne peux que conseiller.
    Cinememories
    Cinememories

    440 abonnés 1 432 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 septembre 2022
    Le trouble adolescent semble être le principal gagne-pain du réalisateur David Robert Mitchell, qui apprécie sa richesse morale. Il aborde toujours ces films avec obsession, et ne manque pas de rappeler que c’est ce qui constitue exactement son squelette scénaristique. Cependant, on peut distinguer ses précédentes œuvres par des exercices de style particuliers. Dans « The Myth of the American Sleepover », c’est un brin de folie et de mélancolie qui s’abat sur les pulsions des personnages et dans « It Follows », c’est le mariage entre le fantastique et l’horreur qui alimente les erreurs et les angoisses de l’adolescent. Autre chemin ici, tenant plus de l’hommage sur ce coup, on s’installe dans un univers noir, décalé et déjanté. Il sera davantage question de spirale de non-sens dans une société qui n’encourage pas ses locataires, elle ne fait que les noyer dans leur fantasme les plus profonds.

    Andrew Garfield incarne un Sam, homme lambda d’un Los Angeles contaminé par les vices et le désir. Sa condition fait qu’il passe à côté d’un monde qui ne lui est pas destiné et il finit par s’enrôler dans un road-trip contre son gré. Il n’y a pas de violence quant aux décisions qu’il prend au fur et à mesure, ni de remords, cependant sa force mentale le pousse à la curiosité, chose qui reste encore acceptable. On découvre une ville, ses mythes, ses secrets, ses blessures, sa sensibilité et son âme peu accueillante et encourageante. C’est pourquoi il finit par prendre en main ce qui le perturbe. Son traitement est assez similaire à la fresque de « Mullholand Drive », où l’abstrait et les spéculations manipulent l’esprit du héros et des spectateurs par la même occasion.

    Entre théorie du complot et symbolisme à tout-va, il y a peu de places aux sceptiques. Le récit n’interroge pas pour autant nos croyances, mais il préfère mettre en évidence les failles et le caractère enivrant de ces dernières. La pop culture est d’ailleurs retournée dans tous les sens, afin de nous faire douter et nous faire prendre conscience qu’il existe d’autres niveaux de perception. La réalité est instable dans ce film qui éparpille les références, mais qui néanmoins, grade toujours un œil sur l’objectif, à savoir définir la théorie du Silver Lake. À quel niveau faudrait-elle la placer ? À qui peut-on se fier ? Les ragots sont-ils crédibles ou faut-il les repousser ? Il y a un important recul à avoir face à des thématiques aussi ouvertes et nous n’avons clairement pas le temps d’y consacrer toute notre concentration dessus, alors que l’œuvre nous offre également un divertissement de qualité. Théâtrales et surtout immersives, les transitions arpentent l’état d’esprit de Sam, son côté playboy et blasé de la vie. À ses côtés, on pourrait manifestement croire au désespoir et à la fatalité de l’homme à sombrer au fond de la routine qu’il s’est intuitivement créée. La technologie, la culture, les enjeux et les opportunités. C’est en restant ouvert à la négligence que la racine du mal a pu prendre forme dans la cité des anges, à présent déchus pour leur comportement qui n’aboutit évidemment pas à ce qu’on aurait pu attendre de l’idéal américain ou Hollywoodien.

    En somme, « Under The Silver Lake » est l’antithèse parfaite de « La La Land ». Los Angeles est un paradis noir, que l’on ne peut dompter malgré l’ambition, la fortune et l’espoir. Il n’y a que la perversion, la corruption et le fantasme qui sévit chaque parcelle de terre ou d’air qui constitue cette atmosphère ambiguë et vertigineuse. La quête du bonheur est superficielle, chaque intervenant évoque le profil qui lui convient. S’enfermer dans un tourbillon de haine, de dépendance permet de combler un manque évident. Comme des chiens enragés, tout le monde devient le parasite de son quotidien. Le for intérieur est devenu un phénomène de société qui se transmet par l’influence et la foi est renversée par la tendance de l’envie. La femme est une arme sentimentale destructrice et l’homme reste la dernière victime de son affection.
    Eric W
    Eric W

    9 abonnés 24 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 août 2018
    J'adore ce film-pizza (= un film qui demande reflexion entre amis autour d'une pizza).
    Un bel hommage au cinéma hollywoodien passé avec plein de références d'acteurs ou de films.
    Une grande maitrise de l'image et du montage.
    Une critique inhabituelle et profonde du système politico-économique capitaliste: La culture pop américano-mondiale n'est qu'un produit de consommation de masse bénéficiant au système. J'adore la scène ou spoiler: le vieux pianiste créateur montre qu'il a crée lui-même la musique de soi-disant rebelles comme Cobain!

    Ce film montre la tendance parano d'une jeunesse en recherche de sens à la vie qui découvre que sous la surface miroitante et fascinante du lac d'Argent ( le système capitaliste) se trouve une réalité sordide et sombre où la grande masse est manipulée et déroutée par une petite minorité caricaturée ici par la jet-set hollywoodienne .
    Une vision très marxiste ( oui vous savez un certain Karl Marx qu'on croyait mort et enterré!), mais très pertinente d'un monde ou les classes sociales n'ont jamais été aussi extrême: Le monde appartient à une infime minorité de quasi-dieux qui se font enterrés vivants dans des cavernes secrètes tels des pharaons avec leurs courtisanes. Ce sont ces gens quasi-divins qui créent notre culture qui n'a que pour but de nous endormir, nous faire rêver et nous éloigner de la Réalité .
    Tout cela est merveilleusement bien évoqué dans ce film décapant!
    cylon86
    cylon86

    2 259 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 août 2018
    Chaque année, une petite pépite est présentée au festival de Cannes et chaque année, elle repart bredouille, renforçant sans cesse l'incompréhension régnant entre le spectateur et le jury. Qu'importe, il ne fait aucun doute qu'"Under the Silver Lake" atteindra une aura culte au fil des années tant le troisième film de David Robert Mitchell vient décortiquer le fantasme et le fétichisme hollywoodien avec un regard particulier, filmant les errances de son personnage comme un rêve éveillé. A Los Angeles, Sam, la trentaine, une dégaine d'adolescent (Andrew Garfield, jamais aussi bon que lorsqu'il embrasse un rôle avec une part d'ombre) ne fait rien de ses journées si ce n'est épier ses voisines. Lorsque Sarah, l'une d'entre elle, disparaît sans laisser de traces, il décide de la retrouver, se perdant alors dans une Los Angeles labyrinthique où il découvre l'existence de symboles cachés, de messages camouflés dans les chansons et de mythes inquiétants. Visiblement plus occupé à retrouver la belle Sarah qu'à payer son loyer en retard, Sam s'engage sur des chemins étranges... Après avoir été largement remarqué avec "It Follows" qui devait beaucoup à John Carpenter, David Robert Mitchell peut cette fois-ci remercier David Lynch, le réalisateur de "Mulholland Drive" étant vraisemblablement une immense influence d'"Under the Silver Lake", partageant avec lui son goût du mystère et des images étranges. Mais Robert Mitchell, non content de citer également Hitchcock ou De Palma, parvient néanmoins à rendre personnel ce récit d'une errance dans lequel un personnage se perd dans les méandres de la pop-culture en y cherchant absolument une signification. Certes, on pourra reprocher au film d'essayer de brasser trop large et de s'égarer un peu dans quelques scènes, semblant vouloir trop en montrer, trop en raconter. Cela n'empêche en rien "Under the Silver Lake" d'être une œuvre particulièrement hypnotique et fascinante, posant un regard aussi décalé que lucide sur les effets pervers de l'usine à rêves et la façon dont elle joue sur l'imaginaire des gens, emplissant leur cerveau de mythes et d'images à laquelle ils cherchent un sens. Parce qu'il faut bien que tout ait un sens, non ? C'est en tout cas à cette interrogation que David Robert Mitchell répond plus ou moins évasivement en multipliant les jeux de piste ludiques, s'y perdant un peu, mais se montrant résolument généreux et ambitieux, achevant de faire de son troisième long-métrage un film en passe de devenir culte.
    Silence ça tourne
    Silence ça tourne

    17 abonnés 188 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 août 2018
    Attention Under the silver lake est un film particulier qui ne plaira pas à tout le monde. Soit sa passe soit sa casse. Et pour moi sa passe plutôt très bien. J'ai beaucoup apprécier ce film et il me tarde déjà d'y replonger. C'est un log métrage sans vrai ligne directive, qui part dans tous les sens et qui pourra en déconcerter certains. Dans son déroulé, Under th Silver Lake se rapproche de Inhérent Vice de Paul Thomas Anderson(que j'avais adoré) sortie en 2014. On suit une sorte d'enquête énigmatique, alambiqué et nébuleuse après la disparition d'une femme aimé par des personnages sous drogues. Moins poétique que ce dernier, Under the silver Lake est tout de même tout aussi envoûtant mais d'une notre manière. Ici on se rapproche plus du thriller, à l'ambiance malsaine, très proche du Mullholand Drive de David Lynch avec des personnages barrés et décalés. Mais ici il y a tout de même plus d'humour et tout ceci est moins glauque. Le film est rempli de référence au cinéma dont beaucoup m'ont échappé. On peut y voir du David Lynch donc, mais aussi du Hitchcock (fenêtre sur cour entre autres), et d'une multitude de vieux films par les affiches sur les murs du personnage principal, et des discussions sur le cinéma avec sa mère qui démontre comment ce jeune est élevé et bercé par la pop culture. D'ailleurs le film parle de sa. Du passage à l'âge adulte, la perte de repère car trop noyé dans un flot de pop culture. La difficulté d'avancer dans la vie, l'ennui qui rendra le personnage totalement fasciné par la vacuité, par des détails qui l'entoure et l'amènera dans des délires plus farfelues les uns que les autres. Il a aussi de la fascination pour les femmes dont une en particulier qui l'obsédera au plus profond de lui même. Malgré toute ses références, le film possède une ambiance unique, fascinante qui donne envie de s'y replonger. Chaque plan est d'une beauté folle, et beaucoup de scènes parfois de rêveries surréalistes reste en mémoire. La mise en scène de David Robert Mitchell est géniale avec des mouvements et des effets superbes. Tout comme la photo et la BO qui offre une ambiance unique. On plonge dans cet univers qui montre le côté malsain de Los Angeles pour montrer la face caché de la cité des anges. On se retrouve embarqué la dedans a travers le personnage de Andrew Garfield, tout simplement génialissime dans son rôle. Il prouve qu'il possède une galerie de jeux impressionnante après ses tout aussi bon rôle dans Tu ne Tueras point de Mel Gibson et Silence de Martin Scorsese. Il se créé une magnifique carrière et s'il continue il pourra devenir un grand acteur de sa génération. Le reste du casting n'est pas en reste et tout aussi bon. Malgré que le film m'est énormément plu, quelques défauts sont présent. Après une première heure parfaite le film se perd un peu, délaissant des pistes envoyé comme celle du tueur de chiens ( A moins que j'ai loupé quelques choses). L'enquête devient moins captivante, le rythme est laborieux et on ne sait jamais quand le dernier acte et là mais il réussit a bien conclure ses thématiques, et réussit toujours à nous rattrapé par l'ambiance émise tout le long du métrage et par quelques scènes magnifiquement orchestré. Un film qui offrira un ressenti différent à chaque spectateurs. Ne plaira pas à tout le monde mais à voir absolument si on aime ce genre de film.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    362 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 janvier 2019
    Totalement emporté par le film, j'ai adoré, mais sans trop comprendre ce qui se passait, truc qui m'est rarement arrivé, si ce n'est chez Lynch ou Araki, à un moment où l'action se pose un peu on se dit que ça sera difficile pour D.R. Mitchell de nous tenir en haleine à ce rythme pendant près de 2h30, que ça va retomber dans le rang et qu'on va plus ou moins s'emmerder, et bien non (enfin pour ma part). Cependant j'en sors sans trop savoir quoi en dire, incapable même de résumer l'histoire (hormis la quête de l'amour soudain et la paranoïa de la conscience de l'existence humaine), si le film à un sens hormis d'être un canevas de références, si il décèle encore moult codes à déchiffrer, si ce n'est pas juste un délire de petit malin... Mais j'ai du mal à faire la part des choses tant j'ai décollé et surkiffé tous ces virages entre la romance, le thriller ou l'épouvante, avec la bande son tantôt hitchcockienne tantôt planante, j'ai pris ça comme un voyage, tout en acceptant à l'avance de me faire bananer par le réalisateur.
    À revoir en dégommant un joint, dommage que je ne mange plus de ce pain là depuis des lustres, ça pourrait presque me donner des regrets.
    Shephard69
    Shephard69

    281 abonnés 2 259 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 février 2019
    Quatre ans après son excellent "It follows", le réalisateur américain David Robert Mitchell revient en grande forme dans un thriller paranoïaque, alambiqué qui résonne comme un évident hommage à la filmographie de David Lynch et plus particulièrement le grandiose "Mulholland Drive" mais aussi à bon nombre de films noirs des années 40 comme "Le faucon maltais" ou "Le grand sommeil". Une plongée prégnante, suffocante dans une Los Angeles hallucinée, schizophrène pour une oeuvre au scénario complexe mais génialement tordu, une écriture d'une richesse impressionnante. Un film qui a divisé les critiques à cause d'un côté de prime abord difficile d'accès mais dans lequel je vois personnellement une énorme sensation.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 10 août 2018
    Under The Silver Lake est le récit de Sam, un loser habitant l'est de Los Angeles qui ne pense qu'au sexe et peine à trouver un sens à sa vie. Dès lors que Sarah, une voisine sexy, disparait, Sam se met à sa recherche pour tomber dans les méandres de Los Angeles.

    Le récit du nouveau dernier long-métrage de David Robert Mitchell nous dévoile l'envers du décor à la fois de Los Angeles (sexe, drogue, complots et roi des clodos) et celui du monde du divertissement et de la pop culture.
    Durant les pérégrinations de Sam, le spectateur fait face à l'âme de Los Angeles: une ville qui ne vit que pour la célébrité, et par extension, pour le cinéma. Tout le monde cherche à devenir célèbre, chacun vit dans le spectre des stars, quitte à ne jamais vivre réellement son existence. Des personnalités qui cherchent à tout prix à ce que la reconnaissance viennent à eux, mais finalement se retrouvent à la marge.
    Sans dévoiler quoi que ce soit, Under The Silver Lake nous fait part du côté hallucinant de Los Angeles à travers des personnages délirants (comme ce personnage du roi des SDF cité plus haut) qui montrent à quel point cette ville et ses habitants sont repliés sur eux-même.

    Le second propos du film est sa déstructuration de l'industrie du divertissement. Comment elle nous nourrit, nous la nourrissons en retour (avec, par exemple, le fanzine "Under The Silver Lake") et les répercussions sur le monde extérieur. En dernière partie du film, Sam rencontrera un personnage qui tire les ficelles de l'industrie du divertissement en lui montrant ses rouages de manière plutôt musclé. Cette rencontre est le point d'orgue du film où une grande part de ce que Sam aime, et par extension nous aimons, n'est que simulacre.

    Tant de choses encore à dire sur ce long-métrage dense et bien mené, comme toute cette partie thriller/épouvante lié au fanzine, ou les touches d'humour qui font mouche et remettent à sa place bon nombre de célébrités haut perchées. Malgré quelques hoquets dans le script, Under The Silver Lake est un film dense, bien mis en scène et au propos indispensable ce qui rend son visionnage primordial.
    L'Info Tout Court
    L'Info Tout Court

    385 abonnés 1 025 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 août 2018
    Même si dans un premier temps on a l’impression de voir le film d’un étudiant passionné de pop culture, on finit par être pris au jeu et c’est là que le cinéaste révèle tout son talent. En jouant avec les codes d’Hollywood, il crée un monde à part, qui fait sens, qui lui est propre et dans lequel on prend un véritable plaisir à se balader. Under the Silver Lake se révèle ainsi comme une belle découverte.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 148 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 janvier 2020
    C’est amusant comment une œuvre peut parfois vous en rappeler d’autres – de manière presque excessive – tout en sachant trouver une réelle singularité.
    Une légitimité.

    C’est notamment ce que j’ai ressenti face à cet « Under The Silver Lake ».

    J’y ai retrouvé une partie du Hollywood de « Mulholland Drive ».
    Cet aspect monde semi-réel. Cet artifice dérangeant car totalement factice.
    Ce faste éventé souvent au service de médiocres gens.
    Mais en compensation de tout cela, cet étrange magnétisme que génère cette conviction aveugle qu’ont tous ces pantins face à leurs propres chimères.

    Avancer dans cet Hollywood là, c’est avancer de plus en plus dans un monde à part.
    Dérangé.

    Mais « Under The Silver Lake » est en cela beaucoup moins anxiogène que le chef d’œuvre de David Lynch.
    Au contraire, il a une part de détachement, de recul, de second degré.

    En cela il a aussi des faux airs de « Southland Tales ».
    Il est une farce immense, mais une farce très sophistiquée formellement.
    Une farce qu’on ne peut s’empêcher de se prendre au sérieux malgré la légèreté évidente de l’ensemble.

    Et puis enfin, il y aurait presque du Shane Blake dans ces personnages et ces situations absurde.
    Une sorte de « Kiss Kiss Bang Bang » mystique.

    Un mélange surprenant mais loin d’être désagréable.

    Alors OK, au final cet « Under The Silver Lake » n’aboutit pas vraiment dans la mesure où il n’atteint pas d’objectif discursif précis. Mais franchement ce n’est pas un souci.
    Depuis le départ ce film a cette identité un peu fofolle qui n’appelait pas à un déroulement conventionnel.
    Que ce film se finisse comme une semi-farce, ça a clairement du sens au regard de ce qu’il est. Surtout qu’il sait se montrer parfaitement cohérent et régulier en termes de rythme et de narration.
    On sait quand on arrive au bout et on nous a parfaitement bien préparés à cet état d’esprit.

    En somme, cet « Under The Silver Lake » m’est apparu comme une œuvre intrigante.
    Presque joliment gratuite.
    Mais une œuvre qui a son identité et qui, surtout, a son charme.
    Un vrai bon plaisir.
    Merci donc, David Robert Mitchell pour ce petit cadeau.
    Mais bon… Après ça ne reste que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    poet75
    poet75

    256 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 août 2018
    Décidément, il vaut mieux ne pas être un chien, ces temps-ci, au cinéma. Après le captivant film d’animation de Wes Anderson qui les envoyait tous en quarantaine sur une île-poubelle, nous voici transportés par David Robert Mitchell dans un étrange Los Angeles que hante un tueur de chiens. Bon, à vrai dire, il s’agit, en l’occurrence, d’un personnage de bande dessinée plus que d’un personnage réel, ce que révèlent malignement deux séquences qui font s’animer sous nos yeux des dessins de BD.
    Tout ce film, d’ailleurs, peut être perçu comme une sorte de transposition de BD pour adulte à l’écran. Si l’on accepte toutes les conventions d’un genre comme celui-là et si l’on veut bien participer, en tant que spectateurs, au grand jeu organisé par le réalisateur, on peut y puiser énormément de délectation. Ne boudons pas le malin plaisir qui nous est offert : suivre pas à pas le héros (ou plutôt le anti-héros) de ce film. Sam (Andrew Garfield), le personnage en question, semble tout droit venu des films de Hitchcock : comme James Stewart dans « Fenêtre sur cour » (1954), il observe aux jumelles son voisinage (et, en particulier ses jolies voisines) et comme le même acteur dans « Sueurs froides » (Vertigo – 1958), il mène une enquête à propos d’une jeune femme. En l’occurrence, la jeune femme en question a mystérieusement disparu la nuit qui a suivi le bref échange que Sam a réussi à avoir avec elle et à l’issue duquel elle lui avait donné rendez-vous pour le lendemain.
    Or, le lendemain, la séduisante jeune femme s’est envolée. Le film se déploie, à partir de ce moment, sous la forme d’un grand jeu de piste. Sam recherche la disparue en se laissant guider par de multiples signes et indices, parfois totalement incongrus, ce qui le conduit dans les lieux les plus inattendus et les plus improbables. Sa route croise celle de starlettes déchues monnayant leurs charmes, d’un homme habillé en pirate, d’un chanteur qui se prend pour Jésus, d’un clochard qui le guide, comme il se doit, vers des bas-fonds, etc. Le réalisateur s’amuse (et nous amuse) en disséminant dans le film de multiples signes cryptés qui semblent étayer de sombres théories du complot. Mais en vérité, tout le film n’est rien d’autre qu’un rêve éveillé ou, plus précisément, un cauchemar éveillé. L’usine à rêves d’Hollywood semble ne plus pouvoir engendrer autre chose : tel est, si l’on veut, le message sous-jacent à ce film : un film dont certaines scènes, je tiens à le préciser, sont susceptibles de choquer des spectateurs. Cela étant dit, on aurait tort, à mon avis, de prendre ces scènes au premier degré, y compris certaines répliques qu’on peut juger « blasphématoires ».
    Les cinéphiles se régaleront, quoi qu’il en soit, en repérant, tout au long du film, les nombreuses références à l’âge d’or d’Hollywood, références qui sont là, précisément, sans doute, pour montrer, par contraste, une sorte de faillite. Le rêve hollywoodien n’est plus de mise, les personnages d’aujourd’hui n’y croient plus, le monde est désenchanté. Hitchcock, Marilyn Monroe, James Dean, et la sublime Janet Gaynor, si belle, si émouvante dans « L’heure suprême » (1927), un chef d’œuvre du cinéma muet signé Frank Borzage : toutes ces stars, et d’autres encore, apparaissent dans ce film tout en semblant, tristement, ne plus rien pouvoir apporter à Sam, l’anti-héros déçu et déboussolé que met très habilement en scène David Robert Mitchell.
    Rainfall_Shadow
    Rainfall_Shadow

    36 abonnés 393 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 août 2018
    un film bien déroutant mais qui révèle une splendeur de filmer dans la noirceur de LA, soulignons la magnifique interprétation d'Andrew Garfield ...
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