Mon compte
    Le Salaire de la Peur
    Note moyenne
    4,2
    9037 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Le Salaire de la Peur ?

    191 critiques spectateurs

    5
    66 critiques
    4
    89 critiques
    3
    20 critiques
    2
    12 critiques
    1
    2 critiques
    0
    2 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    lilyzab
    lilyzab

    24 abonnés 160 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 janvier 2015
    Vu hier soir .. Bon Ce n'est pas parce que l'on a deux grands acteurs dans un film que cela fait un chef d'oeuvre. le film a eu beaucoup de prix, je le conçois dans la mesure ou le thème est intéressant le gros dur qui devient le lâche..Malheureusement sur un scénario bancal cela rend la tâche difficile. gabin a eu raison de refuser le rôle , il ne voulait pas jouer le lâche surement parce que le scénario ne l'a pas convaincu. Les scènes ou Vanel joue le dur sont absurdes du moins tout le début dans le café n'a ni queue ni tête! Vera Clouzot joue la gogole de service, la pauvre fille que l'on bouscule et jette à terre supportant une misogynie assez étonnante. Clouzot me parait être bien sadique avec elle. Du moins le scénario, mais dans l'intrigue c'est totalement gratuit. aujourd’hui, les propos racistes tenus par les acteurs principaux seraient sans doute censurés..(surtout que pas de 2ieme degré chez Clouzot ) ou alors je suis passée à côté?????
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 807 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 janvier 2015
    Eh ben... je joue souvent à un jeu avec des amis : "pour combien tu fais..." (remplacez les points de suspension par lécher une barre de métro, manger des matière fécale (avec distinctions selon la fraicheur et l'origine du donneur...) et d'autres choses bien trop choquantes, même pour internet). Cependant, conduire un camion plein de nitroglycérine n'a jamais été une question posée... et je pense que j'aurai demandé plusieurs millions (et pas 2000 comme dans le film) et après avoir vu le film... c'est niet... Alors que je pensais que tout avais un prix...

    Parce que pour une fois on a un film qui porte bien son nom. C'est stressant, angoissant... L'Angoisse, c'est le mot qui définirait le mieux ce film... Si je ne savais pas trop de quoi ça parlait, si ce n'est qu'un type allait conduire un camion (mais c'est tout...), au début, c'est assez surprenant de voir, assez longtemps, un paysage de campagne d'Amérique centrale se développer, avec ses personnages, ses habitudes, ses amitiés, ses amours... Mais surtout sa misère, son ennui et son côté mortifère. Parce que rester là, c'est mourir.

    Il fallait au moins ça pour justifier le fait que des gens acceptent de conduire ce camion, montrer cette misère (alors c'est encore assez soft, c'est pas Terre sans pain de Bunuel non plus...), montrer ces gens pour que l'on s'attache à eux et que leur sort nous importe.

    Et puis le couperet tombe, ils sont quatre, ils vont partir dans deux camions et là... éloge de la lenteur. Clouzot a bien évidemment tout compris, tout, absolument tout... Dès qu'il sort, ce premier camion, dès qu'il sort du camp... on voit les pneus avancer tout doucement, il n'y a rien, aucun obstacle, rien... et déjà on sait qu'on va souffrir... Le plan de la sortie doit bien durer 30 secondes, où on voit juste ce camion en plan fixe avancer au pas... et c'est déjà fini, ils sont tous morts, on est mort avec eux... la marche funèbre peut commencer.

    Le fait de partir à deux camions, c'est juste génial ! Si on se doute que le camion de Montand, qui est le héros, arrivera plus loin que l'autre... ça permet d'alterner les points de vue, rajouter du stress, parce que finalement... on s'attache aux deux autres pilotes aussi.

    Et on voit ce brave gars qui n'avait peur de rien, un vrai dur qui balise à mort... et le pire, c'est que dans n'importe quel film il aurait été chiant comme personnage, un boulet scénaristique... mais là on le comprend... on le comprend... c'est normal d'avoir peur... on n'est pas humain si on n'a pas peur.

    Les péripéties s'enchaînent, toutes plus stressantes les unes que les autres... Comme quoi il ne faut pas une grande idée complexe pour faire du grand cinéma... une idée aussi simple que ça, avec une mise en scène aux petits oignons ça fait tout ! C'est la simplicité du truc qui fait la qualité du bidule ! Juste quatre types, de la nitro, deux camions et des embuches... et ça aurait pu durer 5 heures je n'aurai pas quitté mon canapé, j'en aurai été incapable ! tout bonnement incapable !

    Et c'est ça le défaut du film, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup trop court... et je suis content qu'Arte ait la présence d'esprit de diffuser le remake demain soir... parce que j'ai envie d'en reprendre une couche, d'en reprendre pleine la gueule !

    Claque monumentale, un sommet de précision...
    blacktide
    blacktide

    39 abonnés 795 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 décembre 2017
    Une question de vie ou de mort

    Comment devient-on cinéphile ? Comment cultiver cette passion pour ne jamais en perdre le goût ? Autant de réponses à l’objectivité hasardeuse que d’individus tombés dans la marmite pour des raisons aussi diverses que passionnantes. Une marmite où les influences mijotent au milieu des expériences personnelles. Le résultat : des œuvres collées à notre peau qui perdurent dans la mémoire comme ces premières fois qui ne s’oublient pas. Pour certains d’entre nous, Henri-Georges Clouzot y est pour beaucoup. Ses œuvres, souvent imprévisibles, jamais conventionnelles, mêlant maîtrise formelle, perversité atmosphérique et ambition populaire, ont toujours su ménager le public tout en maintenant un certain standing de mise en scène. Et au croisement de ses quêtes de perfection et de son âme torturée, Clouzot signe avec Le Salaire de la Peur un tatouage indélébile dont la noirceur morale n’a d’égale que sa nostalgique beauté.

    Beaucoup d’entre nous l’ont découvert, un soir, devant la télévision, un peu par hasard, sans même avoir la moindre idée de la portée émotionnelle que ce film allait provoquer chez eux: d’intenses moments où les poils s’hérissent, les mains se crispent et où la fascination se mêle à l’agitation. Une œuvre qui se ressent donc à chaque instant, au plus profond de sa chair, et appuyée par cette peur suintante que ne dément aucune séquence. Toucher au-delà du physique au moral et à la psychologie en somme : un film doublement efficace donc. Le suspense lui se veut interminable ; une heure et demie où les nerfs craquent, où la tension ruissèle à même la peau, une heure et demie où le spectateur est mis à rude épreuve. Car le film se veut une lente et longue traversée de la souffrance, comme un bras de fer avec un masochisme moral, où tout le monde y perdrait une part d’humanité.

    Créer au final une interrogation autour du néant existentiel, de la mort qui nous poursuit, de cette vie en sursis, constamment en équilibre instable entre cette ouverture « tranche de vie » et ces instants de déflagration, entre l’instant présent et le danger à venir. Un leitmotiv obsessif de la mort conduisant tout compte fait à lancer un cinéma sous tension. Car, de ce fatalisme oppressant, l’exposition n’en devient que plus diabolique. Des cafards, la misère, la pluie, la fatigue caniculaire, la faim… Las Pierdas, un lieu qui n’existerait seulement qu’en tant que métaphore d’un monde qui se délite, un purgatoire où les hommes échouent lorsque la société a décidé de les ranger dans la catégorie indésirable. Des gens d’avant, de là-bas, perdus dans leur propre mort, là où le paradis aérien se veut inaccessible et l’enfer du feu pétrolier à portée de main : un ticket de métro, inutilisable, seul rattachement à la société pour Montand. Des Hommes qui continueraient donc de mourir une seconde fois.

    Et dans cette exposition à la frontière du documentaire, Clouzot semble vouloir nourrir la fiction de cette dimension sociale, une sorte de synthèse de la misère de ces pays latins américains, là où les violents contrastes sociaux s’écorchent face à l’emprise capitaliste (les Etats-Unis censureront d’ailleurs toute la première partie du film). Tout un film de dominations, où l’argent écrase l’humain, où le riche prospère dans la misère du pauvre, et où l’apparente solidarité se désagrège face à l’individualisme. Dans cette avidité déshumanisante, Le Trésor de la Sierra Madre n’est jamais loin. Même la Femme en est réduite à son animalité : « C’est son jour de sortie » annonce Yves Montand, comme pour appuyer ces (contre)-plongées souveraines où Vera Clouzot nettoie le sol, à quatre pattes, acculée à la servilité, et à l’objet d’attraction sexuelle. Presque une sorte d’enfer masculin où sous les amitiés sadomasos règne une véritable homosexualité latente, là où la seule femme, n’est qu’une insaisissable beauté rongée par la folie : Mario et son débardeur, des corps luisants de sueur, érodés par la douleur, plongés dans une mare de pétrole, non sans rappeler une certaine scène du bain dans Spartacus, la brutalité en plus.

    D’autant plus qu’à ce pessimisme apparent quant à la nature humaine, Clouzot transforme son film d’aventures en véritable cinéma politique, brut, boueux, où le Mal capitaliste se diffuse progressivement dans la folie de ses personnages. Comme pour témoigner d’une réalité qui les éclabousserait jusqu’à ce que l’espoir d’évasion meure dans un dernier soupir : « La palissade. Qu'est-ce qu'il y avait derrière ? –Rien ». Toute l’exposition, dans son insolente longueur, ne contribue que mieux à renforcer cette déshumanisation : une construction perturbante à première vue, mais d’une incroyable subtilité. Car la première partie est celle des apparences, des lisses surfaces, des beaux parleurs et des solidaires espoirs ; avant que la seconde égratigne le tout en révélant la vraie nature de l’Homme, mise à nue par la Peur inversant les rapports de forces.

    Une Peur qui se puise dans cette soif d’absolu, là où le dollar est la première cause de mort. Deux camions, quatre hommes, des jerricanes de nitroglycérine, et la mort dans chaque seconde. Tout tend à l’oppression alors même que le ressenti se devrait être presque anti-claustrophobique. Et pourtant là est tout le paradoxe, dans ces extérieurs en fuite, de grands espaces confinant l’Homme au néant, à l’hostilité même du décor, jusqu’à ce que le risque devienne partie intégrante de celui-ci : là réside tout le talent de Clouzot, à savoir de façonner chaque avancée en une infernale épreuve, une question de vie ou de mort, aussi bien pour ses personnages que pour les spectateurs. Ainsi, la lâcheté de Jo est nôtre, comme au final notre compromission dans l’inévitable passivité face au destin des personnages. Un destin qui nous tourmente, qui nous écartèle au milieu de cette Nature Morte, poisseuse, et rocailleuse ; à l’image de cette scène de « manœuvre sur pont instable » ou du « rocher détonant », du sensationnel spectacle s’approchant d’une véritable torture mentale.

    Plus encore, toute la tension, tous les frémissements de l’œuvre pourraient se condenser en une seule scène, d’amour-haine, où Montand et Vanel doivent traverser une mare de pétrole : le sadisme à son paroxysme, pour un symbolisme des plus évocateurs. Une sorte d’arrêt brut dans la course effrénée, où tout se noie dans le nihilisme. Continuer à avancer pour la couleur noire de l’argent en dépit des amitiés, qui se brisent comme une jambe sous une roue de semi-remorque. La scène se veut lente, interminable, et profondément mémorable, avant que la réconciliation n’aboutisse à une forme de résignation. Il est trop tard, car survivre à la mort peut en être la porte d’entrée. Tout comme ce final de zigzags émotionnels, où la joie de la survie et la valse en montage Cut animent le Beau Danube Bleu d’une chute quasi libératrice. Et dans ce climat où tout semble pouvoir exploser au moindre choc, on pourrait y voir une métaphore même de la création de Clouzot, à l’image de ce projet avorté sur le Brésil : une sorte de voyage intérieur du réalisateur et du cheminement de son film ; chercher une perfection dans l’aboutissement de l’échec en somme. Clouzot face à la confession du miroir, vulnérable sous son apparente brutalité.

    A mi-chemin entre la poésie et les ténèbres, il y a pourtant dans Le Salaire de la Peur quelque chose d’infiniment beau qui ne s’apprécie qu’avec une certaine nostalgie : cette texture, ce grain, ces plans lumineusement contrasté, etc. Et pour reprendre les mots si justes d’Henri Magnan: « s’il est vrai qu’un bon sonnet vaut mieux qu’un méchant long poème, je ne crains pas de dire que le long poème de Clouzot est préférable à un bon sonnet ». Car son Salaire de la Peur est d’une poésie brute, la plus noire, et la plus pourpre d’entre toutes. Une sorte de carte postale que n’aurait pas reniée Camus, là où tout converge vers l’échappée d’un « condamné à mort ». Un peu comme du Céline aussi, au fond froid, pessimiste, épique, mais au cœur rayonnant de beauté. D’autant plus que l’écriture de Georges Arnaud est quant à elle profondément cinématographique, faite de ces moments bruts, secs, et ambigus.

    De quoi attirer l’œil nerveux de Clouzot où la caméra saisirait les mouvements des plus Grands pour les condenser dans une spectaculaire singularité, là où évoluent des ombres sans couleur, pour un film de textures, de moiteur. Car la caméra a son mot à dire, de façon à ce que les dialogues s’attachent à ne jamais alourdir l’esprit des Images. Des images dont l’influence germanique se fait ressentir ne serait-ce que sur la précision du cadrage et l’utilisation du clair obscur. De l’art véritablement plastique en définitive. Saluons aussi le magnifique travail des opérateurs qui ont su faire de la Camargue une vision encore plus moite, plus caniculaire que le Brésil lui-même. Et à cette Obsession des Images, Clouzot se veut porter en germe un style « à l’américaine » qui permet au Salaire de la Peur de s’insérer au niveau international.

    Puisque qu’il serait important de nous rappeler que tous les chemins mènent au Salaire de la Peur. Une œuvre à la portée aussi intense qu’un Voyage au bout de l’enfer. Friedkin en colorisera d’ailleurs la noirceur dans son magnifique et puissant Sorcerer, tout en y amplifiant les ambitions ne serait-ce qu’à travers son intense séquence du pont sur fond de tempête tropicale. Et l’on oublie bien souvent que John McClane a tout de la réinvention/ américanisation du personnage d’Yves Montand : de la sueur imprégnant son débardeur à la charismatique détermination, seul change l’objectif : la pureté de l’amour contre l’aliénation du dollar.

    Retenir son souffle, se pétrifier de magnétisme et se noyer dans sa propre sueur. Autant dire que Le Salaire de la Peur ménage positivement son public, non seulement dans la tension mais aussi dans la poésie et l’attachement. Un film à l’image de son réalisateur, un cinéaste dont la quête de perfection et de cinéma n’a jamais cessé d’alimenter sa légende de maniaque obsessif, cruel et mystérieux. Son œuvre transpire la virtuosité et le désespoir. Et une fois qu’on a goûté à cette fatalité noire, plus rien ne pourra nous dévier du chef d’œuvre à sillonner. Car contempler Le Salaire de la Peur, c’est un peu être au volant de sa propre cinéphilie, variant au fil des virages et des butées, entre obstacles et grandeur d’une œuvre à l’aura éternelle. Comme si tous ces instants de grâce étaient voués à exploser à un moment ou à un autre du voyage. Un voyage sans retour, puisque comme tout cinéphile le sait, le Cinéma est une maladie sans remède, un enchantement sans issue. Ne reste qu’à admirer à jamais ce gigantesque moment de cinéma, où Clouzot se rêve déjà à réaliser son Enfer. Finalement, encore et toujours l’histoire d’un monde qui en serait réduit à un No Man’s Land…

    Noir comme le mazout, explosif comme de la nitro
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 22 janvier 2015
    Le salaire de la peur est un film révolutionnaire pour son époque : haletant, le premier à introduire le concept du camion plein de dynamite. Au cours du film, on suit les quatre hommes conduisant 2 camions pleins de nitroglycérine, dont la personnalité va peu à peu se révéler. Le suspens est ultra présent ( bah oui, au cas où quelqu'un ne l'aurait pas compris, la nitroglycérine, ça explose ), dans chaque action des personnages, confrontés à des tas d'obstacles. Le film est toutefois lent par moment et a du mal à démarrer ( le début est assez lent ). Il pose clairement la question : jusqu'où l'Homme est-il prêt à aller pour l'argent.
    Le salaire de la peur reste un film qui ne vous laisse pas respirer, avec de très bons acteurs. A voir si vous aimez le suspens.
    electricite21
    electricite21

    1 abonné 48 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 janvier 2015
    j'adore se film, très vrai, j'aime les décors: une vie "simple" moi j'aime et l'ambiance, des fois c'est sous titré et ça m'agace, c'est tout, autrement j'adore les acteurs: très bon
    CH1218
    CH1218

    153 abonnés 2 754 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 janvier 2015
    Après une introduction longuette de 45 minutes, « le Salaire de la Peu » monte implacablement en intensité. Un scénario qui relate le transport, sur des routes impraticables, par 4 hommes au volant de 2 camions, d’une garnison de quelques centaines de kilos de nitroglycérine, destinées à l’extinction d’un puits de pétrole en feu. La force d’Henri-Georges Clouzot est de rendre l’atmosphère de son film de plus en plus lourde et pesante, tout en conservant sa lenteur narrative. Une véritable torture pour les nerfs et les ongles du spectateur puisque cette oppression distille elle-même un suspense d’une efficacité redoutable et intelligemment mis en images. Yves Montant et surtout Charles Vanel dominent la distribution de ce grand classique intemporel.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 23 décembre 2014
    Un immense flm, avec une intensité incroyable. L’empathie est d’autant plus grande avec les personnages que l'on a apprit à les connaitre dans la première partie du film. Chaque personnage à une magnifique épaisseur.
    Un film qu'il ne faut pas manquer et inoubliable à ceux qui l'ont vus.
    NomdeZeus
    NomdeZeus

    70 abonnés 1 044 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 décembre 2014
    LE chef d’œuvre du film d’aventure à la française. Après un démarrage quelque peu poussif, l’intrigue prend son envol avec le départ des deux camions pour ne plus jamais retomber. Charles Vanel et Yves Montant interprètent de façon magistrale deux hommes prêt à tous les sacrifices pour s’extraire de leur situation précaire. L’intrigue offre son lot de situations désespérées et le temps s’envole à une vitesse folle devant ce chef d’œuvre du suspense.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    73 abonnés 1 737 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 novembre 2014
    Avec son film Le salaire de la peur, Henri-Georges Clouzot inaugure une catégorie cinématographique hybride qu'on pourrait qualifier de film routier à suspense - un des plus célèbres film de ce sous-genre étant le Duel qui mit Steven Spielberg dans la lumière. L'histoire nous emmène dans un pays d'Amérique centrale, où quatre bras cassés acceptent une mission à très haut risque pour un salaire considérable : le transport de 400 kg de nitroglycérine sur des routes moyennement carrossables, pour le compte d'une compagnie pétrolière américaine peu intéressée par les questions d'ordre éthique. Evidemment, à travers cette histoire le cinéaste questionne le comportement des grandes compagnies occidentales qui n'hésitent pas à piller les ressources naturelles dans les pays en développement - interrogations toujours d'actualité en ce début du XXIème siècle. Mais le réalisateur français nous embarque d'abord et avant-tout dans un film sous haute-tension, terriblement efficace, où devant le danger, les personnalités de chacun se révèlent et les rapports de force sont bouleversés. Ainsi, Charles Vanel nous offre une prestation absolument époustouflante : son personnage évolue radicalement au cours du film, y compris physiquement, à tel point qu'on se demande si le personnage de "Monsieur Jo" est incarné par le même acteur tout au long de l'intrigue. Palme d'or à Cannes, Ours d'or à Berlin, la mise en scène du film est remarquable. Trois séquences des vingt dernières minutes sont particulièrement superbes : la séquence de nuit dans le camion, l'arrivée au puits de pétrole en flamme et la scène finale de la "danse".
    videoman29
    videoman29

    204 abonnés 1 809 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 septembre 2014
    Dernièrement j'ai eu envie de redécouvrir « Le salaire de la peur ». Je me souvenais l'avoir vu tout gosse et avoir été très marqué par ce film d'aventure pour le moins explosif. Bien sûr, j'étais conscient qu'il aurait sans doute beaucoup vieilli, plus de 60 ans après sa sortie ! Tant pis, je me lance et la première demi-heure confirme mes craintes. C'est un peu long et on peine à rentrer dans l'histoire jusqu'au moment où les 4 protagonistes entrent dans leur camion et là... La magie opère, la tension monte rapidement et ne cesse qu'avec le mot FIN. Ce monument d'angoisse qui a donné le ton à tous les films de suspense qui ont suivi a bien prit des rides mais il n'en est que plus beau. On tremble avec les deux équipages dans ces paysages moites et oppressants. La scène culte dans la mare de pétrole restera sans doute comme une des plus angoissantes jamais tournée. Les acteurs sont incroyables de talent et de justesse et participent largement à la réussite de l'ensemble. Au final, la palme d'or 1953 à vraiment de beaux restes, les amateurs de films à haute tension devraient se rapprocher du rayon « grands classiques » de leur vidéothèque préférée.
    Mathias Le Quiliec
    Mathias Le Quiliec

    42 abonnés 378 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 juin 2018
    Excellent. Film culte francais par excellence. Des gueules, un scénario à suspens, juste du kif. Au même niveau que les diaboliques l'autre chef d'oeuvre de Clouzot
    _domimi_
    _domimi_

    7 abonnés 386 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 mai 2014
    A quoi reconnait-on (notamment) une œuvre cinématographique majeure : à son intemporalité, et la manière qu'elle a de s'imposer à vous le temps de sa projection.
    Nous sommes ici face à un film complexe et évolutif. Deux parties bien distinctes aussi bien dans la mise en scène qu'elles proposent, les émotions qu'elles véhiculent mais également la manière de traiter un des sujets central de ce film : la mort et les forment qu'elle peut prendre pour ces personnages (relative dans la 1ère partie, bien réelle dans la seconde).
    La maestria du film réside également dans l'impact que ces 2 parties vont avoir sur l'évolution des relations entre les 4 protagonistes (les pouvoirs et les ascendances s'inversent, les amitiés deviennent animosité) mais également sur le comportement de chacun : les faibles deviennent les forts, les admirés deviennent les moqués, la nature profonde de chacun s'exacerbe.

    Le tout servi par un quatuor d'acteurs exceptionnel qui tentent désespérément de s'accrocher à la vie alors que c'est la mort qui les a attrapé bien avant ce convoi.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 20 avril 2014
    Bénéficiant d'un superbe casting composé d'acteurs de légende comme Yves Montand et Charles Vanel (tous les deux très bons), " Le Salaire de la Peur " est une œuvre puissante qui regorge d'humanité. Sa capacité à instaurer un climat de tensions autour de scènes de suspense mythique, en particulier dans sa seconde moitié, ne peut qu'impressionner et justifie pleinement son rang de classique. Si on peut regretter que la mise en place du film soit un peu trop longue (environ 1 heure avant d'installer le cœur du récit) et certaines ellipses brutales (notamment la mort des deux chauffeurs de l'autre camion), le final s'avère indéniablement intéressant. Un bon film qui passe bien les générations : à (re)découvrir !
    Grouchy
    Grouchy

    108 abonnés 1 033 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 avril 2014
    Comment tenir le public en haleine avec un film où deux camions roulent à 10 km/heure, en plein désert. Clouzot a parfaitement réussi son pari, celui de se détourner du suspens classique, comme Hitchcock le fera plus tard dans la Mort aux Trousses. Le film est long, mais quand l'histoire est bien écrite et l'évolution du scénario travaillée, le tour est joué. Les personnages partent du village avec un caractère précis pour en retrouver un autre à la fin du voyage : Montand est fougueux et trop sûr de lui, Vanel est frimeur, l'italien et le blond sont en second plan et sont sages comparés aux deux protagonistes. C'est pendant ce voyage que ces personnages changeront de veste : Vanel ne pourra pas affronter le vrai danger et Montand sera prêt à être indifférent lorsque ses camarades se retrouvent en difficulté. Ils seront quasiment "défigurés" lors de la traversée de la mare de pétrole. La tâche accomplie, Montand se croit débarassé de la peur et de la contrainte d'aller trop vite, sauf qu'il n'a pas vraiment appris la leçon, et que son caractère inné lui causera sa perte. Il y a une certaine morale dans le film de Clouzot quant au comportement humain aux situations difficiles, ainsi que les relations envers les autres. Sans vraiment de mise en scène visuelle particulière, le cinéaste parvient à faire exploser toute la tension autour de deux camions à vitesse de tortues, pour ne pas se faire exploser par la nitroglycérine, dans un univers isolé et vide, donnant au final un grand exemple du suspens français comme il en existait rarement.
    elbandito
    elbandito

    315 abonnés 945 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 mars 2014
    Classique du cinéma français, ce chef d’œuvre absolu a reçu la Palme d’Or du Festival de Cannes en 1953. Cette aventure humaine aux personnages complexes est dotée d’une puissance de jeu incroyable grâce à son quatuor d’acteurs. Tourné entre la Bambouseraie d’Anduze et la Camargue, Clouzot parvient à restituer l’atmosphère poisseuse et étouffante de l’Amérique Centrale, qui semble une prison à ciel ouvert pour ces quatre morts qui marchent vers l’enfer. Sublime.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top