L'important c'est d'aimer : les secrets du tournage

L'Important c'est d'aimer est adapté du roman La Nuit américaine de Christopher Frank. Le romancier et dialoguiste britannique a travaillé huit mois durant avec le réalisateur Andrzej Zulawski sur l'adaptation du livre pour le cinéma. Toutefois, le film ne reprend pas la totalité du livre. Le réalisateur ne s'est inspiré que d'une petite partie de quatre ou cinq pages qu'il a développée par la suite à l'aide du romancier.

Avec L'Important c'est d'aimer, le cinéaste polonais Andrzej Zulawski se révèle au grand public. Fort de cette première expérience gagnante hors de ses frontières, il livre ensuite des oeuvres troublantes, violentes et provocatrices comme Possession (1981, avec Isabelle Adjani), La Femme publique (1984) ou La Fidélité (avec sa complice Sophie Marceau, présente à l'affiche de quatre de ses films).

Andrzej Zulawski a rencontré Romy Schneider grâce à Michelle de Broca, la productrice de César et Rosalie, un film de Claude Sautet dans lequel l'actrice autrichienne a interprété le rôle principal de Rosalie : "A ma grande surprise, Romy Schneider, qui allait voir des films art et essai au Quartier Latin en mettant des bonnets pour ne pas être reconnue, avait vu mon premier film et avait appelé son agent Jean-Louis Livi, chez Artmédia, pour en savoir plus sur moi", confie le réalisateur. Après cinq heures de discussion le jour de leur première rencontre, Zulawski s'est lancé avec l'actrice dans le projet du film sans plus attendre : "Je dois ce film à Romy", ajoute-t-il.

Lorsque sort L'Important c'est d'aimer, en 1974, Romy Schneider est au sommet de sa gloire. Cinq ans après La Piscine et quatre après Les Choses de la vie, l'actrice connaît un énorme succès, à la fois public et critique, avec le film d'Andrzej Zulawski. Auréolée d'un César, elle enchaînera l'année suivante avec Le Vieux Fusil.

L'Important c'est d'aimer marque la première prestation dramatique du chanteur et comédien français Jacques Dutronc. Auparavant, celui-ci s'était illustré dans Antoine et Sébastien et OK patron.

Certaines scènes ont été coupées par le distributeur du film, ce qui a posé problème à Andrzej Zulawski qui est resté sur sa faim : "Le distributeur de l’époque demanda à couper une partie de la scène du suicide de Jacques Dutronc , chose que je pouvais comprendre. Mais il commit un crime en coupant une des plus belles scènes de Romy, et c’est pour cela que la fin du film me paraîtra toujours abrupte", explique-t-il. Il s'agit d'une scène où Romy Schneider reçoit une pierre dans la nuque puis se dirige vers le train sans rien dire : "C’est une scène qu’elle joua de manière si touchante que même aujourd’hui j’en suis bouleversé", ajoute le réalisateur.