Avis sur The Lost King

Film sur une énorme intuition, finalement inexpliquée, peut-être inexplicable. L'auteur est celui de "Prick up your ears" (Susurros en tus oídos) sorti en 1988. On s'attend donc à quelque chose de special. D'ailleurs cette intuition concerne le roi Richard III (il y a plus de 500 ans) et la découverte de ses restes en 2012. C'est déjà spécial d'en faire un film.

Mais l'originalité n'est pas là. On s'en doutait. Ni dans le fait que l'histoire ait possiblement enlaidi le profil de ce roi, depuis la tragédie de Shakespeare (pour plaire à la nouvelle lignée des rois Tudor ?). Roi qui en effet était pour l'imprimerie (vue comme diabolique), pour la présomption d'innocence (idée révolutionnaire), entre autres idées. Car "Shakespeare plaît davantage que la vérité"...

L'originalité est dans l'enquête menée par cette jeune femme, atteinte d'une maladie pénible, et totalement "amatrice" (en matière d'histoire ou d'archéologie). Dans son étrange passion. Dans son courage, pour venir à bout des mécréances et des moqueries qu'elle génère autour d'elle. On lui disait "surtout ne parlez plus de vos ressentis si vous voulez être prise au sérieux". L'originalité est finalement de montrer comment un être humain fragile (de tous les points de vue) peut terrasser le monde.

Et cette recherche, cette obsession folle (qu'elle-même ne comprend pas trop) la rend heureuse. Vraiment heureuse.

C'est sûr qu'on cherche toujours à sanctifier ou à diaboliser ce qu'on aime ou ce qu'on déteste. Richard III est le sujet de ce film, mais ça pourrait être tant d'autres sujets, soulevés par tant d'autres obsessions.

A.G.

On le sait : l'Histoire des nations est écrite par les vainqueurs et la littérature y contribue parfois grandement, comme dans le cas de Richard III, le dernier roi Plantagenêt, que les Tudors ont stigmatisé (bossu et criminel) et que Shakespeare n'a pas épargné non plus dans sa pièce éponyme. Qu'une femme d'âge moyen et de faibles ressources se soit lancée dans une opération de réhabilitation du monarque, doublée d'une enquête pour retrouver ses restes, a quelque chose d'assez fou, qui correspond cependant à une aventure réelle, qui ne pouvait que plaire à Stephen Frears, aidé au scénario par l'équipe à l'origine de Philomène. Cet éloge de la constance, de l’opiniâtreté et de l'honnêteté intellectuelle face aux vents plutôt sceptiques, voire contraires et, in fine, sacrément opportunistes du monde très fermé des universitaires, historiens et autres spécialistes patentés, a tout du combat du pot de terre contre le pot de fer, un domaine dans lequel le cinéaste est comme un poisson dans l'eau. Le caractère obsessionnel voire névrotique de cette femme hors des circuits élitistes est forcément jubilatoire, même si l'on se doute que le récit a pris quelques libertés avec la vérité des faits. On y apprend en tous cas beaucoup de choses sur l'histoire d'Angleterre, on se divertit et on s'indigne, aux basques d'une Sally Hawkins, une peu vieillie mais volontaire et vaillante comme aux plus belles heures de Be Happy.

Film sans prétention qui s’avère être extraordinaire. On rentre dès le début dans la vie de cette malheureuse qui ne demande que de l’attention et de l’ecoute et on la suit dans son incroyable découverte.

Sally Hawkins est formidable comme d’habitude ainsi que le jeune homme qui joue le Roi Richard III.

Je recommande fortement ce film, et j’ai été ravie d’en savoir plus sur le Roi Richard III.

Cette histoire vraie extraordinaire donne l'occasion de passer deux heures dans une ambiance british concentrée, filmée par un vrai cinéaste (ce qui nous change de bien des films français du moment). Si le scénario suit une trame des plus classiques, la qualité de l'ensemble des ingrédients vaut largement le déplacement. Cela permet aussi de se cultiver sur l'histoire de l'Angleterre, et de relativiser ce que raconte Shakespeare.

Film extraordinaire d'une force incroyable. A voir absolument. Les acteurs sont d'une justesse incroyable et toutes les scènes comptent. Humour et profondeur... J'ai adoré.

"The Lost King", ou comment une femme de 50 ans décide un beau jour de 2010 de se passionner pour le Roi Richard III (1452-1485), puis, de fil en aiguille, part dans une sorte de croisade personnelle pour trouver l'endroit où le corps de ce monarque décrié est enfoui (cela faisait plus de 500 ans que sa tombe était un mystère).
Une fois la cocasserie de la démarche de cette britannique entérinée, le temps semble un peu longuet dans ce biopic, avant un final que l'on voit forcément venir.
Original et assez incroyable historiquement, certes, je n'ai pourtant pas été autant passionné que cette Philippa Langley sur ce sujet.
Moralité : toujours croire en ses intuitions et ne jamais rien lâcher !
Moyen dans l'ensemble, malgré une histoire un peu dingue quand on y pense.
Site CINEMADOURG.free.fr

Il est constant que les histoires vraies les plus extraordinaires font aussi les meilleurs scénarios. Personnellement, je ne connaissais rien de Richard III (je ne dois pas être le seul) et si la citation de William Shakespeare « Mon royaume pour un cheval » m’a rappelé vaguement quelque chose c’est sans faire le rapprochement ni avec ce souverain, ni avec le dramaturge. Cette séance de cinéma m’aura donc été utile pour enrichir ma culture. Je vais pouvoir briller. J’ai lu depuis le récit que l’encyclopédie Wikipédia fait de tout ça. Ce n’est pas exactement ce qui est mis en scène. Ça semble même assez éloigné, notamment quant à la personnalité de l’héroïne qui, sur le grand écran, nous semble se lever comme ça un matin avec l’idée de retrouver la dépouille du roi oublié… et haï (c’est une dynastie concurrente qui a régné ensuite, ceci expliquant cela) et de le réhabiliter. Tout ça pour passer le temps. Bon, ça donnera l’envie de lire la vraie histoire. Reste que sur le plan cinématographique, le résultat est conforme à ce que peut en attendre le grand public c’est-à-dire la très grande majorité du public… comme moi. Seuls peut-être des historiens (trop) férus du sujet viendront chipoter.

Suspense autour d'un place de parking.. . Un Stephen Frears mineur, c'est vrai mais son récit est rondement mené, dans un mélange de fantaisie et de rebondissements , si bien qu'on en sort assez ravi, et qu'en plus Frears met quelques tacles au passage, sur les grandes institutions, les idées reçues, et loue le goût de l'opiniatrete et de l'intuition. Sally Hawkins est comme toujours, parfaite dans ce mélange de fragilité et de force, tout en apportant son côté fantaisiste, qui en fait une de me actrices préférées

Très bon film avec des interprètes de grande qualité, un très bon scénario, une mise en scène précise et soignée.Dans le genre poétique et un brin loufoque on pense parfois au délicieux "un jour sans fin". Par ces temps de brutalité, de vulgarité de "fuck" toutes les dix lignes de dialogue, on apprécie le ton léger et charmant de ce conte qui est pourtant vrai. Une mention spéciale au mari de l'héroine absolument prodigieux en conjoint calme, amoureux,résigné,fataliste et nonchalant.
On ne voit aucune raison de bouder son plaisir.

Comme beaucoup de cinéastes âgés et reconnus à la carrière florissante, Stephen Frears a connu des hauts et des bas. On peut dire que l’apogée de sa carrière s’est situé entre « High Fidelity » et « The Queen » au début des années 2000. Mais il faut avouer que depuis une dizaine d’années, peu de ses œuvres ont marqué le cinéma et, de manière plus restrictive, sa filmographie. Pas qu’elles soient mauvaises, juste plutôt oubliables ou anodines (« Florence Foster Jenkins » ou encore « Confident royal » en attestent). Pour être honnête, depuis le magnifique « Philomena » avec Judi Dench, on n’a jamais été vraiment passionné par ce que l’auteur britannique avait à nous offrir, celui-ci allant même jusqu’à proposer un navet comme « Lady Vegas ». Et, malheureusement, si « The Lost King » ne tombe pas si bas, il n’est pas vraiment plus engageant ou palpitant.

Si certaines histoires vraies et, à priori, incroyables méritent d’être portées sur grand écran, il faudrait peut-être que le monde du septième art, semble-t-il en manque d’inspiration total, arrête de vouloir mettre en film ou série n’importe quel fait divers potentiellement adaptable. La caution « tiré d’une histoire vraie » ou « inspiré de faits réels » n’est pas synonyme ou gage de qualité. Ce récit d’une passionnée d’histoire qui va réhabiliter la vérité sur un illustre roi anglais (Richard III), sali par les écrits de Shakespeare ou la désinformation de la famille Tudor, aurait pu être passionnante. Mais de deux choses l’une : soit Frears n’a pas su la rendre captivante au scénario comme à la mise en scène, soit l’histoire en elle-même n’avait rien de cinématographique, aussi originale et incongrue soit-elle. Le véritable bon point du film est de distiller intelligemment une morale selon laquelle, ce qu’on nous apprend ou ce qu’on veut nous faire croire (dans les livres d’histoire ou dans les universités) n’est pas forcément la vérité vraie et que ce sont toujours les vainqueurs ou les dominants qui écrivent les livres d’Histoire. Un mini coup de pied dans l’ordre établi et le formatage de nos cerveaux qui fait du bien.

Sinon revoir Sally Hawkins, toujours agréable, nous refaire un rôle similaire à celui de « La Forme de l’eau » n’a que très peu d’intérêt. Ses visions de Richard III, qui déambule avec elle en mode fantôme dans les rues écossaises, se révèlent une fausse bonne idée, davantage ridicule qu’amusante. Ses problèmes de couple censés aérer le récit principal restent bien trop en surface pour nous intéresser. Et surtout, « The Lost King » ne parvient pas à vulgariser son contexte de manière assez claire et probante. Comme si le long-métrage avait été uniquement fait pour le public britannique intéressé ou pour des férus d’Histoire tels que ceux du club Richard III présentés dans le film. Les tenants et les aboutissants de la recherche de la dépouille de ce Roi et ce qui va en découler demeure fouillis et surtout pas vraiment dignes d’intérêt. Heureusement, le film est rythmé et la ténacité du personnage principal amuse, on a de l’empathie pour elle et son succès fait mouche. Il n’en demeure pas moins que tout cela ne méritait pas un film de fiction. En tout cas pas celui-là. Et encore moins venant d’un auteur comme Stephen Frears.

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Ce Stephen Frears est un peu trop plan-plan pour attirer l'attention du spectateur. Encore plus s'il n'est pas britannique où passionné par Richard III.
C'est bien dommage car on a envie de s'intéresser à cette Philippa, héroïne atypique qui a réussi là où beaucoup ont échoué.
Hélas la mayonnaise ne prend pas et on s'ennuie ferme.

"The Lost King" réalisé par Stephen Frears et interprété entre autre par les talentueux Sally Hawkins et Steeve Coogan réunit les ingrédients d'un divertissement grand public et intelligent.
Au début des années 2010, Philippa Langley se lance à la recherche des restes du roi Richard III, perdus depuis plus de 500 ans. Cette historienne amateure se lance dans cette aventure malgré l'incompréhension de ses proches et le scepticisme des experts. Cette quête va la mener jusqu'à Leicester en 2012.
Critique des élites (parallèle au discrédit qui entache la mémoire de Richard III re-écrite par les Tudor et la pièce de William Shakespeare) Le parcours du combattant de Philippa fait corps avec son sujet grâce entre autre à une astuce du réalisateur qui fait apparaître un "fantôme" du roi déchu à divers moments du film, tel un compagnon d'infortune de l'historienne amateur....
Un petit régal !

Ce film, réalisé par Stephen Frears et sorti tout récemment en France, est plutôt moyen. Nous suivons ici l'histoire vraie de Philippa Langley qui a très fortement contribué à retrouver les restes de Richard III. Le film commence donc comme une sorte de "chasse au trésor" assez sympathique et surtout prenante, notamment lorsqu'elle arpente les rues, les parkings etc. On a également sous les yeux un personnage déterminé qui doit affronter sa nouvelle obsession mais également ses névroses. Et c'est là que le film m'a peut-être posé le plus problème. Je tiens avant tout à préciser que je ne connais absolument pas la vie de la véritable Philippa Langley et je ne pourrai alors pas savoir si le film en donne une représentation fidèle ou non. Mais le film a en tout cas tendance à dévier de son intrigue principale pour aller de plus en plus loin dans les névroses de son héroïne. Et ce n'est pas forcément une mauvaise chose puisque cela nous permet de mieux cerner le personnage ainsi que sa quête de vérité mais le film s'y concentre beaucoup trop, tellement qu'on ne sait au final plus vraiment quel est le véritable sujet du film. Ainsi, on se désintéresse peu à peu d'une histoire qui se veut de moins en moins passionnante et qui multiplie surtout les longueurs. De plus, la mise en scène n'est pas extraordinaire, tout y est très banal, voire même paresseux. On retiendra cependant l'interprétation de Sally Hawkins qui joue très bien ! "The Lost King" est donc un film plutôt anecdotique, surtout dans la filmographie du réalisateur.

Frears hollywoodise la quête so british d'une royauté idéale, Seule et armée de son intuition contre l'establishment elle va réhabiliter et exhumer le roi maudit shakespearien. Mais quel rapport entre exhumation et réévaluation? Le point intéressant est le hors champ du film: pourquoi et comment la quête d'une illuminée révoltée et inspirée va permettre de faire évoluer l'historiographie et le story telling monarchique ? Qu'est ce qui empéchait la réévaluation? les enjeux dynastiques ou la légende shakespearienne ? La trouvaille du dialogue avec l'acteur roi tourne court, mais reste cependant ce trait merveille d'humour british: Je sais que vous êtes une hallucination fruit de mon imagination, mais permettez moi de vous dire que c'est une propriété privée !

The lost King met à l’honneur la passion, la compassion, la persévérance, la tromperie, l’ingratitude avec humour, finesse et simplicité. Une sympathique leçon de vie et d’Histoire, sans prétention mais sans grosse faille.