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    L'Armée des Ombres
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    chrischambers86
    chrischambers86

    11 950 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 août 2020
    Le chef d'oeuvre absolu de Jean-Pierre Melville restera peut-être "L'armèe des ombres" (1969) bien que "Le samouraï" (1967) soit aussi un très grand film du maitre du policier français! Gerbier, Mathilde, Jardie, Lepercq, « Le Bison » , « Le Masque »...Le rèalisateur accompagne ses personnages dans le moindre de leur gestes! Pas de blabla, pas de pathos, pas d'action hèroïques! Lino Ventura, Simone Signoret, Paul Meurisse, Jean-Pierre Cassel, Paul Crauchet, Christian Barbier & Claude Mann rèsistent à la Gestapo spoiler: et meurent dignement, au nom de la libertè, et c'est tout!
    Oeuvre secrète, froide et refermèe sur-elle même, "L'armèe des ombres" transparaît l'image peu spectaculaire mais efficace de la Rèsistance avec une beautè glacèe qui fait ici toute la diffèrence! spoiler: Difficile d'effacer de notre mèmoire la mort par strangulation d'un traitre ou l'èvasion de Gerbier!
    C'est sans aucun doute le plus terrible et le plus personnel des films de Melville et des films traitant de la Rèsistance et de l'Occupation, avec la fracassante et inoubliable musique de Demarsan...
    Loskof
    Loskof

    366 abonnés 688 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 août 2014
    Sublime ! J'ai vu ce film une première fois au ciné club de mon lycée (pour une fois un vrai film), il m'avait marqué et je l'ai revu plusieurs fois depuis, sans que le plaisir ne s'envole. Tout est magistral dans ce film, sa longueur, celle de ses plans, de ses scènes, son rythme lent, sa photographie, ses plans, son cadrage et son interprétation.
    Mais là où le film est le plus marquant, c'est dans son fond. On connait tous la légende qui veut que tout la France ait été résistante. Ici Melville montre la réalité, des hommes et des femmes seuls, qui ont entrepris un combat vain, qui savent qu'ils sont en sursis. Ce n'est pas un film sur la résistance mais un film sur les résistants. Et c'est ça qui en fait sa force. En montrant ce qu'était leur réalité, c'est à dire la solitude, Melville nous plonge dans leur quotidien mais, surtout, cela n'enlève rien à la beauté de leur combat.
    Puissant, profond et sombre.
    L'homme le plus classe du monde
    L'homme le plus classe du monde

    298 abonnés 450 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 janvier 2014
    Ça me fait chier parce que j'ai un peu l'impression d'être passé à coté de ce film. L'armée des ombres est un bon film, c'est indéniable. Mais devant l’unanimité des critiques, je me demande si j'ai bien regardé ce film dans les bonnes conditions. Pourtant, jusqu'ici, j'étais plutôt client du cinéma de Melville. Mais là, je dois dire que je me suis fait un peu iech'.

    Mais commençons par le positif. Le gros point fort de "l'armée des ombres", c'est de montrer la résistance de manière un peu plus noir qu'à l'habitude. La guerre, c'est moche des deux cotés. Comme le montre cette scène assez bouleversante ou Lino Ventura et sa bande doivent à contre-coeur exécuter un traître qui n'a pas plus de 20 ans. Ils discutent devant lui de la manière de le tuer. Le revolver, c'est trop bruyant. L'un propose de le tuer avec un couteau, un autre avec des coups de crosse avant de se rabattre finalement sur l'étranglement. On est assez loin du résistant de l'imaginaire collectif avec bretelle et gauloise au coin du bec, qui décime une centaine d'allemand à coup de dynamite avec une main et sauve une famille de juif des mains d'un dangereux épicer colabo (les colabo sont toujours des épiciers dans les films) avec l'autre. Le combat de ces résistant parait même assez vain, quant on voit à la fin du film le destin tragique de tous les protagonistes.
    Dommage que le récit soit si décousu. Melville filme ses personnages de manière distante. Il n'y a pas véritable enjeu scénaristique. On s'interroge parfois sur l'utilité qu'apporte tel ou tel scène à la progression de l'histoire. Melville a eu la noble intention de montrer la résistance de manière réaliste et dénué de tout sensationnalisme. Mais l'effet pervers, c'est que l'on s'ennuie un peu.

    Heureusement, il y a Lino Ventura. Et Lino Ventura il a trop la classe !
    Caine78
    Caine78

    6 005 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 août 2016
    LE plus grand film sur la Résistance française, et de loin ! Au sommet de son art (comme souvent, cela dit), Jean-Pierre Melville offre ici un spectacle aussi glaçant que passionnant, d'une noirceur et d'une humanité souvent bouleversantes, évitant tout pathos pour se concentrer sur des personnages merveilleusement écrits et incroyablement complexes. Encore plus admirable : si l'œuvre reste un extraordinaire hommage à tous les Résistants, le réalisateur du « Cercle rouge » n'en oublie pas pour autant de les mettre face à des cas de conscience terribles face auxquels personne ne peut rester indemne. Loin de tout didactisme ou autres explications lourdaudes, cette « Armée des ombres » nous plongeant avec un réalisme quasi-inégalable dans les réseaux souterrains de ces héros de la Seconde Guerre mondiale peut enfin se targuer d'un casting exemplaire, Simone Signoret et surtout un immense Lino Ventura dans ce qui est probablement son plus grand rôle. N'ayons pas peur des mots : encore aujourd'hui, ce chef-d'œuvre n'a rien perdu de sa superbe.
    cylon86
    cylon86

    2 252 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 juin 2008
    Une oeuvre forte, intense et magistrale. La mise en scène est superbe et Lino Ventura tout simplement génial et bien entouré par une poignée de seconds rôles dont Simone Signoret, excellente.
    Un film culte dont les images nous hantent longtemps après l'avoir vu.
    TheDarkKnight74
    TheDarkKnight74

    19 abonnés 194 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 novembre 2012
    Le cinéma français est mort, quoiqu'il surnage de temps à autres une œuvre marquante, mais qui en aucun cas ne peut rivaliser avec les chefs d’œuvres d'antan. L'Armée des Ombres a achevé d'élever à mes yeux Jean-Pierre Melville au rang de monstre sacré du 7e art, en seulement 2 films (le Samouraï étant le premier). Une telle maîtrise du cadrage, de la plastique épuré si sublime aux yeux du cinéphile, et du rythme a de quoi donner le tournis. C'est d'un tel niveau de perfection, tout en restant sobre et simple, que je suis prêt à accepter le monsieur au côté des grands réalisateurs américains, de Kubrick à John Ford, sans oublier le grand David Lean anglais et le génial Kurosawa japonais. Leur équivalent français, c'est Melville. Rien n'égale la puissance de son récit qui déborde des limites imposées par l'écran. Les premières images d'une campagne grise plantent une atmosphère venteuse et sèche, d'une force comparable à l'atmosphère de The Thing de Carpenter. Oui, j'assume ma position, pour moi l'Armée des Ombres a une multitude de facettes, et l'ambiance frôle celle de films d'horreurs cultes inébranlables sur leur trône (musique qui semble être un écho d'Halloween) autant que l'histoire construit un drame minimaliste bouleversant, sur la vie et la nature humaine. Des dialogues qui vont d'une restriction de quelques répliques lors de la partie dans le camp, proche d'une œuvre de Dreyer, à une conversation davantage extrovertie (la scène où le traître est étranglé, qui fait penser au cinéma de Tarantino). Des interprètes d'exceptions, grâce à qui ce témoignage prend vie, de Lino Ventura, parfait, à Simone Signoret, qui a compris son personnage avec justesse, en passant par les irréprochables Paul Meurisse et Jean-Pierre Cassel : la crème des acteurs français est là, c'est un atout indéniable. Melville filme leur visage en appliquant de manière frappante la fameuse citation de Ford « nous allons filmer la chose la plus intéressante au monde, un visage humain ». Profil finement découpés des figures meurtries et ô combien réalistes de ces résistants, percutants de vérité sous cette photographie uniforme, presque monochrome, couplée à un choix des décors extrêmement précis (chaque plan est une savante combinaison artistique dont la simplicité apparente témoigne de la complexité de mise en œuvre). Ici, les émotions ne traversent que brièvement la face des protagonistes, tout comme le spectateur, mais notre ressenti intérieur nous terrasse d'un poids sans pareille, agitant notre de cœur de larmes sans jamais en voir perler une seule à la surface, et, pourtant, ce film m'a autant fait pleurer que mon cher Edward aux mains d'argent. Mais différemment. J'ai eu l'impression que l'action se déroulait dans un monde à part, presque une représentation burtonienne de la France, avec ses campagnes rases oniriques et ses domaines forestier romantiques qui semblent provenir d'une autre dimension, et ici c'est celle de la guerre. Une approche terriblement crue de cette barbarie, coup de maître de Melville : la guerre semble sortir tout droit de l’irréel, du fantastique, tant elle est difficile à saisir, même lorsqu'on la vit (« pour les français la guerre sera finie quand ils pourront lire le Canard Enchaîné, et voir ce magnifique film (il s'agit d'Autant en Emporte le Vent) »). La musique opère à merveille une synchronisation avec les changements de stades émotionnels qui sont nombreux dans le film : sa coupure brusque casse l'aspect tragique de la mise à mort de Gerbier, ou au contraire crée une sorte de comique cynique. Mais la terreur quotidienne est bien là, à nous guetter, jusqu'à l'inévitable qui arrive tôt ou tard. Un chef d’œuvre incontestable qui constitue le sommet de mon expérience cinématographique française.
    ElAurens
    ElAurens

    61 abonnés 585 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 juillet 2010
    Un film pessimiste, froid, sur un sujet sombre de notre histoire merveilleusement interprété. La musique apporte beaucoup de tension. Un film dur, bourré d'émotions.
    septembergirl
    septembergirl

    563 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 novembre 2015
    Un film poignant de Jean-Pierre Melville de 1969 qui nous plonge au cœur d’un groupe de résistants durant l’Occupation. L’ambiance est particulièrement prenante et réussie ; très réaliste, parfois terrible, cruelle et violente, mais aussi tendue et angoissante. Les acteurs livrent de belles et justes prestations notamment Lino Ventura et Simone Signoret. Des scènes marquantes et de l'émotion au rendez-vous !
    reymi586
    reymi586

    401 abonnés 2 444 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 mai 2012
    Ce film montre parfaitement le quotidien de la résistance sous l'occupation allemande en France pendant la seconde guerre mondiale, qui ne se résume pas à tuer des nazis. Jean-Pierre Melville montre les actes de ces hommes et femmes sans retenu, sans prendre parti et sans les juger. Il réunit un grand casting avec en première ligne Lino Ventura et Simone Signoret pour faire un chef d'oeuvre qui est surement le film français qui décrit le plus fidèlement la résistance.
    Julien D
    Julien D

    1 101 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 octobre 2010
    En plus d'être le meilleur film sur ce sujet que le cinéma français aime tant, L'ARMEE DES OMBRES est une référence pour tous les réalisateurs de thrillers. Melville, plus que jamais, fait preuve, dans ce film humaniste, d’une mise en scène quasiment révolutionnaire de part son aspect glauque et effrayant et son suspense impressionnant de réalisme. Ce magnifique hommage à la résistance et à ses martyrs fut également réussi grâce au travail qui fut fait sur les relations entre les personnages, dont les interprétations sont inoubliables. Les autres atouts sont, bien évidemment, la photographie sombre appuyant cette atmosphère et la musique magnifique qui resta à jamais imbibée dans nos mémoires.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 2 février 2014
    Ancien résistant , Melville ( Le deuxième souffle , Le Samouraï) ss'est attaché a montré très sobrement la réalité de la vie clandestine. Le casting est lun des meilleurs du monde : Lino Ventura (Les tontons flingueurs) est merveilleux , c'est sa plus grande composition d'acteur !!! Paul Meurisse ( Le Monocle noir) esrpt excellent , tout comme Simone Signoret qui livre une performance d'actrice pleine d'émotions , Jean Pierre Cassel est formidable en martyr .....loin d ses films de gangsters qui glissent vers la fatalité , Melville signe un très grand film avec une belle partition de Éric Demarsan , une B.O. denfer qui reste dans les mémoires pour sa froideur....bref, un film précis , intelligent ,puissant et superbement interprété , lun des meilleurs films de Melville, qui reste pour moi le meilleur cinéaste français ( avec Godard) . Du très grand Cinéma !
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 8 juin 2015
    Le titre de L'armée des ombres est assez évocateur de ce grand classique sur la Résistance. On y suit en effet des résistants le l'ombre, pas une armée idéale et courageuse, mais avant tout des hommes déterminés qui vont même commettre (contre leur grès) des actes assez horribles. J'avoue que je m'attendais à un film où l'on verrait les opérations d'un groupe de résistants (attaques de points stratégiques nazis, ou de trains à grand renfort de dynamite). Je m'attendais aussi à voir des scènes de torture assez crues. Le film se contente en fait de nous faire suivre Gerbier, un résistant et son groupe de soldats de l'ombre. Il y a des moments où le scénario est assez confus, on ne comprend pas vraiment l'objectif de Gerbier et ses hommes et c'est assez dérangeant, même si on finit généralement par le comprendre. Ce qui surprend, dans ce film, c'est le parti pris sombre, lent et froid. Les couleurs sont mornes (jamais on ne voit vraiment de plein soleil), les mouvements de caméra sont extrêmement lents et posés, Melville prend son temps et les scènes sont assez longues, avec des protagonistes qui, naturellement, ne laissent que très rarement ressortir leurs émotions. Ce parti pris donne une véritable âme et une authenticité au film, mais il cause également beaucoup de longueurs que j'ai déploré. Les acteurs sont au sommet de leur art, notamment Lino Ventura et Simone Signoret, qui livrent une interprétation bouleversante. Au-delà de ça, le film ne se détourne pas de sa route, il est sans arrêt sombre et pessimiste (en témoigne la fin, attendue mais au finale obligatoire pour un tel film).
    Une œuvre sombre et puissante sur la Résistance, mais qui malheureusement subit des longueurs. A voir pour sa culture.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    6 167 abonnés 7 228 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mars 2010
    Avec L'Armée des Ombres (1969), Jean-Pierre Melville nous offre une remarquable adaptation, celle du roman de Joseph Kessel et en restitue un très bel hommage à la Résistance.
    Mis en scène et interprété le plus sobrement possible (c’est d’ailleurs cela qui nous marquera le plus en fin de compte), l’œuvre de Melville a bel et bien mérité ses lettres de noblesse que bon nombre de personnes qualifient de chef d’œuvre cinématographique. Une réalisation sombre & glaciale, passionnante et portée par une très belle distribution avec dans les rôles titre, un très beau duo : Lino Ventura & Simone Signoret. A noter aussi la très belle B.O composée par Eric Demarsan (à qui l’on doit aussi le générique de l’émission télévisée Les Dossiers de l'écran).
    NomdeZeus
    NomdeZeus

    69 abonnés 1 044 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 janvier 2015
    Tout simplement mon film français préféré. Une œuvre immense, véritable cri d’amour de Melville envers le monde de la résistance qu’il a si bien connu. Tous les thèmes chers au réalisateur sont abordés (l’amitié virile, la solitude des héros, la fatalité, l’exaltation de la vertu...) et trouvent ici une résonance particulièrement personnelle et touchante. La réalisation est parfaitement maitrisée, crépusculaire et étouffante. Les acteurs sont incroyables (sans doute les meilleurs prestations de Lino Ventura et Simone Signoret) et la musique est inoubliable. En résumé, un chef d’œuvre intemporel.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 006 abonnés 4 090 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 juillet 2015
    "L'armée des ombres" est sans doute le film de Jean-Pierre Melville qui fait aujourd'hui le plus consensus, sans doute en raison du thème choisi que de manière très innovante à partir d'un roman éponyme de Joseph Kessel, le réalisateur accorde à son approche épurée du film noir dont il vient tout juste de livrer un exercice de style brillant mais aussi contesté avec "Le samouraï" sorti deux ans plus tôt. Melville, né Grumbach dont le frère aîné Jacques fut un héros de la résistance tué en traversant clandestinement les Pyrénées était très marqué par cette période de sa jeunesse. Le rôle de résistant qu'il revendiquait n'a jamais était clairement établi. Le livre de Kessel qu'il lit dès sa parution en 1943 le fascine par sa force documentaire. Il n'aura de cesse dès lors de l'adapter à l'écran. C'est arrivé au fait de sa gloire, aidé par le jeune producteur Jacques Dorfmann qu'il touche au but. Aucun doute pour Melville, l'entrée en résistance tient plus aux tripes qu'à l'engagement intellectuel qui peut faire long feu face à la torture. C'est sans doute ce qui rapproche les héros mutiques de "L'armée des ombres" des truands qui hantent l'œuvre du cinéaste. Ce rapprochement jugé facile et dénué de sens par Melville lui-même sera naturellement fait par la critique à la sortie du film. Pourtant on ne peut s'empêcher d'observer que Gerbier (Lino Ventura), Mathilde (Simone Signoret), Luc Jardie (Paul Meurisse), Félix (Paul Crauchet) ou Le bison (Christophe Barbier) agissent selon des codes immuables qui ne laissent guère de place à l'improvisation. Dès lors pas besoin de beaucoup de mots, les hommes n'étant plus que le véhicule de leur action. Mais on l'a dit, la période a beaucoup marqué Jean-Pierre Melville qui ne peut s'empêcher de placer ici ou là, états d'âme ou sentiment d'admiration. Ainsi l'ouverture magnifique sur la place de l'Etoile parcourue par un régiment nazi entrant directement dans le champ de la caméra, comme le regard admiratif sur le peuple anglais continuant à danser alors que les bombes tombent dru sur Londres en disent long sur l'amertume et la honte éprouvées par le réalisateur qui a vu son pays se coucher si facilement devant l'ennemi, finissant par se vautrer dans la collaboration. Idem pour la scène un peu naïve et beaucoup moquée à l'époque où un sosie en carton-pâte du général de Gaulle remet la croix de guerre à Luc Jardie (Paul Meurisse) devenu pour le coup le sosie de Jean Moulin. Assez théâtral dans ses décors et retenu dans ses scènes d'action, le film magnifiquement agencé rend hommage avec force à ces quelques hommes et femmes qui se sont sacrifiés pour une certaine idée de la liberté et de la France. La mécanique forcément huilée qu'impose cette lutte clandestine où l'ennemi plus nombreux est partout y compris parmi les français, ne supporte aucune forme de dérèglement. Cet automatisme froid n'est normalement pas fait pour déplaire à Melville, mais celui-ci laisse planer un sérieux doute quant à son infaillibilité dans le regard surpris et angoissé de Mathilde qui constate que ses compagnons sont venus pour l'exécuter, elle la plus courageuse du groupe qui a risqué sa vie pour sauver Félix, puis Gerbier. Le tournage conflictuel avec Ventura a fâché à vie les deux hommes qui devaient pourtant tourner ensemble "Le Cercle rouge" (Ventura sera remplacé par Bourvil). Mais ainsi était Melville dont le génie ne pouvait se concrétiser que dans la douleur. A noter lors de la marche de Gerbier vers le peloton d'exécution la sentencieuse musique du compositeur américain Morton Gould (deuxième mouvement du concerto Spirituals for Strings Choir and Orchestra) qui sera pendant très longtemps le générique de l'émission mythique "Les dossiers de l'écran".
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