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    Naissance d'une nation
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    Cinémonde
    Cinémonde

    130 abonnés 1 414 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 juillet 2022
    Un classique parmi les classiques, si vous aimez le cinéma, il faut franchement l'avoir même si dans sa totalité il est assez moyen et c'est dur de le regarder jusqu'à la fin. Mais je le conseille purement pour son impact sur le monde.
    LeFrancTireur
    LeFrancTireur

    28 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 août 2022
    Ce film est un pure chef d'oeuvre cinématographique qui a 100 ans d'avance !! certains films d'aujourd'hui malgré les centaines de millions de dollars investis ne lui arrivent pas la cheville ! un pure plaisir à regarder et une histoire digne des plus grandes histoires romantiques ! je le classe parmi mes films préférés avec "Autant en emporte le vent" !! je recommande ce petit bijoux tant pour la réalisation que pour l'histoire qu'il raconte.
    Redzing
    Redzing

    921 abonnés 4 296 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 juin 2022
    Il y a des œuvres fondamentales pour l’Histoire du cinéma, qu’il est bon de voir au moins une fois dans sa vie de cinéphile, pour parfaire sa connaissance du 7ème Art. Parfois ces œuvres ne donnent pas franchement envie, et l’on y va à reculons, davantage par « curiosité obligatoire » que par passion. C’est typiquement le cas de « Birth of a Nation ». Franchement, qui oserait clamer qu’il est impatient à l’idée de se manger un film muet raciste de 3 heures ? Et pourtant... Pourtant « Birth of a Nation » vaut réellement le coup d’être vu. Car ses qualités cinématographiques indéniables sont en rupture totale avec leur époque. Certains diront même que l’on tient là le premier vrai blockbuster, ou la matrice des fresques épiques (à sa sortie, il était d’ailleurs le film le plus long jamais monté). Et il est difficile de leur donner tort. Le film est divisé en deux parties. La première évoque la Guerre de Sécession, avec deux familles amies qui vont se déchirer, l’une sudiste, l’autre nordiste. Cela culmine jusqu’à l’assassinat de Lincoln, puis on embraye sur la seconde partie, la reconstruction du Sud et la naissance du Ku Klux Klan. Sur la forme, l’ensemble est remarquable. Des scènes de bataille avec des centaines de figurants et une profondeur de champ à des années-lumière des tableaux fixes du cinéma de l’époque. Un montage riche (notamment avec des incorporations de gros plans), avec quelques effets inédits, tels des fondus. Et une écriture dramatique qui fonctionne très bien dans la première partie, avec ces familles marquées par la guerre. Si le film s’était arrêté à la moitié, peut-être aurait-il eu la réputation d’un presque « Gone with the Wind », à savoir une fable nostalgique. Sauf qu’il continue sur un délire raciste dans le volet reconstruction. Des acteurs « noirs » en blackface (= des acteurs blancs maquillés en noirs) jouant grossièrement. Des méchants noirs plein de clichés (ça boit, ça agresse sexuellement, ça mange du poulet frit…) qui dominent le Sud, ne pouvant être chassés que par le noble Ku Klux Klan. Des politiciens caricaturaux. Et l’on en passe. Etrangement, Lincoln est présenté positivement, rare pour un film sudiste ! Alors certes, on dit qu’au cinéma, la manière de développer ses idées est plus importante que les idées en elles-mêmes. Je suis d’accord avec cette pensée, et force est de constater que « Birth of a Nation » est un film réellement épique de par sa forme incroyablement ambitieuse pour 1915. Malgré cela, les idées racistes et la représentation héroïque du Ku Klux Klan sont tellement énormes qu’il est difficile de le prendre au sérieux, surtout vu d’aujourd’hui. Néanmoins le film aura un succès colossal à sa sortie, contribuant fortement à relancer le Ku Klux Klan ! Il fut aussi le premier film diffusé à la Maison Blanche : rien d’étonnant car Woodrow Wilson y est allègrement cité. Au-delà d’une œuvre révolutionnaire, il demeure un objet historique à voir, qui démontre qu’il y a un siècle on pouvait sans sourciller évoquer des idées inacceptables aujourd’hui.
    Fodscraft
    Fodscraft

    14 abonnés 61 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 décembre 2021
    Comme il est difficile d’avoir un avis tranché sur ce film ! Datant de 1915, c’est une œuvre historique de trois heures commençant son récit pendant les guerres de sécession et finissant par la création du Ku Klux Klan. Elle préfigure les premières techniques de cadrage et de plan ainsi qu’une certaine idée de la dramaturgie. Quelques scènes reprennent des tableaux célèbres, mettant en scène Lincoln.
    Néanmoins, j’ai été troublé à la vision de ce film par les idées racistes qu’il véhicule et je me suis posé des questions sur la véracité historique de certains faits. L’esclavage y est décrit comme libérateur pour l’homme afro-américain, l’homme noir est fourbe, le membre du KKK est un fier libérateur représenté comme un chevalier sur son destrier blanc, en somme beaucoup de clichés racistes et discriminatoires. J’avoue être mal à l’aise quant au discours même si je trouve des qualités au film en lui-même.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    579 abonnés 2 749 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 janvier 2021
    The Birth of a Nation est une œuvre construite dans le respect de la chronologie mais pensée à rebours : elle part du Ku Klux Klan pour mieux enraciner son action dans l’Histoire et lui conférer légitimité et honneur en réaction à cette maladie noire qui gangrène l’Amérique… Dit autrement, la première partie n’est là que pour préparer la seconde. La guerre occasionne un dérèglement ; c’est aux justiciers qu’il convient de rétablir l’équilibre entre les races, de restaurer l’homme blanc au sommet du politique. Aussi le long métrage de David Wark Griffith donne-t-il vie à la première représentation, dans le cadre du cinéma et plus précisément du blockbuster, du vengeur masqué, ce type de héros qui, un siècle plus tard, continue de gonfler le soft power américain avec ses collants, ses musculatures saillantes, son autodérision. Ici le vengeur est avant tout membre d’un corps plus vaste, ce Sud meurtri qui tente de sauver son pays de la souillure en prenant les armes. Nul hasard si le cinéaste a également mis en scène des westerns : les chevauchées, rythmées par Wagner, convoquent l’imagerie de la conquête de l’Ouest qu’avait répandue dans le monde entier Buffalo Bill ; il s’agit donc d’un vaste mouvement de reconquête, non de l’Ouest mais du Sud, qu’il faut arracher aux mains de la barbarie pour y rétablir la civilisation. Le film invite son spectateur à prendre conscience de l’importance que revêt l’esthétique dans la création du racisme : The Birth of a Nation ne se contente pas de diffuser une thèse raciste, soucieuse de réécrire l’Histoire afin de faire correspondre son idéologie avec les grands événements de la guerre de Sécession et ses conséquences, il construit du racisme dans et par sa forme. La plupart des innovations techniques et artistiques n’ont d’autres fonctions que de glorifier le vengeur blanc, en témoignent les gros plans sur le coton qui mute aussitôt en fleur romantique, la caméra embarquée qui confère à la chevauchée des fanatiques une puissance du mouvement pur, la superposition des plans qui insère à terme Jésus parmi le peuple vainqueur, élu de Dieu. L’œuvre tire sa puissance de l’entrelacs de l’historique et du romanesque, composant des héros sudistes à la fois acteurs d’une guerre subie et icônes d’un art de vivre – la suprématie de l’homme blanc – et de voir – le cinéma.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 novembre 2020
    Incroyable !
    Nous seulement j'approuve la forme mais aussi le fond. Et aussi le réalisateur respecte la vérité historique : un Sud écrasé au bord de la barbarie et du malheur. Il montre que sans le KKK, le sud serait mort et les blancs des citoyens de troisième zone dans le pays qu'ils ont fondé !
    Aussi c'est un film profondément antimilitariste qui montre l'absurdité de l guerre civile. C'est un message d'espoir : la réconciliation du sud et du nord est justement l'origine du titre "naissance d'une nation". C'est la dernière scène qui montre le sens du titre.
    Bref un film grandiose : c'est comme écrire l'histoire avec de la foudre !
    Il n'y a strictement rien de raciste. C'est juste de l'honnêteté historique
    Sterwerze
    Sterwerze

    29 abonnés 57 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 29 septembre 2020
    1/5 car le fond n'excuse pas la forme. Oui c'est beau mais c'est profondément raciste. Je suis conscient qu'il faut remettre sa dans le contexte de l'époque mais là ça en viens au ridicule...
    Amateur de Cinéma
    Amateur de Cinéma

    1 abonné 37 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 juin 2020
    Film difficile à noter de D. W. Griffith, extrêmement controversé et ce dès sa sortie en 1915 en raison de son apologie du Ku Klux Klan, Naissance d'une nation est néanmoins le premier blockbuster américain et resta le film le plus rentable jusqu'à Autant en emporte le vent (1939).
    Retraçant l'histoire d'une famille nordiste et d'une famille sudiste pendant la Guerre de Sécession et la reconstruction la suivant, le film se décompose en 2 parties, la première retraçant remarquablement bien la Guerre de Sécession avec des scènes géniales (la charge sudiste), et l'assassinat du président Lincoln reconstitué dans les moindres détails...
    La seconde partie est par contre très choquante, surtout la dernière heure du film, qui est difficilement supportable de part la présentation des Noirs comme des êtres sans foi ni loi et du KKK comme les sauveurs du Sud opprimé (ce film déclencha par ailleurs la renaissance du Klan peu après)...
    En conclusion, Naissance d'une nation reste un film important et cinématographiquement très bon de part les innovations importantes que Griffith apporta, ses scènes de bataille, le nombre impressionnant de figurants... (il faut rappeler que ce film date de 1915 !) malgré son fond et son message détestables qui rendent sa seconde partie énervante et insupportable...
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 1 juin 2020
    Dans le cinéma, il y a des films horriblement ignobles dont il faudrait être inhumain pour les aimer par rapport à ce qu'ils veulent expliquer. C'est le cas de "Naissance d'une nation", qui est une honteuse louange à l'esclavagisme et aux KKK. Mais rappelons nous qu'il a été réalisé en 1915, et donc, cinématographiquement, il atteint de grands sommets pour déjà la longue durée, la réalisation et la mise en scène, puis les scènes de batailles et autres. Moi, lorsque je l'ai vu, j'ai évidemment ressenti de la colère mais je ne me suis pas du tout ennuyé. C'est donc pour ça que j'ai mis 3.5, sinon, bien sûr, ça me rend malade d'imaginer que Griffith ait eu la permission de tourner un tel long-métrage. En conclusion, c'est un film à voir pour les passionnés d'histoire, mais à ne pas apprécier pour le message qu'il transmet aux spectateurs.
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 21 avril 2020
    Ne cherchez pas d'objectivité dans les critiques sur ce film. C'est un film militant et il est compris comme tel. Donc pas d'hypocrisie. Les racistes trouveront leur pain bénie là-dedans. Les racistes mitigés se cachant derrière une certaine "honnêteté intellectuelle" diront que c'est la plus grande oeuvre du cinéma mais que c'est "dommage" que ce soit raciste "même si on comprend le contexte de l'époque". "Contexte de l'époque" !!? Le film a été rejeté et contesté violemment dès sa sortie par une grande partie du public qui y a vu ce qu'il y avait a y voir. L'éloge du Klu klux klan, des lynchages, des assassinats de familles noires. Même les nazis ne feront pas mieux dans leur propagande. Griffith fut donc un grand précurseur.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 18 mars 2020
    Griffith est un Américain du Sud, fils d'un combattant de l'armée Confédérée. Enfant, WASP, il a été marqué par le déclin du Sud. Ce grand film est certes une prouesse technique, mais profondément raciste.
    Quentin gueriaud
    Quentin gueriaud

    4 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 12 mars 2020
    Que dire de cette Oeuvre qui à revolutionné le cinéma techniquement à son époque au service d'un scénario raciste.
    Rappelons qu'à sa sortie le film à donné une renaissance à un mouvement radical très connu le K.K.K (klu klux klan).
    Merci Griffith.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 17 décembre 2019
    Restons objectif au sujet de ce film indéniablement très raciste pendant plus de 3h00, surtout la seconde moitié, c’est une ode impassiblement dédiée au public européen en Amérique, ce sont avant tout des descendants de colons émigrés dans ce continent neuf, un temps où c’était pas du tout rose pour les gens de couleur, une vision en noir et blanc et muet.
    On apprend à force et par cœur que le pays des 13 colonies indépendantes du royaume des mers atlantiques, fut fondé par les Pères fondateurs, ensuite s’ensuit la guerre de sécession, pendant que la présidence Abraham Lincoln est occupée, jusqu’à son assassinat au théâtre de loisir insouciant, où ils se battent comme des chiffonniers désunis ces états.

    Le Nord et le Sud s’entretuent sur la question de l'esclavage forcé amené d'Afrique, pas très romantique comme le montre ce film sans voix, il vaut pour le mieux, juste regardons la mise en scène et lisons la, non moins intéressant sur l’histoire américaine parsemée de gros cailloux blessants avant de devenir l’adorable plus grande démocratie mondiale.
    Comment la fondation du Ku Klux Klan s’est fait lors du conflit, des super-héros fanfarons chevaleresques à la rescousse de leurs congénères contre l’autre espèce envahisseur perçue comme maléfique, formée en gang selon le bien pensant de 1915.

    Ce fut une société WASP, les lynchages à mort étaient monnaies courantes, question de survie pour cette ethnie, lance le début de la ségrégation, sans commentaire, pour clarifier sa chose politisée, c’est une référence pour les suprématistes aryens contents de voir des acteurs 100% discriminatoires, le charbon de bois comme crème pour la peau au soleil.
    Question quota législatif 1915 au rappel, c’est controversé comparé au Lys brisé, la polémique sera atténuée par la suite réalisé en 1919, une réalisation obscure crépusculaire mais nécessaire pour une compréhension sociologique, l’éducation des hommes et femmes savants mais ignorants.
    Ricco92
    Ricco92

    175 abonnés 2 085 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 août 2018
    S’il existe bien un film américain qu’il est difficile de noter, c’est bien Naissance d’une nation réalisé en 1915. En effet, à l’instar par exemple des films de Leni Riefenstahl, le film de David Wark Griffith est révolutionnaire sur la forme mais abjecte sur le fond. Mais, là où la cinéaste officielle du régime nazi joue sur l’ambigüité derrière l’objectivité documentaire (pas de commentaire, que des images), Griffith énonce clairement son idéologie raciste et esclavagiste, reprise du livre The Clansman de Thomas Dixon qu’il adapte, au point que le film entraîna la renaissance du Ku Klux Klan (qui avait disparu suite à son interdiction en 1877). En effet, même si le cinéaste s’en est toujours défendu et a réalisé Intolérance en réaction à l’accueil de son film, Griffith utilise les pires clichés qui puissent exister sur les afro-américains à cette époque.
    Si la première partie n’affiche pas trop son idéologie spoiler: (se concentrant surtout sur les affrontements la Guerre de Sécession et sur les séparations familiales qu’elle a engendré)
    , la seconde est une accumulation de caricatures racistes. Griffith commence d’ailleurs cette partie (histoire de se dédouaner) par un panneau de texte précisant que le film n’est qu’une reconstitution historique et qu’il ne concerne aucune "race" de l’époque de sa réalisation puis par une citation de Woodrow Wilson (Président américain démocrate qui dirigeait le pays alors et qui renforça la ségrégation raciale envers les noirs dans le Sud) qui explique que les nordistes dupaient les noirs, que ces derniers occupaient alors des postes administratifs dont ils ignoraient les lois et que le Ku Klux Klan a été créé pour protéger la nation sudiste. Le ton est donné !
    Même s’il existe pour le cinéaste des "bons noirs" sudistes et qu’il trouve bien traités (un carton précise bien que, sur 12 heures de travail, 2 heures sont accordées au déjeuner), Griffith se concentre surtout sur les afro-américains qui ont soutenu les nordistes. spoiler: Ainsi, suite à la victoire le l’Union sur les États confédérés, il montre les noirs obtenir tout gratuitement et notamment le droit de vote alors que les notables blancs en sont privés. Il explique ensuite qu’un jury entièrement noir à la tête duquel se situe un magistrat noir rend un verdict contre les blancs et montre une assemblée entièrement constituée de noirs, bien sûr, où, après des lois futiles (tous les membres doivent porter des chaussures !) décide que tous les blancs doivent saluer les officiers noirs dans la rue et que les mariages mixtes sont autorisés (ce qui doit paraître blasphématoire pour les sudistes de cette époque). Ajoutés à ces aberrations historiques, Griffith montre les noirs causer de nombreux pillages et décrit le mulâtre Lynch comme "le traître de son protecteur blanc" et le chef blanc des soldats noirs comme "roublard".
    De plus, il est hallucinant de nos jours de voir que les seuls acteurs noirs employés font de la figuration et que, dès que le rôle d’un personnage noir est un peu plus étoffé, il est interprété par un acteur blanc maquillé !
    Il n’est dès lors pas étonnant de voir le réalisateur montrer le Ku Klux Klan spoiler: (dont l’idée vient au personnage principal après avoir vu des enfants blancs s’amuser à effrayer des enfants noirs en étant cachés sous un drap comme un fantôme !!!)
    comme étant là pour faire "la défense des droits aryens fondamentaux" (!!!) spoiler: et expliquer que, grâce à lui, le sud est sauvegardé de "l’anarchie noire". Le Ku Klux Klan est donc montré comme le sauveur de la "race blanche" permettant peut-être d’instaurer une paix que Griffith souhaiterait être céleste (et où règne le Christ qui apparaît dans les derniers plans du film et qui sera un des personnages d’Intolérance).
    Naissance d’une nation est donc un pur tract sudiste qui étonne cependant par sa bienveillance envers Abraham Lincoln spoiler: qui est montré comme bienveillant envers ses ennemis et dont l’assassinat (évènement fondamental dans l’Histoire américaine qui, en dehors de ce film, sera au final peu représenté au cinéma) déclenche l’anarchie qui suit
    .
    Il est d’ailleurs triste de voir associés à ce film, outre bien évidemment Griffith, des noms aussi prestigieux que ceux de Lilian Gish et Mae Marsh dans les rôles principaux, Raoul Walsh (dans le rôle de John Wilkes Booth et en tant qu’assistant-réalisateur), John Ford (se trouvant sous une cagoule du Ku Klux Klan), Erich von Stroheim, Allan Dwan et W.S. Van Dyke (ces trois derniers en tant qu’assistants de Griffith).
    On pourrait penser que ce film à l’idéologie aussi réactionnaire pourrait être oublié avec les années mais, hélas, il possède une importance cinématographique non négligeable. En effet, sous l’influence du péplum italien Cabiria réalisé l’année précédente, D.W. Griffith fait de Naissance d’une nation le premier blockbuster américain. Le film possède une durée exceptionnelle pour l’époque (presque 3 heures) et l’ampleur de ses décors et de ses scènes de batailles est inédite. Le cinéaste possède aussi une maîtrise totale de l’art cinématographique que ce soit d’un point de vue du découpage (même s’il peut parfois paraître très classique, vu qu'il a influencé tout le langage cinématographique lui succédant, et un peu lent sur certaines séquences de nos jours) et par son travail sur le montage alternatif à plusieurs reprises (ce qui pour le public de l’époque était très moderne et complexe).
    Ainsi, Naissance d’une nation a d’un point de vue formel été d’une influence capitale sur le reste de l’Histoire du cinéma au point que Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein, bien que détestant l’idéologie du film, dit de Griffith : "C'est Dieu le Père, il a tout créé, tout inventé. Il n'y a pas un cinéaste au monde qui ne lui doive quelque chose. Le meilleur du cinéma soviétique est sorti d'Intolérance. Quant à moi, je lui dois tout.". On peut même se demander si le fait que le combat soit précédé d’un bal n’a pas influencé, 63 ans plus tard, Michael Cimino dans la construction de Voyage au bout de l’enfer et sa célèbre séquence de mariage précédant les horreurs de la Guerre du Vietnam. Naissance d’une nation est donc un chef-d’œuvre d’un strict point de vue cinématographique pour son époque (ce qui explique peut-être que, malgré les nombreuses manifestations et interdictions que le film déclencha, il resta le plus gros succès de l’histoire du box-office mondial jusqu’à la sortie d’Autant en emporte le vent, autre film sudiste) et capital dans l’histoire du cinéma mais un film détestable et mensonger dans son propos qui rend sa vision assez énervante de nos jours.
    Frédéric P
    Frédéric P

    14 abonnés 185 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 mai 2018
    LE film qui a fait basculer l’industrie mondiale du cinéma de l’Europe (France, Italie) vers Hollywood.
    Film de 3h avec de nombreuses reconstitutions historiques dont l’assassinat de Lincoln. Le film suit deux familles une nordiste et une sudiste au moment de la guerre de sécession puis de la période de Reconstruction du Sud en adoptant le point de vue sudiste. Selon Wikipedia, le père de Griffith était un colonel de l'Armée des États confédérés, un héros de la guerre de Sécession et un législateur du Kentucky
    Difficile de ne pas être choqué par le point de vue raciste du film.
    On voit des nordistes (les carpetbaggers) parachutés dans le sud se faire élire avec de nombreux Noirs au Parlement de Caroline du Sud.
    Il est dit que les Blancs sudistes n’ont pu prendre part au vote.
    Les nouveaux parlementaires noirs sont montrés buvant et mettant les pieds nus sur les pupitres.
    Les noirs sont des acteurs blancs avec du cirage.
    Les cartons sont clairement désapprobateurs sur la nouvelle égalité civique.
    Un carton dit « Résultat : le Klu Klux Klan. L’organisation qui a sauvé le Sud de l’anarchie de la loi noire, mais au prix de plus de sang versé qu’à la bataille de Gettysburg. »
    Le terrorisme du KKK est justifié et les cavaliers masqués sont montrés comme des martyrs.
    Le KKK est présenté comme un engouement massif des habitants pour la cause du Sud, il est dit que les femmes confectionnent 400.000 tenues de KKK.
    Il y a interpénétration entre la grande histoire et la petite des personnages amoureux.
    Du point de vue cinématographique le film est d’une grande modernité. Le montage est rapide et le film nerveux en dépit de sa longueur.
    La scène de poursuite entre le jeune colonel noir et la fille blanche est impressionnante en dépit du message raciste sous-jacent.
    Montage alterné, profondeur de champ, surimpressions, split screen
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