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    Sonatine, mélodie mortelle
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    Kloden
    Kloden

    113 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 avril 2015
    Sonatine. Le mot désigne une sonate courte et légère, référant facilement à une pièce de musique écrite sans trop grande ambition, par un musicien débutant par exemple. C'est de ce mot-titre que s'arme Takeshi Kitano, autant pour profiter de sa poésie pleine de vivacité que pour se dédouaner, refuser une approche trop serrée, trop contraignante, devant trop aux habitudes cinématographiques, à un genre ou à un mouvement. Il a beau en être à son quatrième long-métrage à l'époque, Kitano ne s'en cache absolument pas ; lui l'animateur télé, l'humoriste, le peintre, le poète, n'est surtout pas un cinéaste. Il avoue ne pas connaître ses classiques, ni se préoccuper d'atteindre une quelconque plénitude formelle. Il préfère plutôt laisser guider sa main par ce qu'il sent l'animer, tourner un film à sa manière, et bordel, il en tire une incroyable pépite. Tout part en quelque sorte de cet aveu singulier de vouloir tracer sa propre voie, avec ces plans fixes répétés. Les cadrages ratent souvent les personnages au moment où ils parlent, tout a l'air hébété, excisé de ses capacités de réaction et de perception. Tout ça cadre directement avec ces yakuzas improbables, qui n'ont pas vraiment l'air de savoir ce qu'il font là, cherchent à peine à se protéger et regardent les leurs tomber avec un hiératisme confondant. Oui, le premier contact avec Sonatine est raide, mais on se sent d'emblée porté quelque part en s'accrochant à ces notes répétées à intervalles discrets mais qui évitent de figer le film et laissent présager d'une épaisseur supplémentaire. Dans ce premier acte, l'impression est déjà grande qu'on a ici affaire à des gosses, du premier sous-fifre jusqu'au boss yakuza, tant les personnages semblent en manque d'un guide pour leur apporter le sens qu'ils ne savent pas d'eux-mêmes accorder à la vie. La vision proposée pervertit tout, renversant les propositions jusqu'à créer des personnages amorphes à partir d'un milieu dont on nous montre d'ordinaire qu'on y survit pas bien longtemps sans une farouche détermination. D'ailleurs, il ne faut vraiment pas grand-chose pour que quelques yakuzas se détachent du Milieu pour éviter une guerre, et se retirent quelque temps au bord de la mer, se mettant alors à tuer le temps en s'amusant comme le feraient, là encore, des enfants. Là, la veine surréaliste se poursuit et se creuse, dans des scènes poétiques étonnantes. Et c'est là, vraiment, que se trouve tout le sel de ce film, c'est là qu'il trouve toute sa force, dans cette rêverie enlevée qui lui retire tout antipathie (au contraire de ce qu'aurait provoqué une vision froidement absurde) et aspire au contraire véritablement le spectateur à venir la rejoindre. Sublimant complètement ce qu'il raconte, Sonatine offre forcément des sommets assez vertigineux, faisant vivre des sensations neuves, profitant à fond du bord de mer, ce lieu si puissamment symbolique, qui porte en lui un infini mouvement de va-et-vient qui décrit si bien le dialogue entre vie et mort du long-métrage. Et Kitano, tranquillement, continue de dérouler son récit, laissant pénétrer doucement l'impression morbide que dégage Sonatine. Celle-ci, d'ailleurs, ne vient pas d'une violence surlignée comme on le fait si souvent à l'accoutumée. Parfois hors-champ, souvent imprévisible, subie par des personnages qui n'essaient même plus de s'en prémunir et semblent s'y être résignés, la violence de Sonatine semble y être comme chez elle. Elle n'est plus ce monstre par lequel les cinéastes cherchent souvent à horrifier, et qui viendrait hanter le monde des vivants. Elle est le seigneur sur son domaine, qui se balade sans subir de barrière. Sonatine est un lieu de mort, la mort que côtoient des yakuzas déjà damnés, qui vivent une sorte d'enfer terrestre que ne cessent pourtant de rendre habitable leurs enfantillages étonnants - et souvent incroyablement drôles, vu le contexte. D'ailleurs, l'arrivée possible d'une romance, d'un éclat de vie, ne se fait qu'au travers d'une jeune femme violée, elle-même déjà arrachée à la vie, quelque part. Alors je me suis laissé emporter par et dans ce poème morbide, appréciant sa fluidité et la sensation d'aboutissement qu'il dégage malgré sa mise en scène assez minimaliste. Jusqu'à ce que le final arrive spoiler: , et que le yakuza joué par Kitano se tire une balle dans la tête, préférant en finir plutôt que rejoindre la nouvelle vie qui semblait se promettre à lui
    . La seule scène de conclusion vient confirmer en le vidant d'un coup l'incroyable réservoir de vie maladroite et incomplètement structurée que possédaient encore ces personnages désincarnés (et que leurs gamineries laissaient supposer), images de l'homme mafieux qui a vendu son âme mais a gardé ce désir profond qui fait ce qu'est la vie. Et là, j'ai compris. Sonatine n'est pas la balade des morts. C'est la ballade des morts-vivants.
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    128 abonnés 675 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 septembre 2018
    Avec «Sonatine», Takeshi Kitano réalise plus qu'un simple film de yakusas, il se joue des codes pour dépasser le genre. Violent mais non complaisant, ce film marque plus par son ton contemplatif et désabusé que par des massacres magnifiés, contrairement au commun des polars asiatiques d'aujourd'hui. Kitano joue ici un yakuza d'âge mûr contraint de liquider un clan rival pour le compte d'un patron invisible et semble-t-il tout-puissant. Mais tout ne se passera pas comme prévu, et le film s'achèvera dans un bain de sang... hors-caméra : et oui il existe encore quelques réalisateur sachant utiliser un minimum le pouvoir suggestif des images, fait tellement rare qu'il faut le souligner vu la surenchère dont on nous abreuve de nos jours. Kitano n'est pas de ceux qui se vautrent dans le racolage cinématographique, de ces cinéastes « hype » enchaînants les films « stylés » et jetables : son oeuvre est très personnelle et quelque peu difficile d'accès, ses personnages sont fouillés mais pas bavard pour autant, sa mise en scène est magnifique bien que dépouillée, le montage est changeant, tantôt fulgurant tantôt engourdi, le scénario évite les pièges du déjà-vu,... Il se paye même le luxe d'introduire des passages poétiques et surréalistes, ou encore des blagues enfantines tellement simples qu'on en rit de bon coeur. Tout n'est pas d'une extrême finesse, mais il s'agit d'un remarquable long métrage. [2/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
    maxime ...
    maxime ...

    196 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 septembre 2018
    J'ai découvert Takeshi Kitano réalisateur peu avant l'été avec les deux premiers Outrages, j’enchaîne donc avec Sonatine diffusé sur Arte. Je suis de suite pris par l'ambiance, le sens du tempo et les jeux démentiels initié par la bande de Yakuzas, on ne perd pas de temps ! Le film s'égare de plus en plus et sert une bouffe détonante et complètement perché, on vrille de minutes en minutes pour tutoyer les sommets ... Je ne m'attendais pas à pareil délire, Kitano excelle bien sur devant la caméra, le constat est similaire derrière ! Sa clique d'acteur resplendit, ils tombent un à un dans la folie. J'ai aussi un immense coup de cœur pour la musique de Joe Hisaishi, partition sublime en adéquation totale avec le film. Les notes de musiques me transportent même après la fin de ce long métrage. Sonatine est une découverte pour moi ce soir, un très grand film, déjà culte dans mon esprit ... Il faut que j’enchaîne très vite avec le reste de la filmographie de Takeshi Kitano !
    stebbins
    stebbins

    458 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 mars 2010
    C'est le deuxième film de Takeshi Kitano que j'ai eu l'occasion de voir... Moins stylisé que son très beau Dolls mais peut-être davantage réussi sur le plan diégétique, Sonatine est un délire d'une cocasserie savoureuse. Le métrage met du temps à démarrer, probablement un tantinet encombré par l'installation des différents éléments du récit - la description superficielle des yakuzas en témoigne. Et malgré tout - malgré l'absence relative d'un quelconque fil conducteur ; malgré les nombreuses ruptures de ton ; malgré l'outrance et le comique de répétition - Sonatine fonctionne par sa décomplexion et ses trouvailles visuelles. Jouissives sont les occupations de ces personnages, individus qui ressemblent davantage à des animateurs BAFA qu'à des membres d'une triade japonaise. Seule ombre au tableau : le film aurait pu s'achever de manière moins abrupte, car le récit privilégiait jusqu'alors l'élasticité temporelle à la saccade. Bref une très bonne surprise, avec l'excellente composition de Joe Hisaishi en prime...
    willyzacc
    willyzacc

    72 abonnés 1 544 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 juillet 2011
    Je n'ai peut-être pas compris toute la portée philosophique que peut avoir ce film. Mais je me suis bien ennuyé, entre ça et Kitano qui se repose un peu sur ses lauriers. Ce n'est pas un Kitano que je recommanderait, Kid's Return, Violent Cop, Aniki sont bien plus intéressants.
    ygor parizel
    ygor parizel

    200 abonnés 2 503 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 11 septembre 2012
    Mortellement ennuyeux, le ton volontairement distant et lent n'apporte rien. De temps en temps un plan valable une petite série B. qui veut se faire passé pour du cinéma d'auteur, dialogues basiques sans audace.
    Jeremy339862369
    Jeremy339862369

    22 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 juillet 2010
    Quand la plume se lie à l'arme cela donne un Kitano aussi riche de sens que sobre dans sa vision de la violence. Personnage fatigué de sa vie, Murakawa affronte jour après jour la même violence inhérente à sa "carrière" avec une édifiante indifférence comme le montrent les scènes de fusillade où la mise en scène statique et sobre ferait presque penser que Kitano ne sait pas les filmer. Au contraire, il les transpose à travers l'oeil de Murakawa et cherche à annihiler la dimension spectacle et grandiose de la violence, elle doit rester froide et tranchante comme un sabre. C'est une ambiance tout autre qui règne durant les jeux de plage qu'affectionne le réalisateur, arborant des chemises bariolées, des sourires enfantins et une imagination sans faille les Yakuzas semblent chercher un second souffle à leur vie, la plénitude avant le néant, la pureté enfantine avant l'éclatement de leur chaire. En simulant des jeux de mort sur la plage, ils se joueraient presque de la faucheuse, ils la défient, la provoquent comme des enfants jouant avec le feu. L'ambivalence de ce film est récurrente chez Kitano, la vie est à la fois grise et rose et il est le seul à pouvoir enrichir un film de gangster de décalages comme un humour noir très distancié au sein d'une sombre intrigue de règlement de comptes. Le réalisateur japonais porte un regard assez mélancolique sur la société, ses gangsters sont le reflet d'un monde qui perd son identité et Kitano aime à travers son rôle à montrer son attachement pour le japon traditionnel. Il dépeint un certain monde avec le pinceau d'un sage à l'humour amer qui joue un cinéma sans concession ni complaisance mais avec toujours une douce poésie qui vient alléger nos coeurs du poids de l'ultra violence contemporaine.
    AMCHI
    AMCHI

    5 037 abonnés 5 934 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 septembre 2006
    C'est un joli film mais le rythme est lent, je me suis un peu ennuyeux en le regardant. La réalisation est bonne mais trop paresseuse à mon goût.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 807 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 mars 2010
    Film très poétique, mais qui m'a moins intéressé que d'autres du même réalisateur.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 18 septembre 2012
    Ce n'était pas encore ça pour le réalisateur japonais, il y a l'air mais pas la musique!
    DarioFulci
    DarioFulci

    83 abonnés 1 412 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 septembre 2010
    Un Yakuza désabusé plongé au cœur d'une guerre de clans.
    Le scénario de "Sonatine" est construit de façon particulière dans le cinéma en général, mais familière dans le cinéma de Kitano.
    Plusieurs personnages liés, plusieurs parcours montrés dans des scènes très courtes mais porteuses de sens. Les plans les plus longs sont les plus beaux. Une attente, une voiture qui passe, l'océan sur la plage... Des instants anodins et mélancoliques qui révèlent l'état d'esprit du héros. Et puis il y a les éclairs de violence, qui jaillissent soudainement. Une violence devenue vaine à l'image de la vie des personnages, devenus les jouets d'une mafia sans âme.
    Un très beau film.
    Flying_Dutch
    Flying_Dutch

    62 abonnés 770 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 juin 2011
    Il y a un génie indéniable dans cette oeuvre fascinante et poétique dans cette oeuvre qui marqua l'envol de la carrière du désormais très renommée réalisateur japonais Takeshi Kitano. Dans ce film se trouve tout ce qui fait son cinéma si particulier: il prend une histoire de yakuza pour la transposer à des années lumières des sentiers batttus. Avec un point de départ relativement simple, Kitano construit une ambiance où la mort est omniprésente sans pour autant être visible, mais elle est pourtant palpable à chaque séquence. Et dans cette atmosphère mortelle se débat la vie, la vie que Kitano fait renaître avec une maîtrise de la mise en scène époustouflante. Le film démarre avec une sobriété mêlée à une violence accrue et absurde, où l'émotion est totalement mise de côté, pour peu à peu se réveiller lors de plans séquences où l'absurde et le beau se côtoient parfaitement. Au final, c'est bien une poésie meurtrière que nous livre le réalisateur nippon, qui a laissé s'exprimer toute sa créativité et sa sensibilité. Une oeuvre rare et importante.
    Housecoat
    Housecoat

    102 abonnés 392 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 septembre 2018
    Le public Japonais habitué aux pitreries de Takeshi Kitano lui ont réservé un accueil froid quand celui-ci a révélé des œuvres profondément noires et tristes, ce ne sera pas le cas du public étranger qui a pris Sonatine comme il était: un drame beaucoup plus profond qu'il n'y paraît. Incarnant un gangster désabusé et fatigué de son activité criminelle, Kitano emploi une approche radicalement calme et posée, morne et triste. La violence, assez rare dans l'histoire, n'impacte même pas la surprise des protagonistes tellement ils sont fatigués de leur sort, allant non-seulement jouer avec mais aussi intimement la désirer. Exactement cette tristesse qui fait ressortir toute la joie de la deuxième partie où les yakuza forcés de se cacher sur la plage n'ont d'autre choix que de tuer le temps avec des activités toutes bêtes qui leur rappellent le goût d'une vie qu'ils avaient oublié. Sonatine est un film rappelant les petits plaisirs simples qui valent la peine d'êtres vécus, et aussi comme un retour à la réalité oppressante qui nous met au défi de les sacrifier. Poétique, simple et tellement humain.
    Julien D
    Julien D

    1 102 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 octobre 2010
    Ce film, dont tous les aspects (narration, mise en scène et surtout jeu des acteurs) sont étranges, est une sympathique mise en lumière de l'esprit perturbé d'un gangster qui, une fois éloigné de la violence dont il avait fait son quotidien, retombe en enfance. Kitano, avant de se faire connaitre internationalement grâce à Hanabi et son lion d'or, nous offre là ce qui est sans doute son plus beau film.
    Ti Nou
    Ti Nou

    406 abonnés 3 359 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 mai 2009
    Par son apparente désinvolture, Takeshi Kitano dédramatise son sujet et déshumanise ses personnages, un traitement original qui pourrait être nocif mais qui fait finalement tout l'intérêt de ce film bizarre.
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