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    Une si longue nuit sur TF1 : la fin est-elle différente de celle de The Night Of ?
    Julia Fernandez
    Julia Fernandez
    -Journaliste Séries TV
    Elevée à « La Trilogie du samedi », accro aux séries HBO, aux sitcoms et aux dramas britanniques, elle suit avec curiosité et enthousiasme l’évolution des séries françaises. Peu importe le genre et le format, tant que les fictions sortent des sentiers battus et aident la société à se raconter.

    A l'issue des deux épisodes diffusés ce soir sur TF1, le public aura découvert l'issue du procès de Sami, accusé d'un meurtre qu'il clame ne pas avoir commis. Une conclusion qui diffère légèrement de celle de son modèle américain, "The Night Of".

    Attention, cet article contient des spoilers !

    Alors que la minisérie Une si longue nuit s'achève ce soir sur TF1 avec la diffusion des deux derniers épisodes, dans lesquels le procès de Sami (Sayyid El Alami) accusé du meurtre de Gloria (Liv Del Estal)  suit son cours, un petit comparatif s'impose entre le final choisi par les scénaristes de l'adaptation française, Clothilde Jamin et Nicolas Clément, et celui de la série HBO The Night Of, dont elle est tirée (elle-même adaptée d'une série britannique, Criminal Justice).

    Isabelle Courville (Mathilde Seigner), avocate iconoclaste de l'accusé, s'évertue à trouver le détail qui pourra faire innocenter son client, retrouvé avec l'arme du crime sur lui et qui a avoué avoir passé la soirée avec la vicime. Elle trouve un soutien inattendu auprès du du commandant Berroyer (Jean-Pierre Darroussin), qui s'est chargé de l'arrestation de Sami comme dernier fait d'armes avant son départ à la retraite.

    C'est finalement grâce à une découverte de l'enquêteur chevronné, sous forme de deus ex machina, combinée à une intuition de l'avocate en ayant découvert un inquiétant dessin d'enfant dans l'appartement de Gloria, que celle-ci parviendra à exposer la vérité lors du procès : le témoignage d'une jeune femme ayant subi des violences sexuelles lorsqu'elle était adolescente de la part de son beau-père, Xavier Jourdain (Lannick Gautry), qui n'est autre que le beau-père de Gloria.

    Une si longue nuit
    Une si longue nuit
    Sortie : 2022-01-20 | 52 min
    Série : Une si longue nuit
    Avec Mathilde Seigner, Sayyid El Alami, Jean-Pierre Darroussin
    Presse
    3,3
    Spectateurs
    3,5
    Voir sur TF1+

    Une révélation tonitruante qui met dès lors à mal l'accusation envers Sami. L'avocate démontre aux jurés que Gloria avait quitté le domicile familial pour fuire son beau-père abusif, et avait commencé à prendre de la drogue suite à ce traumatisme. Ce dernier n'aurait pas supporté qu'elle échappe à son contrôle et le menace de dire la vérité à sa mère après une dispute, et aurait décidé de la tuer, profitant du fait que Sami soit inconscient dans son salon.

    Un choix de révélation finale qui diffère de la version américaine, bien que plusieurs éléments de l'intrigue soient repris (le commandant de police retraité qui décide de suivre son instinct et de collaborer avec une avocate, ou le fait que la jeune assistante de l'avocate de Sami embrasse son client et compromettre l'équité du procès.)

    En effet, dans The Night Of, l'assassin présumé de la victime s'avère être son ex-petit ami, un homme violent arrêté plusieurs fois pour agression à l'arme blanche sur des prostituées et qui se servait régulièrement dans les comptes de la jeune femme, étant également son ex-conseiller financier. Suspectant l'homme, le sergeant Box (Bill Camp) retrouve sa trace dans le quartier de la jeune femme le soir du crime grâce à de la vidéosurveillance.

    Hélas, pour l'avocate de la défense Helen Weiss jouée par Jeannie Berlin (et dont les scénaristes se sont sans doute inspirés pour composer le personnage de Mathilde Seigner), ces éléments sont trop maigres face aux preuves confondantes qui incriminent Naz, le principal suspect (Riz Ahmed). Il ne devra finalement son salut qu'à la brillante défense de son avocat commis d'office, Jack Stone (John Turturro), et a son discours engagé contre la mécanique judiciaire, dénonçant les manquements à la loi le soir de son interpellation et le fait que d'autres suspects potentiellement dangereux dans l'entourage de la victime n'aient pas été interrogés.

    Faute d'unanimité dans le verdict du jury et à l'abandon des poursuites de la défense, Naz est libéré; mais il est détruit par la violence qu'il a subi en prison. Et c'est là que réside tout le propos de la série, qui souligne les failles du système judiciaire plutôt que de vouloir répondre aux attentes du spectateur en arrêtant le vrai coupable, qui importe peu au final puisque Naz est devenu coupable aux yeux de tous une fois dehors.

    L'adaptation de TF1 offre ainsi une fin légèrement plus convenue que la conclusion amère de The Night Of, montrant Naz accro à l'héroïne et désormais rejeté de la société, tandis que l'avocate de la défense et le sergent Box décident de se lancer aux trousses de l'ex-compagnon de la victime.

    Une si longue nuit sur TF1 : à quoi ressemblent les acteurs des versions américaine et britannique ?
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