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    Arte : le réalisateur a été forcé à tourner cette pépite du western
    Corentin Palanchini
    Il aime les superbes paysages (Ford), les sales gueules et les BO de Morricone (Leone), les héros indomptables (Hawks), les rebelles (Sollima), les solitaires (Eastwood), les délires (Les Mystères de l’ouest), la guerre de Sécession (The Good Lord Bird, Glory) et l'héritage de tout ça (Yellowstone).

    Découvrez comment le réalisateur Richard Fleischer s'est retrouvé obligé à tourner le western avec Robert Mitchum diffusé ce soir sur Arte.

    United Artists

    Bandido Caballero est la première production de Robert Mitchum, et sa seconde collaboration avec le réalisateur Richard Fleischer, qui avait entièrement "reshooté" (retourné après son tournage principal) le film Fini de rire.

    Bandido caballero
    Bandido caballero
    1h 32min
    De Richard Fleischer
    Avec Robert Mitchum, Ursula Thiess, Gilbert Roland
    Spectateurs
    2,5

    A ses premiers stades de développement, Bandido Caballero s'appelle encore Horse Opera. Fleischer est enthousiasmé par l'histoire, celle d'un soldat de fortune mexicain libérant une équipe de tournage des mains de Pancho Villa et s'enfuyant avec eux pour Hollywood tout en tombant amoureuse de la jeune première de la troupe et devenant par accident une star de cinéma.

    Lorsqu'il signe pour faire le projet, il se réjouit d'avance, comme il le confie dans ses mémoires, Just tell me when to cry :

    Toutes les conditions étaient réunies : Jacks [le producteur] était un chic type, Mitchum était hilarant, l'histoire était une aventure légère et satirique et le tout allait être tourné dans un Mexique romantique et pittoresque.

    Cette bonne histoire doit être transformée en scénario par Earl Felton, et il a le temps d'écrire puisque Fleischer part filmer La Fille sur la balançoire. A son retour cependant, Felton a seulement écrit "un peu moins de la moitié" de Horse Opera et il a finalement décidé de partir sur un film d'aventure / western très classique en occultant Pancho Villa et tout lien avec Hollywood.

    United Artists
    Robert Mitchum face à Gilbert Roland

    Dès lors, le projet est mal parti, ne ressemble plus à ce qu'il avait accepté à l'origine, et Fleischer essaye de s'en défaire. Il prévient Jacks, son producteur, qui avertit le studio, United Artists. Le cinéaste se souvient que tout s'est alors compliqué pour lui :

    "Lorsqu'une star est impliquée [ici Robert Mitchum, NdlR] et que le réalisateur s'en va car il déteste le scénario, tout le monde devient hystérique. Ils ont peur que la star soit susceptible d'être effrayée et qu'elle lâche elle aussi le projet."

    (...) Mais j'avais [signé] un contrat et ils me tenaient. 'Quitte-nous et c'est le procès, mon gars'. J'aurais pu partir et peut-être gagner le procès. Mais si j'avais perdu ? A ce stade de ma carrière, je n'avais vraiment pas besoin d'un procès. Je suis donc resté, et j'ai demandé à ce que le scénario soit réécrit.

    Sauf que Mitchum, lui, a d'autres engagements et il faut que le tournage commence dans six semaines. C'est la panique : "Il n'y avait pas assez de temps pour reprendre l'idée originale et écrire un scénario de zéro", se souvient Fleischer. "Nous avons dû repartir du script existant en tentant de lui donner sens."

    United Artists

    Finalement, Horse Opera devient Bandido Caballero et raconte comment Wilson, un trafiquant d'armes, propose de faire affaires avec l'armée régulière mexicaine en lutte contre les rebelles. Pour leur trouver des armes, Wilson envisage de voler sa cargaison d'armes à un certain Kennedy.

    Fleischer fait contre mauvaise fortune bon coeur en prenant beaucoup de plaisir à tourner au Mexique et livre un film fort agréable, qui sera un joli succès lors de sa sortie en 1956.

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