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    "Elle passait 12 heures par jour à me foutre la trouille" : comment la série Liaison fatale diffère du classique des années 80 ?
    Thomas Desroches
    Thomas Desroches
    -Journaliste
    Les yeux rivés sur l’écran et la tête dans les magazines, Thomas Desroches se nourrit de films en tout genre dès son plus jeune âge. Il aime le cinéma engagé, extrême, horrifique, les documentaires et partage sa passion sur le podcast d'AlloCiné.

    Disponible sur Paramount+, la série "Liaison Fatale" s'inspire du film emblématique des années quatre-vingt avec Michael Douglas et Glenn Close. Pour AlloCiné, l'acteur Joshua Jackson explique les différences de cette nouvelle version.

    Révélé au monde entier par Dawson, Joshua Jackson n’a cessé de s’illustrer sur le petit écran à travers plusieurs séries à succès, comme Fringe, créée par J.J. Abrams. Avec Liaison Fatale, l’acteur canadien reprend le rôle précédemment tenu par Michael Douglas dans cette relecture du classique d’Adrian Lyne.

    Face à lui, Lizzy Caplan succède à Glenn Close. Cette version modernisée se distingue de son modèle et ce, à plusieurs égards. AlloCiné s’est entretenu avec Joshua Jackson pour comprendre pourquoi la série Liaison Fatale est très différente du film dont elle s’inspire.

    Liaison fatale
    Liaison fatale
    Sortie : 2023-04-30 | 60 min
    Série : Liaison fatale
    Avec Joshua Jackson, Lizzy Caplan, Amanda Peet
    Presse
    3,1
    Spectateurs
    3,2

    AlloCiné : Le succès de Liaison Fatale était impressionnant dans les années quatre-vingt. Aujourd’hui, beaucoup pointent du doigt le traitement du personnage joué par Glenn Close. Selon vous, comment la série rectifie le tir ?

    Joshua Jackson : Liaison fatale reste un film fantastique, mais d’un point de vue politique, c’est aussi un film très ancré dans son époque. Dans la version d’Adrian Lyne, le spectateur éprouve de la sympathie pour l’homme. Désormais, beaucoup de choses ont changé. Notre société a avancé sur de nombreuses questions, même si les progrès sont lents et insuffisants.

    Quand j’ai rencontré Alexandra Cunningham, la créatrice, je lui ai demandé comment elle comptait raconter cette histoire différemment. Elle voulait comprendre pourquoi Alex Forrest, qui est un personnage connu pour sa folie, a un comportement aussi obsessionnel et compulsif.

    Dans le film, sa personnalité est présentée comme un fait. Le temps supplémentaire que nous offre une série nous permet d’étoffer et d’explorer qui elle est en tant qu’être humain. Pourquoi est-elle ici ? Comment est-elle devenue la femme qu’elle est ? Pourquoi cet homme en particulier est-il si nocif pour sa personnalité ?

    Ici, il y a un traitement moins manichéen entre les deux personnages. L’homme que vous jouez n'est pas dépeint comme un héros.

    Dans notre version, Alex Forrest est un personnage plus empathique. Du côté de Dan, on a l’occasion de comprendre ce qui, dans la vanité et l’orgueil d’un homme, le pousse à tendre la main et à provoquer une rupture dans son mariage. C’est aussi la vanité et l'orgueil qui le rendent incapable d'admettre sa responsabilité dans cette affaire qui va causer des dégâts dans sa vie.

    La comparaison avec le film ne m'inquiète pas.

    Comment avez-vous travaillé ce lien intense avec Lizzy Caplan ? Ce ne sont pas des scènes faciles à jouer.

    Le Covid a compliqué les choses. Pour bien se connaître, il est préférable de faire les choses en face-à-face. Il y a donc eu des défis à relever de ce côté-là. Mais une fois que nous sommes entrés dans la phase de préparation, il y a eu beaucoup de conversations. Et il faut savoir que j'adore Lizzy. C'est une personne très courageuse. Elle n'a pas peur d'exprimer son opinion et d'accepter des idées. Elle n'est pas sur la défensive.

    Nous avons abordé toutes les raisons et toutes les conversations inconfortables très tôt. Pour pouvoir travailler tout ça, et notamment la tension agressive qui existe entre ces deux personnages, il doit y avoir une énorme confiance.

    Elle passait 12 heures par jour à me foutre la trouille quand même. J'ai eu beaucoup de chance d'avoir non seulement quelqu'un d'aussi talentueux que Lizzy, mais aussi assez fort émotionnellement pour s'engager dans cette voie avec moi.

    Liaison Fatale reste un film estimé. Est-ce intimidant d’y succéder ?

    La genèse du film et notre série reste la même, mais nous allons beaucoup plus loin que le film, donc à cet endroit-là, la comparaison ne m'inquiète pas. Mais en vérité, ce n’est pas à moi d’en juger. Les gens qui vont regarder cette série se diront soit “Vous avez fait quelque chose de nouveau et c'est cool”, soit “Vous n'auriez pas dû toucher à ce classique”. Je le saurai bien assez tôt.

    Propos recueillis par Thomas Desroches, à Paris, en mars 2023.

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