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    Une incroyable imposture au sein de l'Eglise : Karin Viard mène l'enquête dans Magnificat
    Vincent Formica
    Vincent Formica
    -Journaliste cinéma
    Bercé dès son plus jeune âge par le cinéma du Nouvel Hollywood, Vincent découvre très tôt les œuvres de Martin Scorsese, Coppola, De Palma ou Steven Spielberg. Grâce à ces parrains du cinéma, il va apprendre à aimer profondément le 7ème art, se forgeant une cinéphilie éclectique.

    Magnificat, porté par Karin Viard, raconte l'enquête d'une femme d'Eglise mettant à jour un scandale au sein de son diocèse.

    Réalisé par Virginie Sauveur, Magnificat, en salles le 21 juin, est porté par Karin Viard. Cette dernière incarne Charlotte, chancelière de diocèse. À la mort d’un prêtre, elle découvre abasourdie qu’il s’agissait d’une femme !

    Contre l’avis de son évêque qui souhaite étouffer l’affaire, elle mène l’enquête pour comprendre comment et avec quelles complicités une telle imposture a été possible. Cette histoire improbable est basée sur un roman écrit par Anne-Isabelle Lacassagne : Des femmes en noir.

    TRUE STORY OR NOT TRUE STORY ?

    À noter que cette histoire n'est pas inspirée de faits réels. L'écrivaine a totalement imaginé cette trame où l’Église découvre, à la levée du corps d’un prêtre, qu’il était une femme.

    "Mais après tout, les femmes se sont, au fil des siècles, grimées en homme pour être médecin, avocat, professeur, donc il est fort probable qu’un tel cas se soit présenté dans la réalité", confie Virginie Sauveur.

    La réalisatrice avait l'ouvrage comme fil d’Ariane et s'est aussi beaucoup documentée pour les besoins du film. La cinéaste a ensuite fait lire le scénario à des personnes qui travaillent au sein de paroisses et sont très proches de ce milieu. Anne-Isabelle Lacassagne a notamment un ami évêque qui a beaucoup soutenu le projet.

    "Ça a été très précieux pour me donner la légitimité à faire ce film. Le but de Magnificat n’est pas d’attaquer l’Église. Si je peux être un levier pour ouvrir le débat sur l’ordination des femmes prêtres, j’en serais très fière, mais il fallait aussi que le film soit le plus respectueux possible de la réalité de l’Église", explique Virginie Sauveur.

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    Karin Viard

    RACONTER LA TRANSGRESSION

    "Les femmes en Occident, même s’il reste des progrès à faire, peuvent aujourd’hui exercer tous les métiers à l’exception de la prêtrise, qui reste le dernier bastion", indique la cinéaste.

    Selon cette dernière, En 1994, Jean-Paul II a même opposé un « non éternel » à l’ordination des femmes prêtres. "Ça, c’était formidable d’un point de vue dramatique. Raconter cette transgression, c’était raconter une héroïne qui fait fi de cette interdiction pour vivre pleinement son appel", confie-t-elle.

    Par ailleurs, Virginie Sauveur a cherché à désacraliser les hommes d’église. Pour la cinéaste, même s’ils ont le pouvoir extraordinaire d’envoyer les gens au Paradis, ils restent des hommes. L'artiste souhait filmer les prêtres ailleurs que derrière un autel, et autrement que priant ou célébrant le Christ.

    "Et aussi rappeler l’importance de la présence des femmes au sein de l’institution. Elles occupent des postes clef, en bas de l’échelle, mais n’ont pas accès au sommet de la hiérarchie", précise-t-elle.

    POURQUOI KARIN VIARD ?

    C'est le producteur Bruno Lévy, ami de Karin Viard, qui lui a parlé de ce projet de film sur la place des femmes dans l’Église. Lévy a proposé à l'actrice de rencontrer Virginie Sauveur, la réalisatrice, pour parler du rôle de Charlotte.

    "Je ne connaissais pas du tout son travail mais j’ai lu le scénario, qu’elle a co-écrit avec Nicolas Silhol. Le récit était plus éclaté, et je le voulais plus ramassé autour du personnage de Charlotte. J’ai alors rencontré Virginie Sauveur, qui a accepté de le retravailler", affirme la comédienne césarisée.

    Magnificat est sorti au cinéma le 21 juin.

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