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    C'est l’un des plus fameux baisers du cinéma : le tournage a été un calvaire pour son actrice
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Formant dans "Autant en emporte le vent" avec Clark Gable l'un des couples les plus mythiques du cinéma, l'actrice Vivien Leigh a pourtant détesté embrasser son partenaire à l'écran...

    Faut-il encore vous présenter Autant en emporte le vent ? Monument du cinéma américain couronné par 9 Oscars, fresque sentimentale fleuve sur fond de guerre de Sécession, il suit les émois et déceptions de la divine, détestable et puissante Scarlett O'Hara (Vivien Leigh) sur plusieurs années, de la frivolité de son adolescence à la gravité de ses drames familiaux et amoureux, de ses choix de cœur à ses renoncements de raison.

    La comédienne, qui avait déjà une renommée sur les planches mais qui vit sa carrière au cinéma mise sur orbite avec ce rôle, forme aussi dans le film un des couples les plus mythiques du cinéma américain avec Clark Gable, qui incarne l'ambitieux et jaloux Rhett Butler.

    Si vous avez le film en tête, vous vous souvenez très certainement de cette fameuse scène du baiser donné par Clark Gable à Vivien Leigh. "Je veux vous voir défaillir, vous êtes faites pour ça !" lui lance-t-il, avant de l'embrasser. Un des plus célèbres baisers du cinéma.

    L'actrice a bien failli effectivement défaillir. Pas exactement pour le sex appeal de l'acteur séducteur, mais surtout en raison de l'haleine particulièrement fétide de l'intéressé. Le malheureux n'y était pour rien; encore que, gros fumeur, il n'arrangeait pas non plus son cas...

    Il souffrait depuis sa jeunesse de sérieux problèmes de gencives causés par une parodontite. Une maladie inflammatoire d'origine bactérienne, aboutissant à la destruction des tissus de soutien de la dent, qui peut finir par se déchausser.

    Un dentier en porcelaine

    Le problème fut si aigu pour l'acteur qu'après une pyorrhée (un écoulement de pus) survenue en 1933, son dentiste prit la décision radicale de lui arracher presque toutes les dents. Après avoir été hospitalisé pendant plusieurs jours, Gable partit se reposer au Canada et permettre à ses gencives de récupérer suffisamment pour les prothèses dentaires.

    Mais après la pose d'une dentition en porcelaine, l'infection est revenue et Gable fut de nouveau hospitalisé, en plus de se faire retirer cette fois-ci la vésicule biliaire. Une absence qui dura un mois, et qui impacta d'ailleurs le tournage du film Le Tourbillon de la danse, produit par la MGM, entraînant un dépassement de budget de 150.000 $.

    De quoi provoquer l'énervement de Louis B. Mayer, à la tête du studio, qui a perfidement retenu sur la fiche de paye de l'acteur 15 jours de salaire. Il prêta même Gable à la Columbia le temps d'un film, New York-Miami, en 1934, qui se révélera favorable à l'acteur, car il lui a permis de remporter le seul Oscar de sa carrière. Reste que les relations furent à partir de là tendues entre le patron du studio et Gable.

    L'halitose (la mauvaise haleine) de Gable fut rapidement connue dans le tout Hollywood; surtout chez les actrices angoissées à la perspective de devoir embrasser l'acteur. "Embrasser Clark Gable dans Autant en emporte le vent ne fut pas particulièrement excitant" commentera Vivien Leigh plus tard; "son dentier sentait quelque chose d'horrible". Un baiser iconique, certes, mais un véritable tue-l'amour.

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