Mon compte
    Inspiré d'une histoire vraie bouleversante : Comme une louve, un film social avec Sandrine Bonnaire à voir au cinéma
    Laëtitia Forhan
    Laëtitia Forhan
    -Chef de rubrique cinéma
    Fan de cinéma fantastique, de thrillers, et d’animation, elle rejoint la rédaction d’AlloCiné en 2007. Elle navigue depuis entre écriture d'articles, rencontres passionnantes et couvertures de festivals.

    "Comme une louve" avec Mathilde La Musse, Sandrine Bonnaire et Sarah Suco sort ce mercredi dans nos salles. Retour sur la naissance de ce film social sur la solidarité.

    Douze ans après son premier long métrage pour la télévision, Joseph l’Insoumis (récompensé par le Prix du Public et le Grand Prix du Festival de la création audiovisuelle de Luchon en 2011), la réalisatrice Caroline Glorion met en scène son premier film de cinéma, le drame social Comme une louve.

    Également journaliste, écrivaine et réalisatrice de documentaires pour la télévision, Caroline Glorion est très impliquée dans la vie associative et l'entraide. Joseph l’Insoumis retrace d'ailleurs le combat de Joseph Wresinski, le fondateur du mouvement ATD Quart Monde. Son engagement au sein de ce mouvement, comme son compagnonnage avec le Mouvement Emmaüs et l’Observatoire International des prisons marquent profondément les histoires qu’elle choisit de raconter. Avec Comme une louve, Caroline Glorion offre un regard novateur sur le placement des enfants issus de familles jugées "économiquement fragiles".

    Comme une louve
    Comme une louve
    Sortie : 20 septembre 2023 | 1h 39min
    De Caroline Glorion
    Avec Mathilde La Musse, Aydan Hullmann-Bennouioua, Sandrine Bonnaire
    Presse
    3,1
    Spectateurs
    3,4
    louer ou acheter

    Emmené par Mathilde La Musse, Sandrine Bonnaire, Sarah Suco, Naidra Ayadi, François Morel et Laurence Côte, Comme une louve suit Lili (La Musse), une jeune femme de 26 ans qui élève seule ses trois enfants. Accusée à tort de mauvais traitements, les services sociaux les lui arrachent. Elle s'effondre mais très vite, entourée de femmes solides et d’un amour naissant, Lili se lance dans une bataille décisive pour reconstruire sa famille.

    Alba Films
    Mathilde La Musse

    Inspiré d'une histoire vraie

    La réalisatrice et coscénariste explique dans le dossier de presse s'être intéressée au sujet après avoir été apostrophée par une spectatrice lors d'une projection de son film Joseph l’Insoumis, dont l'action se déroule dans les années 60.

    Caroline Glorion se souvient : "Elle a aimé le film mais s’insurge : Pourquoi avoir mis en scène des familles pauvres « dans les années 60 » ? Pourquoi ne pas avoir le courage de filmer « la pauvreté aujourd’hui » ? Pourquoi ne pas raconter ce que nous vivons, nous ? Elle explique alors qu’on vient de lui enlever son bébé né avec une malformation cardiaque. Du fait de sa situation sociale et économique, elle a été jugée incapable de l’élever. C’est comme si on lui avait arraché les tripes. On venait de lui enlever sa raison de vivre, de se battre pour espérer offrir à son bébé une vie meilleure que la sienne. On ne lui avait laissé aucune chance."

    Alba Films
    Mathilde La Musse

    Une prise à partie qui a fait l'effet d'une bombe dans l'esprit de la cinéaste, pourtant déjà consciente de cette triste réalité. "Même si depuis des années, je connaissais cette réalité, celle des décisions nombreuses de "placement" d’enfants issus de familles pudiquement désignées comme "économiquement fragiles", j’ai reçu ce témoignage comme un coup de poing dans le ventre. En effet, si en France on protège fort heureusement les enfants de parents abusifs ou violents, les deux tiers pourtant sont placés au motif de la situation sociale et économique de leurs parents." explique-t-elle.

    Dès lors, Caroline Glorion se renseigne et entreprend de rencontrer des familles auxquelles on a retiré les enfants. "J’ai écouté des récits de pères humiliés, de mères brisées ou indignées. Et puis un jour à Caen, à la Maison d’ATD Quart Monde, j’ai rencontré Angélique, dont le personnage de Lili, est largement inspiré. Son histoire aussi. Femme battue ayant fui son mari, maman de trois enfants, elle avait trouvé refuge dans un foyer d’hébergement. Dès lors la jeune femme est observée, jugée et considérée comme inapte à les élever. Ses enfants sont placés et on lui concède des droits de visite "sous surveillance"".

    Alba Films
    Sarah Suco & Mathilde La Musse

    Une héroïne éloignée des stéréotypes de la mère larguée

    Une jeune femme qui bouleverse la réalisatrice et qui lui inspire le personnage de Lili. Caroline Glorion fait de son héroïne, une femme qui va à l'encontre des clichés de la mère marginale, complétement dépassée. Une ligne de conduite que la cinéaste s'est fixée dès le départ. Si on ressent les origines sociales de Lili assez rapidement, on est surtout marqué par sa personnalité, sa vitalité et son instinct de survie.

    La cinéaste affirme : "J’ai également rencontré des assistantes sociales dédiées corps et âmes à leur travail mais si souvent sourdes aux véritables aspirations des familles dont elles avaient la charge. Dès lors j’ai su que je devais mettre en scène ce tragique malentendu entre ces « professionnels du social » et ces familles démunies… qui conduit si souvent aux placements des enfants."

    Alba Films
    Sabdrine Bonnaire

    La comédienne de renom Sandrine Bonnaire tient ici le rôle d'Edith, l'assistante sociale. Elle explique avoir accepté de jouer dans le film en grande partie parce qu'il met en valeur la solidarité et l'entraide.

    Un film sur la solidarité

    "Le scénario sonnait vrai parce qu’il avait été écrit à partir du vécu de plusieurs femmes, et il était très étayé. Caroline est une documentariste hors pair qui en connaît un rayon sur une multitude de domaines, entre autres, sur celui du social, dans toute sa globalité. Elle m’a expliqué que, dans son scénario, tout était inspiré de la réalité, mais qu’elle avait fait attention à ce que son aspect technique ne prenne pas le pas sur l’émotion qu’elle souhaitait qu’il dégage. D’où la place que son histoire laisse aux trois enfants en bas âge de Lili, qui offrent au film parmi ses scènes les plus touchantes.

    Je suis contente d’avoir accepté ce rôle antipathique au premier abord, parce que cela me donne l’opportunité de défendre un film qui met en valeur la solidarité, une notion qui m’importe beaucoup. Et puis, aussi, sur un plan beaucoup plus personnel, son héroïne, Lili, me rappelle ma maman qui galérait, très jeune, avec ses premiers enfants."

    Un film social et engagé qui casse les stéréotypes et montre que l'entraide et l'amitié sont primordiales. Comme une louve est actuellement au cinéma.

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top