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    Il y a 50 ans, ce thriller créait la polémique mais cartonnait au box-office (et ce n'est pas L'Inspecteur Harry)
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Retour sur la controverse qui a accompagné la sortie en salles du film de Charles Bronson "Un justicier dans la ville" en 1974.

    Trois ans après L'Inspecteur Harry, qui avait déjà déchainé les foudres de la critique sur le même sujet, sort en salles aux Etats-Unis Un justicier dans la ville de Michael Winner, qui va lui aussi lancer un vif débat et être accusé de "fascisme".

    L'éminent critique Roger Ebert écrit à l'époque que le film est "une propagande pour l'auto-armement et l'appel à la justice personnelle. Même les policiers semblent d'accord. Bronson devient un héros populaire en tant que New York Vigilante, et le taux d'agression baisse de 50%".

    "Tuez. Essayez. Vous allez adorer"

    Paramount Pictures
    Charles Bronson

    Death Wish est sorti 5 ans seulement après l'assassinat de Sharon Tate chez elle par des membres de la secte "Famille" Manson, un tragique et traumatique fait divers pour les Etats-Unis. Durant l'année 1974, quasi 1 000 personnes ont été tuées rien que dans les rues de Chicago.

    Cela étant dit, Roger Ebert souligne dans sa critique que la représentation de New York dans le film relève du pur fantasme : "[ce New York] ne ressemble pas à 1974, mais à l'une de ces villes du futur des romans de science-fiction sur l'anarchie du XXIème siècle. Littéralement chaque ombre accueille un agresseur". Une critique également faite par Vincent Canby du New York Times, qui ajoute : "le message du film peut être résumé à : 'TUEZ. ESSAYEZ. VOUS ALLEZ ADORER'".

    "Je ne veux pas que les gens deviennent des Paul Kersey"

    Paramount Pictures

    C'est en effet le parti que prend Un justicier dans la ville, puisque le spectateur assiste à l'agression particulièrement graphique de l'épouse et de la fille de Paul Kersey. La première décède des suites de ses blessures, et la seconde est victime de viol. Passé le choc, Kersey s'essaye à l'auto-défense, puis au vigilantisme, puisqu'il se met à hanter les rues la nuit afin de tuer des criminels.

    Un justicier dans la ville
    Un justicier dans la ville
    Sortie : 16 octobre 1974 | 1h 34min
    De Michael Winner
    Avec Charles Bronson, Hope Lange, Vincent Gardenia
    Spectateurs
    3,4
    louer ou acheter

    Le producteur Dino de Laurentiis se défendra du fait que le film véhicule un message aussi radical en publiant un communiqué : "En aucun cas le film est une invitation à arpenter les rues avec une arme. C'est une invitation ouverte aux autorités de fournir les remèdes au problème de la violence urbaine, et vite. Je ne veux pas que les gens deviennent des Paul Kersey, je veux que les autorités règlent le problème."

    On touche du doigt le problème

    Paramount Pictures

    Pourtant, le public en redemande. La violence est montrée présente partout, et les studios américains ne l'abordaient souvent que par le prisme de la traque du tueur et rarement du côté des victimes. Paul Kersey est une victime qui prend son destin en main et décide de réprimer dans le sang la violence grandissante.

    Le film est un succès retentissant avec 22 millions de dollars sur le sol américain, occasionnant plusieurs suites avec Charles Bronson et lance véritablement, encore plus que Dirty Harry avec lui, la mode des "vigilante movies".

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