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    Entre Spartacus et Inception, le projet le plus ambitieux et spectaculaire de Francis Ford Coppola sort en salle le 25 septembre
    Isaac Barbat
    Isaac Barbat
    -Rédacteur ciné-séries
    Biberonné aux films de genre dès son plus jeune âge, amoureux des monstres et de l'hémoglobine, ses excursions cinématographiques le mènent parfois jusqu'à Truffaut ou Duvivier… pour son plus grand plaisir !

    Après la cultissime trilogie du Parrain et Apocalypse Now, le grand Francis Ford Coppola revient avec un projet de longue date, qui voit enfin le jour : Megalopolis. Épique et grandiose, cette épopée moderne est à découvrir au cinéma le 25 septembre.

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    New Rome, mégalopole moderne construite sur le modèle romain, est en pleine décadence et doit entamer un cycle de changement. Mais César Catilina (Adam Driver), urbaniste de génie capable de figer le temps, et le maire conservateur de New Rome, Franklyn Ciceron (Giancarlo Esposito), ne parviennent pas à s’entendre.

    Megalopolis
    Megalopolis
    Sortie : 25 septembre 2024 | 2h 18min
    De Francis Ford Coppola
    Avec Adam Driver, Giancarlo Esposito, Nathalie Emmanuel
    Presse
    3,2
    Spectateurs
    2,2
    Séances (1 011)

    Le premier rêve d’un avenir utopique alors que le second reste attaché à un statu quo régressif et protecteur de la cupidité. Fille du maire, mais amoureuse de César, Julia Ciceron (Natalie Emmanuelle) est tiraillée entre les deux hommes et devra choisir ce qui lui semble le meilleur pour l’avenir de l’humanité.

    Copyright Le Pacte

    “Je voulais que le film évoque une fresque tissée ou une tapisserie”

    Loin d’avoir été pensé à la va-vite, Megalopolis est l’un des projets les plus anciens et personnels du grand Francis Ford Coppola. Le cinéaste visionnaire, récompensé aux Oscars, aux Golden Globes, à la Mostra de Venise et au Festival de Cannes pour des œuvres légendaires telles que la trilogie du Parrain, Apocalypse Now ou encore son adaptation de Dracula, travaille en effet sur ce projet… depuis près de 50 ans !

    Prêt à tout pour façonner cette œuvre pharaonique selon sa volonté, le réalisateur de 83 ans n’a pas hésité à vendre une partie de ses terres pour la financer et garder son indépendance artistique. Le résultat ? Un long-métrage inclassable, à mi-chemin entre l’épopée antique et le blockbuster contemporain, empruntant aux plus grands récits mythologiques et cinématographiques leur grandiose et leur profusion.

    New Rome, rappelant par sa densité et son éclectisme la Big Apple états-unienne (voire la Gotham City dont le justicier Batman a fait son territoire), apparaît alors comme une mégalopole multivoque. En effet, si le fonctionnement de ses institutions est calqué sur le modèle antique, époque regrettée perçue comme le nec plus ultra du civisme, ses infrastructures sont quant à elles on ne peut plus futuriste, évoquant une “ville monde” à la Blade Runner. “ J’avais une idée du style que devait adopter le film, explique Francis Ford Coppola, et au départ, je voulais qu’il évoque une fresque tissée ou une tapisserie, davantage qu’un film [...]. ”

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    Dean Sherriff, le concepteur visuel, se retrouvait donc investi d’une mission capitale : donner vie à une cité hybride, empruntant à deux époques séparées de près de trois millénaires. Celui-ci explique sa démarche : “Je me suis inspiré d’anciens tableaux représentant Rome à l’époque de l’empire pour les éléments architecturaux du film. Le mariage en grande pompe se déroule au Madison Square Garden qui doit faire écho au Colisée de la Rome antique. [...] J’ai fait une ébauche de projet pouvant regrouper tous ces éléments dans un unique visuel en habillant l’arène du stade comme pouvait l’être le Colisée pour un grand événement festif. L’architecture romaine m’a servi de source d’inspiration principale pour la plupart des décors. J’ai fait de mon mieux pour transmettre l’énergie d’un somptueux événement festif. Francis a été enchanté par ce visuel et il a dès lors servi de référence pour tous les départements.

    Emmenée par la bande-originale épique et grandiose du compositeur Osvaldo Golijov, influencée par le travail de Miklós Rósza sur Ben Hur, l’intrigue de Megalopolis se déroule donc sur un fond urbain inspiré par le travail de conception de Dean Sherriff. Les intérieurs, quant à eux, devaient refléter toute la finesse de cette population esthète en pleine crise démocratique, illustrant autant leur sophistication que leurs luttes intestines.

    Quand on tourne dans des environnements extraordinaires, y compris une ville du futur, explique Francis Ford Coppola, je me demande toujours à quoi ressembleront les intérieurs. On est tentés de construire des décors extraordinaires, puis d’y installer des meubles et des objets de décoration tout aussi extraordinaires. Mais je me rends compte que si on se contente d’y mettre des chaises et des tables parfaitement normales sans qu’il s’agisse d’objets futuristes, c’est mieux parce que, d’une certaine façon, ils deviennent invisibles.

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    Ainsi, chaque détail de ce projet pharaonique a été consciencieusement inspecté par le cinéaste lui-même, jusque dans le soin apporté au moindre costume. Pour le patriarche de la famille Coppola, les vêtements portés par ses personnages devaient constituer le reflet de leurs idées politiques. Ainsi, le travail de la cheffe costumière Milena Canonero s’entremêle parfaitement au développement des protagonistes qui les portent. César, architecte tourné vers l’avenir et la modernité, porte des vêtements sobres et pratiques. Son rival, Franklyn Ciceron, maire conservateur tourné attaché à son image soignée, voit quant à lui ses costumes refléter sa gloire passée par l’abondance d’ornements.

    Travaillé jusque dans le moindre détail pour correspondre aux ambitions de son réalisateur de génie, Megalopolis constitue une œuvre spectaculaire, grandiose et épique, à découvrir en salle dès le 25 septembre.

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