1975. L'Inspecteur Harry et sa suite Magnum Force avec Clint Eastwood ont cartonné au box-office américain et Un justicier dans la ville avec Charles Bronson vient de confirmer la tendance. C'est dans ce contexte que le réalisateur Douglas Hickox (auteur du slasher Théâtre de sang) s'engouffre dans la brèche et engage une autre star du western, John Wayne, afin de jouer les flingueurs sans scrupules.
John Wayne ne renonce jamais
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Wayne avait refusé le rôle de Dirty Harry en 1971 et s'en était toujours voulu. Le film de Hickox lui donne l'opportunité, avec un peu de retard, de rattraper le coup. Le film s'intitule Brannigan, et raconte l'histoire de Jim Brannigan (Wayne), policier de Chigago chargé d'escorter aux Etats-Unis un criminel américain détenu à Londres. Mais juste avant son arrivée, le détenu est enlevé et ses ravisseurs en demande une énorme rançon. La police locale essaye de réunir l'argent mais Brannigan, lui, part sur le terrain mener son enquête.
Le pitch rappelle un peu Un shérif à New York avec Clint Eastwood, qui jouait déjà sur le flic se trouvant plongé dans un environnement inconnu (ici l'Américain à Londres), et sur L'Inspecteur Harry, avec un flic aux méthodes musclées confronté à d'autres méthodes moins brutales. Les 67 ans de John Wayne au moment du tournage ajoutent une "excuse de l'âge" auxdites méthodes, Brannigan jouant aussi sur le côté "moi, de mon temps" que ne pouvait pas se permettre Eastwood dans les Dirty Harry.
Un flic comme on en fait plus
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Le souci de Brannigan est plutôt son échec à fournir un divertissement solide. Malgré son charisme toujours présent, Wayne est à la peine à marcher dans les pas de Eastwood et Bronson, et fournit une performance sans éclat.
![Brannigan](https://fr.web.img6.acsta.net/c_310_420/commons/v9/common/empty/empty_portrait.png)
Le manque d'enjeu du scénario est lui aussi préjudiciable, puisque l'enlèvement d'un criminel avéré donne peu d'envie de savoir s'il va vraiment s'en sortir, et la quête de Brannigan devient alors un peu vaine. Reste le plaisir de voir John Wayne déambuler dans les lieux célèbres de Londres, chose assez rare, mais il en faudra plus aux amateurs de L'Inspecteur Harry et du Justicier dans la ville.
Malgré des résultats corrects au box-office à l'époque de sa sortie, Brannigan reste aujourd'hui réservé aux afficionados du "Duke", mais témoigne de façon intéressante de la façon dont les modes sont parfois un peu trop vite suivies à Hollywood, et oublient qu'il faut parfois un supplément d'âme pour faire un très bon film.