Ridley Scott aime régulièrement regarder dans le rétroviseur, surtout si c'est pour évoquer le film -son préféré d'ailleurs- Blade Runner. Dans un récent entretien accordé à GQ, balayant sa carrière, le cinéaste évoque la difficulté qu'il a eu à imposer Harrison Ford dans le rôle-titre aux investisseurs, pas particulièrement enthousiastes à cette perspective.
"C'est qui Harrison Ford ?"
"Harrison Ford n'était pas encore une star" commente-t-il. "Il venait juste de faire voler le faucon Millenium dans Star Wars. Je me souviens que mes financiers disaient : "mais pu****, c'est qui Harrison Ford ?" je leur ai répondu : "Vous allez bientôt le savoir". Donc Harry est devenu mon acteur".
Comme l'explique d'ailleurs remarquablement le documentaire Dangerous Days : the Making Of Blade Runner, les relations furent tendues entre le réalisateur et les producteurs, ainsi qu'avec les acteurs. On peut d'ailleurs voir dans le documentaire, à quelques reprises, un Harrison Ford qui semble passablement agacé sur le tournage, l'air maussade. Il évoquera d'ailleurs souvent la voix off du film, qu'il fut contraint de faire et qu'il a détesté...
Alien et Blade Runner font partie du même univers, et un détail très bien caché le prouve !"J'avais des partenaires horribles..."
Dans un entretien accordé à Total Film (via Slashfilm) en 2023, Scott évoquait ainsi le tournage : "Ca été une très mauvaise expérience pour moi. J'avais des partenaires horribles. Des financiers qui me tuaient tous les jours. J’avais eu beaucoup de succès dans la gestion d’une entreprise et je savais que je faisais quelque chose de très, très spécial.
Je n’accepterais donc jamais un non comme réponse. Mais ils ne comprenaient pas ce qu’ils avaient. Vous filmez, vous montez et vous mixez. Et à mi-chemin, tout le monde dit que c’est trop lent. Il faut savoir qu’en tant que réalisateur, on ne peut écouter personne. Je savais que je faisais quelque chose de très, très spécial. Et c’est aujourd’hui l’un des films de science-fiction les plus importants jamais réalisés, dont tout le monde se nourrit. Chaque putain de film !"