Il y a 59 ans, la fin de ce western nous a tous mis une claque et fonctionne encore comme à la première vision
Corentin Palanchini
Il aime les superbes paysages (Ford), les sales gueules et les BO de Morricone (Leone), les héros indomptables (Hawks), les rebelles (Sollima), les solitaires (Eastwood), les délires (Les Mystères de l’ouest), la guerre de Sécession (The Good Lord Bird, Glory) et l'héritage de tout ça (Yellowstone).

Retour sur l'un des meilleurs films du réalisateur Sergio Leone, et sur son final haletant qui nous a tous ébahis.

Sergio Leone a réalisé peu de films, à peine huit, mais la plupart ont marqué durablement les spectateurs. Son principal apport au cinéma est d'avoir revisité le genre western en lui apposant une patte plus 'vraisemblable' (bien qu'hyper stylisée) que celle proposée par le cinéma américain.

Personnages ambiguës, cupides, rois de la réplique bien sentie et peu enclins à faire de quartier, les héros leoniens ont pris le public de court au début des années 60. Si cela a commencé dès Pour une poignée de dollars, qui a révélé au grand public Clint Eastwood qui n'était alors qu'un acteur vu dans la série western Rawhide, le premier des westerns de Leone à avoir mis tout le monde d'accord était Le Bon, la Brute et le Truand.

Un chef d'œuvre et une fin remarquable

Eli Wallach dans Les Artistes Associés
Eli Wallach dans "Le Bon, la brute et le truand"

Prenez trois anti-héros, mettez-les sur la piste d'un trésor et regardez jusqu'où ils peuvent aller ! C'était peu ou prou le point de départ du Bon, la Brute et le Truand réalisé par Sergio Leone et sorti en France en 1968. Si le film est brillant, et mérite sa réputation de l'un des meilleurs westerns jamais faits, sa fin en a laissé plus d'un scotché sur son siège.

Après la course étourdissante de Tuco (Eli Wallach) parmi les tombes afin de trouver l'emplacement du trésor sur Ecstasy of Gold d'Ennio Morricone, un duel à trois personnages à la tension insoutenable, Blondin (Clint Eastwood) révèle le twist du film, que nous garderons secret au cas où.

Puis, Tuco découvre qu'il ne va pas partager l'argent avec Blondin, qui va partir seul avec le pactole. Pire encore, son comparse le pend à un arbre, et le laisse en équilibre sur une croix. Tuco pense mourir, car son "ami" s'éloigne et n'est plus qu'un point à l'horizon. Finalement, étant "Le Bon" du titre, Blondin réapparait de loin, tire sur la corde, libérant le Mexicain et le laissant libérer sa rage et hurler un :

"Blondiiiiiiiiin !"

Eli Wallach dans Les Artistes Associés
Eli Wallach dans "Le Bon, la brute et le truand"

Et plus précisément :

"Blondiiiiiiin ! Tu veux que j'te dise ?! T'es le plus grand dégueulasse que... que la Terre ait jamais portéééééé !" Le dernier mot est d'ailleurs étouffé par l'arrivée du cri du coyote qui sert de gimmick à la musique d'Ennio Morricone tout au long du film. Sur ces dernières notes, le thème principal reprend sur l'image de Blondin, s'éloignant seul avec l'argent.

Le Bon, la brute et le truand
Le Bon, la brute et le truand
Sortie : 8 mars 1968 | 3h 00min
De Sergio Leone
Avec Clint Eastwood, Eli Wallach, Lee Van Cleef
Presse
4,1
Spectateurs
4,5
louer ou acheter

Le suspense haletant de savoir si Blondin va se retourner ou nous pour sauver son camarade joue avec nos nerfs de spectateurs, et le tir final de Blondin libère à la fois Tuco, qui était en train de glisser de sa croix et de mourir, et le spectateur, qui n'en pouvait plus non plus de ne pas savoir si le Bon allait finalement se retourner.

Un grand moment de cinéma et un humour noir typique de Sergio Leone, qui poursuivra sur la même dynamique pour la relation entre les personnages de John Mallory (James Coburn) et de Juan Miranda (Rod Steiger) dans Il était une fois la révolution.

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