Non, tous les journalistes ne voient pas les films en projections réservées à la presse. Chez AlloCiné, on répartit les œuvres selon les affinités et le temps disponible. Et comme je ne travaillais pas sur Avengers: Endgame, j'y suis allé comme tous les spectateurs à partir de sa sortie au cinéma le 26 avril 2019.
J'y étais le jour de sortie, à la première séance
L'attente autour de ce film était du jamais vu, dans l'Histoire du cinéma, à part peut-être la sortie du Retour du Jedi. Comme pour Star Wars, qui était une création originale, on y allait sans savoir ce que les scénaristes avaient fait de l'intrigue des comics Marvel. Tout ce qu'on savait, c'est qu'Endgame devait montrer tous les Avengers réunis face à Thanos, grand méchant d'Avengers: Infinity War, film qui avait mis une claque à pas mal de monde, et mettre fin à 11 ans d'arc narratif autour du personnage d'Iron Man, incarné par Robert Downey Jr.
Comme un film se fait spoiler sur les réseaux sociaux dès qu'il a été vu (pas merci pour ça!), j'ai prévu le coup : j'ai posé mon mercredi, et j'ai réservé ma place au magnifique UGC Normandie à Paris (RIP, c'est dur de mourir au printemps) à la première séance du matin, à 10h. Et elle était très remplie. C'est dire si l'attente était grande.
Pendant les pubs, je sens que l'ambiance est électrique dans la salle. Dix ans de la réussite d'un studio se jouent sur les 3h que vont proposer le film et le fait que les spectateurs du monde entier sortent ou non enthousiastes de cette salle.
Il est inéluctable
Marvel Studios
Soudain, le noir se fait. Etonnamment, ce n'est pas avec le traditionnel logo de Marvel Studios que s'ouvre le film, mais avec Hawkeye (Jeremy Renner), absent du précédent film, qui tire à l'arc avec ses enfants. Une scène paisible quand soudain : toute sa famille disparaît suite au claquement de doigts de Thanos dans Infinity War. En une scène, Endgame nous rappelle les enjeux : la moitié de l'univers est devenu poussière.
Le logo Marvel arrive, puis c'est le calme de l'espace. Nous découvrons Tony Stark dans une scène quasi-shakespearienne dans laquelle il contemple son casque brisé d'Iron Man. En pleine introspection, nous comprenons que les blagues sont finies : les super-héros sont au plus mal, impuissants à remonter la pente. La salle est calmée.
Elle commence à s'agiter à nouveau lorsqu'elle comprend que le film va revisiter certaines des scènes les plus culte du MCU via le voyage dans le temps. On retourne donc à New York en 2012 au moment du premier Avengers, Thor parle à sa mère à l'époque de Thor 2, War Machine et Nebula revivent une ambiance à la Gardiens de la galaxie, Tony partage un moment avec son père Howard et Black Widow et Hawkeye voient ce qui est arrivé à Crâne rouge depuis le premier Captain America.
Marvel Studios
A plusieurs de ces moments, des applaudissements, des souffles enthousiastes ou des murmures explicatifs fusent autour de moi. Mais rien, RIEN ne me préparait aux séquences de batailles qui allaient suivre.
Cela a commencé avec l'affrontement entre Thor, Iron Man et Captain America face à Thanos, une leçon de mise en scène utilisant à la perfection les pouvoirs des uns et des autres, et au cours duquel le public du cinéma a applaudi sans hésitation au maniement du marteau Mjølnir par Captain America, frémi à l'idée qu'Iron Man perde la vie et encouragé le trio.
Soudain, Captain America reçoit un message dans son oreillette : des renforts arrivent. Un premier portail s'ouvre et Black Panther en sort, puis Falcon. De multiples autres portes magiques laissent passer Doctor Strange, les Gardiens de la galaxie, Hawkeye, Spider-Man, le Soldat de l'hiver, les Asgardiens, Valkyrie, la Sorcière rouge, les moines tibétains de Kamar Taj, la Guêpe, Pepper Potts, Ant-Man, War Machine et Hulk.
Rassemblement !
Marvel Studios
On a des frissons, le sourire aux lèvres, chacun applaudi pour l'arrivée de son héros préféré, avant que la salle entière n'exulte face au tant attendu : "Avengers ! Assemble !" (Avengers ! Rassemblement ! en français) annonçant la suite des hostilités. 15 minutes de combat épique qui va dans tous les sens comme une double page de comics. Les spectateurs tapent des pieds et n'en peuvent plus de bonheur.
L'émotion arrive avec le sacrifice ultime d'Iron Man afin de sauver la Terre. Cette fois, le public, qui s'attendait pourtant au départ du super-héros, ne peut retenir ses larmes, moi y compris. Rien ne peut résister aux adieux d'un personnage que l'on a suivi durant onze années.
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Un spectacle complet, qui a le bon goût en plus de ne pas finir sur une scène post-générique annonçant la suite. Pour une fois, Marvel assume qu'il est temps de marquer une pause. Que le spectateur prenne le temps de digérer les 3 heures étourdissantes qu'il vient de voir.
En guide de clin d'oeil pour les fans restés jusqu'au bout du générique, quelques bruits du marteau de Tony Stark bâtissant son armure d'Iron Man résonnent. Peut-on faire mieux dans le genre ? Fera-t-on un jour mieux en matière de super-héros ? Réponse une fois les sorties d'Avengers: Doomsday et Avengers: Secret Wars passées, en 2026 et 2027. Ça laisse le temps de revoir (encore) Endgame !
