Mort à 79 ans de Jean Sarrus, l'hilarant grimaçeur des Charlots
Corentin Palanchini
Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

L'acteur, musicien et chanteur Jean Sarrus, membre historique des Charlots, s'est éteint ce 19 février à 79 ans. Il avait joué dans l'intégralité des films des Charlots, du "Grand Bazar" aux "Bidasses en folie".

Jean Sarrus est décédé ce 19 février d'une longue maladie, a annoncé à l'AFP l'un de ses amis proches, le journaliste Philippe Manœuvre, au nom de la famille (via BFMTV). Membre historique des Charlots - et avant cela des Problèmes - Jean Sarrus était le "grimaçeur" de la bande, mais aussi le bassiste du groupe et il avait joué dans tous les films du groupe.

Des débuts dans la musique

Né en Haute-Loire, Jean Sarrus est bassiste de formation. En 1965, alors qu'il a 20 ans, il rejoint le groupe musical humoristique Les Problèmes, composé de Gérard Rinaldi, Gérard Filippelli, Jean-Guy Fechner et Luis Rego. Ils enregistrent un album avec le chanteur Antoine et assurent les premières parties d'artistes français de renom (Johnny Hallyday, Françoise Hardy, Claude François) et même des Rolling Stones !

En 1967, ils se rebaptisent les Charlots, produits par Christian Fechner, et saluent l'arrivée d'un nouveau membre, Jean-Guy Fechner, frère du précité. Ensemble, ils triomphent dans la chanson comique avec un répertoire décalé et parodique, mais toujours mélodiquement de qualité.

Des stars du box-office

En 1971, le groupe tourne son premier long métrage, La Grande java, réalisé par Philippe Clair. Leur humour absurde colle bien à celui de Philippe Clair, mais la même année, ils font une rencontre qui va changer leur vie, celle de Claude Zidi, avec lequel ils tournent Les Bidasses en folie. Le succès est tel qu'un sous-genre de films sur le service militaire nait avec le film, et Les Charlots deviennent aussi des stars du grand écran.

Jean Sarrus trouve très bien sa place dans le groupe pour cette nouvelle aventure, n'hésitant pas à mettre son visage élastique au service de la drôlerie. Le groupe tourne toujours avec Zidi Les Fous du stade, Les Bidasses s'en vont en guerre et Le Grand Bazar, peut-être leur meilleur film. Luis Rego quitte le groupe assez tôt, ne laissant plus "que" quatre Charlots dans le groupe.

On les retrouve devant la caméra de Jean Girault (Les Charlots font l'Espagne), André Hunebelle (les deux films "Charlots mousquetaires") et Yvan Chiffre (Bons baisers de Hong Kong).

La rupture, les Charlots ne sont plus que 3

Bertrand Blier les contacte en 1976 afin de tourner dans un film plus dramatique, Charlots Charlottes. Mais leur producteur Christian Fechner s'y oppose, rachète les droits du film et le range dans un tiroir. Le torchon brûle entre les artistes et le groupe et Jean-Guy Fechner reste avec son frère. Il ne reste plus que trois Charlots, qui vont avoir du mal à remonter la pente.

Si musicalement le succès est au rendez-vous, leurs entrées en salles décline petit à petit après Et vive la liberté de Serge Korber (1978), puis Les Charlots en délire (1979) et Les Charlots contre Dracula de Jean-Pierre Desagnat et Jean-Pierre Vergne (1980).

En 1983, les trois comiques réenfilent l'uniforme pour Le Retour des bidasses en folie de Michel Vocoret dans lequel Luis Rego revient - un succès - puis Charlots Connection de Jean Couturier, mais la magie n'opère plus. Leur dernier film, Le Retour des Charlots, n'a plus que Jean Sarrus et Gérard Filippelli au casting, et Richard Bonnot s'ajoute pour combler l'absence Gérard Rinaldi, parti vers d'autres horizons. C'est un échec avec seulement 15 883 entrées en 1992.

Mais toujours présents sur scène pour régaler leurs fans fidèles de leurs chansons et de leur bonne humeur communicative, les Charlots continueront les tournées. Jean Sarrus réapparaîtra ponctuellement à l'écran notamment dans Un grand cri d'amour de Josiane Balasko (1998) et récemment dans Les Vieux fourneaux 2 : Bons pour l'asile (2022), qui sera son dernier rôle.

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