Lorsque John Wayne est passé pour la première fois à la réalisation, c'était pour ce western ! C'est dire si l'histoire lui tenait à cœur. L'acteur a investi ses propres deniers (et en quantité non négligeable) pour porter à l'écran l'histoire des combattants texans ayant affronté les troupes mexicaines du général Santa Anna au siège de Fort Alamo.
Un film hors normes
MGM
Le film s'appelle... Alamo, et il permet à John Wayne d'incarner le célèbre Davy Crockett face à Jim Bowie (Richard Widmark), William Travis (Laurence Harvey), James Butler Bonham (Patrick Wayne, fils du précité) et Sam Houston (Richard Boone).
Grand spectacle, discussions intimes, attentes, incertitudes, violence, tout cela est montré dans Alamo, qui retrace avec passion l'un des événements les plus marquants de l'histoire américaine anté-conquête de l'Ouest. La mythique bataille finale nécessite l'emploi de 7 000 figurants, 1 500 chevaux et 400 têtes de bétail et assure un spectacle d'anthologie encore impressionnants aujourd'hui.
Le réalisateur légendaire John Ford prend discrètement part au projet en tournant notamment des images de charge de cavalerie mexicaine tandis que Wayne assure tout le reste. Des dépassements de budget et des retards dans l'agenda de tournage stressent beaucoup l'acteur, jusqu'au moment de la sortie. Alamo a été un grand succès au box-office de l'année 1960, mais son coût déraisonnable ne se remboursera que des années plus tard.
L'héritage d'Alamo
MGM
Revoir Alamo aujourd'hui, c'est aussi se rappeler qu'à Hollywood, on "imprime la légende" comme le disait un journaliste à la fin de L'Homme qui tua Liberty Valance, qui sortira deux ans plus tard. Alamo glorifie le martyre des combattants texans face aux troupes mexicaines, passant sous silence quelques faits historiques au profit du grand spectacle, et il faut reconnaître que cela fonctionne très bien, surtout dans la dernière partie du film.
Pour une version moins romancée des faits, on lui préfèrera Alamo de John Lee Hancock avec Patrick Wilson, Billy Bob Thornton et Dennis Quaid, sorti en 2004. Pour des raisons différentes, les deux films valent d'être vus !
