Mise à jour du 16/04/2025 : Il aura pris le temps pour le faire, mais Stephen Graham a finalement décidé de répondre aux critiques absurdes contre Adolescence. Dans un long entretien avec The Hollywood Reporter, voici ce qu'il répond à ceux qui l'accuse d'avoir basé sa série sur l'attentat de Southport et changé la couleur de peau du coupable :
"Ils ont tout faux. Car s'ils se penchaient sur les faits, ils verraient que la chose horrible qui s'est produite à Southport s'est produite après que nous avons terminé notre [spectacle]. Cela n'a aucun sens. Ils se servent donc de cette affaire pour poursuivre leurs propres objectifs. Je comprends le concept de liberté d'expression, je le comprends, et je comprends ce qu'ils disent. Mais je pense que la frontière entre la liberté d'expression et la haine est ténue."
"Certaines personnes ont dit qu'il s'agissait d'une idéologie 'woke' et l'ont poussée à l'extrême", ajoute-t-il. "Il n'a jamais été question de race... Il s'agit simplement de représenter une famille normale qui pourrait vivre dans votre rue. Il peut s'agir des enfants de votre sœur ou, pire que cela, de votre propre enfant. Tout ce qui m'a influencé, c'est le réalisme social". Fin de la mise à jour.

Vous n'avez pas pu y échapper : Adolescence est LA série phénomène de Netflix. Elle fascine le public avec son histoire puissante qui met en lumière les difficultés des jeunes garçons d'aujourd'hui, livrés à toutes sortes de manipulations sur les réseaux sociaux. On y suit Jamie, (Owen Cooper), un garçon de 13 ans impliqué dans un crime tragique : le meurtre d'une de ses camarades de classe. La série aborde des thèmes tels que la violence et la masculinité.
Cependant, son succès est entaché de controverses, notamment des accusations selon lesquelles la série véhiculerait un message "anti-blanc".

Ces critiques ont démarré avec un post sur X (ex-Twitter) d'Ian Miles Cheong, un commentateur de droite basé en Malaisie, comme le mentionne The Hollywood Reporter. Dans son message, il a affirmé que la série a "changé la race du tueur, qui est passé d'un homme noir/migrant à un garçon blanc, et l'histoire dit qu'il a été radicalisé en ligne par le mouvement de la pilule rouge. C'est le summum de la propagande anti-blanc."
Il évoque en fait l'attaque au couteau de Southport qui a eu lieu en juillet 2024. Selon ce commentateur, la série aurait ainsi modifié ainsi la réalité des faits en présentant un récit qui ne correspondrait pas à la véritable histoire des crimes au Royaume-Uni. Et la polémique a enflé quand Elon Musk a répondu à la publication avec un "Wow".

La réaction de Jack Thorne
Dans une interview sur le podcast The News Agents, Jack Thorne – co-créateur de la série avec Stephen Graham – a vigoureusement contesté ces accusations. Il a déclaré : "C'est absurde de dire que cela ne concerne que les garçons noirs. Ce n'est pas vrai."
Jack Thorne a insisté sur le fait que la série ne s'inspire d'aucune histoire vraie : "Il n'y a aucune partie de cela qui soit basée sur une histoire vraie, pas un seul élément." C'est en réalité une épidémie de crimes au couteau sur ces dix dernières années qui a convaincu les deux auteurs de raconter cette histoire.
Interrogé sur la représentation d'un garçon blanc dans le rôle du coupable, l'auteur a précisé que l'accent n'était pas mis sur la race, mais sur la masculinité. "Nous ne faisons pas un point sur la race avec cela. Nous essayons de comprendre un problème", a-t-il expliqué. Son intention est de susciter une réflexion sur les défis auxquels les garçons sont confrontés, au lieu de se limiter à des stéréotypes raciaux.
"'Il est absurde de dire que les crimes au couteau ne sont commis que par des garçons noirs. Ce n'est pas vrai.' Le créateur d'Adolescence, Jack Thorne, répond aux idées fausses selon lesquelles la série est basée sur une histoire vraie et que Jamie a été 'remplacé par une personne d'une autre race'."
Un succès malgré la controverse
Malgré les critiques, Adolescence a marqué l'histoire de la télévision britannique en devenant le premier programme de streaming à atteindre le sommet des audiences hebdomadaires. Selon les données de Barb, le premier épisode a été visionné par 6,45 millions de personnes dans la première semaine de sa sortie, battant ainsi tous les records précédents.
Ce succès montre que la série a réussi à toucher un large public, malgré les fausses polémiques. Et elle continue de susciter des discussions sur des thèmes sensibles, prouvant que l'art peut être un terrain fertile pour explorer des sujets complexes et parfois dérangeants. Malgré ces accusations émanant de ceux que la série dénonce, la voix de Jack Thorne rappelle l'importance de traiter des thèmes difficiles avec nuance et profondeur.