De quoi parle L'Éternaute ?
Une nuit d'été à Buenos Aires, une mystérieuse chute de neige mortelle élimine la majeure partie de la population et laisse des milliers de personnes sans abri. Juan Salvo et ses amis se lancent alors dans un combat désespéré pour la survie. Mais tout change quand ils découvrent que le cataclysme qu'ils sont en train de vivre ne s'arrête pas à cette tempête de neige toxique... Une seule chose est sûre : personne ne survivra seul.
Cette série est la première adaptation à l'écran de L'Éternaute, BD argentine de science-fiction culte écrite par Héctor Oesterheld, illustrée par Francisco Solano López et publiée pour la première fois en 1957.
L'Éternaute, une série créée par Bruno Stagnaro avec Ricardo Darín, Carla Peterson, César Troncoso...

Une adaptation audacieuse
Amateurs de récits post-apocalyptiques, de The Walking Dead à The Last of Us, L'Éternaute est faite pour vous. Cependant la série créée par Bruno Stagnaro va vous surprendre ! Car L'Éternaute se démarque par son approche réfléchie de l'apocalypse. Également réalisée par Stagnaro, la série décortique littéralement les thèmes de la survie et de la solidarité, en livrant pratiquement un véritable manuel pour tout collapsologue qui se respecte !
Et on ne peut s'empêcher de se laisser hypnotiser par les paysages dévastés de Buenos Aires. Avec un rythme parfois lent, l'intrigue se développe minutieusement. Si les plus impatients peuvent y voir un défaut, ils se rendront compte que cela permet aux personnages de prendre leurs marques dans cette nouvelle réalité chaotique. Et de le faire de manière crédible.

Ceci dit, les premières scènes nous plongent rapidement dans le désespoir des survivants. Juan Salvo, interprété par Ricardo Darín (Dans ses yeux, Les Nouveaux sauvages) – le meilleur acteur argentin de sa génération – est un héros imparfait, mais courageux, dont le parcours nous captive à chaque étape et nous rappelle que même dans les moments les plus sombres, un peu d'espoir persiste.
Une esthétique frappante
L'une des forces de L'Éternaute réside dans sa direction artistique. Les images d'une Buenos Aires en ruines, recouverte de neige, créent une atmosphère à la fois belle et troublante. (D'autant plus troublante après les images d'une péninsule ibérique totalement à l'arrêt après une panne massive d'électricité en début de semaine.)
Au fur et à mesure que la série progresse, des éléments de science-fiction apparaissent, outre cette mystérieuse neige toxique qui tue immédiatement tout être vivant au premier contact avec la peau. On n'en dira pas plus ici sur ce qui ancre la série d'une manière plus frontale dans le genre de la science-fiction, simplement que cela intervient à la fin du troisième épisode. Mais l'attente (raisonnable) en vaut la peine.

Un message universel
L'Éternaute n'est pas seulement une histoire de survie; c'est une réflexion sur la nature humaine face à l'adversité. Les dilemmes moraux auxquels sont confrontés les personnages rappellent des principes élémentaires mais qui valent la peine d'être remis en avant : l'union fait la force et, même dans les pires situations, l'empathie et la solidarité sont essentielles.
En somme, c'est une adaptation réussie qui respecte l'héritage de la bande dessinée tout en offrant un regard moderne sur des thèmes intemporels. C'est aussi une autre proposition en terme "d'expérience spectateurs" avec un rythme plus lent, et aussi des personnages principaux plus mûrs que ceux qu'on a l'habitude de voir la plateforme. Et ça contribue à faire son charme.