
Quelque chose ne va pas chez Nawojka. Jeune agricultrice d'origine polonaise, elle vit entourée d'hommes, son père et ses deux frères. Timide, dévouée à la ferme et à sa famille, on la découvre torturée lorsque, le soir, elle semble possédée par une force maléfique bien décidée à la punir.

Possédée par le diable ?
Présenté à la Quinzaine des Cinéastes, Que ma volonté soit faite est le nouveau de Julia Kowalski. Ce projet est adapté de son propre moyen métrage, J'ai vu le visage du diable, qui avait fait forte impression dans la même section, à Cannes, en 2023. La réalisatrice retrouve son actrice, Maria Wróbel, dans ce conte noire sur les désirs réprimés.
Le spectateur se pose la question : quel mal peut bien ronger Nawojka ? La réponse ne tarde pas à arriver. Le retour d'une habitante du village suspectée d'avoir tué un homme, Sandra (Roxane Mesquida), bouleverse l'agricultrice qui, d'abord fascinée, tente d'enfouir son attirance et de lutter contre ses démons intérieurs.
Des inspirations emblématiques
Que ma volonté soit faite est une vraie bizarrerie et se plaît à mélanger plusieurs genres : drame rural, thriller, film fantastique et évidemment d'horreur. Le film emprunte, ici et là, plusieurs éléments à des classiques du genre : L'Exorciste - pour les scènes de possession -, Carrie, au bal du diable ou encore Crash de David Cronenberg - pour la ressemblance entre le personnage joué par Roxane Mesquida, équipée d'une attelle à la jambe articulée, et celui de Rosanna Arquette.
Julia Kowalski s'intéresse aux conséquences de l'homosexualité refoulée mais aussi à la misogynie en dépeignant un village où les femmes libres sont traitées et sacrifiées comme des sorcières. Déroutant, violent - notamment envers les animaux et indiscutablement singulier, Que ma volonté soit faite n'a pas fini de hanter ses spectateurs.
Que ma volonté soit faite, prochainement au cinéma