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    "4 mois, 3 semaines et 2 jours" : rencontre avec Cristian Mungiu

    Lauréat de la Palme d'Or lors du dernier Festival de Cannes avec "4 mois, 3 semaines et 2 jours", Cristian Mungiu évoque son film pour AlloCiné. Rencontre avec le cinéaste et son actrice principale, Anamaria Marinca.

    AlloCiné : Vous avez déjà eu un rôle très dur dans la série "Sex Traffic". Est-ce que cette expérience vous a aidé à appréhender le rôle d'Otilia dans "4 mois, 3 semaines et 2 jours" ?

    Anamaria Marinca : Bien sûr. Chaque rôle permet d'évoluer dans son jeu. C'était un rôle très fort sur le plan émotionnel. Mais avant cela, j'ai beaucoup travaillé dans le théâtre. Par exemple, j'ai joué 4.48 Psychose de Sarah Kane, sur une mise en scène de Christian Benedetti. La rencontre avec lui a été très importante, j'ai beaucoup appris. 4.48 psychose est un monologue, le dernier texte écrit par Sarah Kane avant son suicide. Le texte est très dense, très intense et ça m'a beaucoup aidé dans la façon d'appréhender les rôles, de réussir à faire ressentir la douleur des personnages. Sex Traffic est arrivé après.

    Le film a reçu la Palme d'Or. Comment mesurez-vous l'importance de ce prix pour la Roumanie ?

    On est rentré dans l'Histoire. Ce prix est très important pour les Roumains. La cérémonie était retransmise en direct à la télévision. On a eu des réactions incroyables. Dans la rue, c'était comme si c'était la fête nationale. Ensuite, quand Cristian Mungiu est revenu en Roumanie, il a été très sollicité. Le public roumain a parfaitement compris l'importance de ce prix.

    On constate depuis quelques années, notamment venant d'Allemagne ou d'Italie, de plus en plus de films en rapport avec le communisme, les années précédents la chute du mur de Berlin. Comment expliquez-vous cet intérêt ?

    Il s'agit d'un désir, d'une volonté de comprendre. C'était il y a vingt ans. A l'échelle de nos vies, c'est très loin mais pour l'Histoire, ce n'est rien. Il y a un besoin de temps pour comprendre ce qui a pu se passer. Cristian Mungiu avait vingt ans à l'époque du communisme. Aujourd'hui, il est arrivé à maturité dans son art. Il lui a fallu du temps pour faire la part de choses.

    Propos recueillis par Benoît Thevenin le 24 août 2007 à Paris

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