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    "Walkyrie" : rencontre avec Tom Cruise et Bryan Singer

    AlloCiné était à New-York pour rencontrer l'acteur Tom Cruise et le réalisateur Bryan Singer, à l'occasion de la sortie du très attendu "Walkyrie".

    Comment s'est passé le tournage de "Walkyrie"?

    Tom Cruise : J'ai vraiment été touché par la passion de ces brilliants acteurs. Ce fut un vrai plaisir de tourner Walkyrie. Pour moi, ce film fut une vraie découverte car même si je connaissais les grands points de l'histoire, j'en ignorais les détails. C'est vraiment un thriller politique fascinant. J'ai hâte de voir les réactions du public à travers toute l'Europe.

    Bryan Singer : C'est vrai que notre passion nous a tous sauvés de la dureté, de la complexité d'éxécuter parfaitement ce film. Je crois que le plus dur fut de créer un équilibre entre la tension du suspense qui est parfois aussi intimiste et le côté épique, le côté "grand spectacle" que nous devions incorporer dans Walkyrie pour en faire non seulement un film qui fait penser, mais qui peut aussi divertir. Pour moi, la Seconde Guerre Mondiale a toujours été une passion. J'ai grandi avec le scénariste Chris Mc Quarrie et je me souviens de nos jeunes années où nous tournions des mini-films sur la guerre dans le jardin de ma maison ! Alors de me retrouver sur ce tournage avec des avions rasant ma tête, des chars me frôlant le derrière, des Nazis en uniformes, et Tom Cruise... J'ai dû me pincer plus d'une fois pour réaliser que ce rêve était la réalité.

    Tom, que gardez-vous de cette expérience ?

    Tom Cruise : Ce n'est pas la première fois que je vais en Allemagne et je me suis toujours senti bien dans ce pays, en me balladant dans les rues. C'est toujours un plaisir de revenir à Berlin. Forcément, de tourner un film pareil change votre vision des choses. Tourner dans ces décors chargés d'Histoire, c'est vraiment émouvant et bien sûr que vous ne pouvez vous empêcher de penser à ce qui s'est déroulé. Une autre chose émouvante fut de parler avec les personnes ayant vécu pendant ces années-là en Allemagne, ou de parler à leurs enfants, de voir leurs réactions en regardant des photos d'époque. C'est vraiment un sujet qui m'a toujours fasciné autant qu'horrifié. Je me souviens avoir vu des documentaires, des films sur l'Allemagne Nazi étant plus jeune, mais de rencontrer des personnes ayant traversé ces années noires m'a bouleversé. Walkyrie n'est pas un documentaire mais j'ai tenu à ce que la réalité historique soit respectée. J'avais également le devoir de montrer qu'il y a eu un mouvement de résistance allemand et d'ailleurs, tous les historiens a qui nous avons montré ce film ont approuvés.

    Qu'avez vous pensé de l'hostilité allemande à laquelle vous avez dû faire front au début du tournage de ce film ?

    Bryan Singer : Je crois vraiment que les médias, comme d'habitude, on largement exagéré cette "hostilité". Evidemment que c'était un sujet sensible puisque Stauffenberg et l'opération Valkyrie sont des sujets assez connus en Allemagne. Et donc forcément, cela leur a fait un peu peur de voir débarquer le réalisateur d'X-Men et Superman Returns avec la star de Mission : Impossible. Ils ont cru au départ qu'on allait tourner l'histoire de Stauffenberg au ridicule et ne pas respecter la vérité historique. Mais évidemment, très rapidement, les choses se sont calmées, d'autant que l'on a bien insisté sur le fait que j'avais aussi fait des films comme The Usual Suspects et Un Élève doué, et que Tom Cruise avait été dans des films comme Né un 4 juillet. Au final, on a pu tourner partout où nous voulions et le gouvernement allemand a même soutenu financièrement le film !

    Tom Cruise : Oui, c'est vrai que certaines personnes ont vraiment déformé la réalité et que le déroulement du tournage s'est parfaitement passé. Tout le monde savait que nous faisions ce film dans le pur respect de la mémoire de Stauffenberg et donc la plupart des gens ont montré leur soutien au film. Je suis vraiment passionné par l'Histoire et je fais attention de respecter tous les détails pour ne rien déformer, rien "glamouriser". Encore une fois, vis-à-vis du sujet de Walkyrie, je sais que c'est un thème sensible, et donc l'approche fut pleine de respect. J'ai conscience qu'il faut être sensible et honorer la mémoire de ceux qui se sont battus contre Hitler et qui pour la plupart ont payés de leur vie. De plus, le sujet de se soulever contre la tyrannie est vraiment d'actualité. Il faut toujours se battre pour la justice et la liberté. Nous avons ouvert le film avec le "serment Nazi' car nous voulions montrer l'époque dans laquelle les gens vivaient, ils devaient vraiment faire le don de leur personne à un leader: Hitler. C'est incroyable et triste de constater ceci, surtout pour moi qui a grandi dans un système démocratique, qui a grandi libre.

    Avez-vous rencontré les enfants de Stauffenberg ?

    Tom Cruise : Oui, nous les avons rencontré...

    Bryan Singer : Oui, et cela fut une source de vérité importante pour nous de les rencontrer et de passer de long moments ensemble. C'était important pour nous de comprendre cette époque, d'écouter de la bouche de ces enfants ce que représentait pour eux leur père, Stauffenberg. Et puis nous avons aussi reçu beaucoup d'informations des nombreux historiens que nous avons consultés. Nous avons même rencontré les anciens gardes du corps d'Hitler... Vraiment, tout ceci à nourri notre film de vérité.

    Tom, quelle est votre opinion de Stauffenberg ?

    Tom Cruise : Et bien, à travers tout ce que j'ai lu sur lui et en ayant écouté les gens qui m'ont parlé de lui, il me semble qu'il était un homme extraordinaire. Il était respecté par ses soldats et la porte de son bureau était toujours ouverte à quiconque. C'était quelqu'un qui savait travailler sous pression et sous le stress des circonstances de son temps. Très vite, il a réalisé qu'il fallait abattre Hitler. Depuis en fait 1938, et il y a des archives qui le prouvent, Stauffenberg pensait vraiment que l'on devait tuer Hitler. C'était quelqu'un qui aimait sa famille avec un grand dévouement. Et qui avait un encore plus grand dévouement pour son pays, pour l'Allemagne. C'était un homme d'une grande intégrité et qui voulait vraiment un futur saint et sauf pour sa famille, tout autant que pour l'Allemagne.

    Propos recueillis par Emmanuel Itier le 14 décembre 2008 à New-York

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