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    "Kali" : Alexia Barlier se met en danger

    Dans cette production de la "Nouvelle Trilogie de Canal+, Alexia Barlier se glisse dans la peau de "Kali", une amnésique pourchassée dans le tout Paris par de dangereux mercenaires. Un tournage éprouvant et jouissif comme l’explique la comédienne qui monte…

    AlloCiné : "Kali" fait ses débuts à la télévision ce samedi 9 janvier...

    Alexia Barlier : Oui, à la base, Kali est l’un des programmes de la Nouvelle Trilogie de Canal +, qui devait être initialement diffusé le lundi en 2ème partie de soirée aux mois de mai et juin 2009 avec La Fille au fond du verre à saké et Sweet Dream. La post-production ayant pris du retard, la diffusion a été repoussée. Ensuite, Bruno Gaccio et Gilles Galud, les producteurs de la Parisienne d’Images, ont trouvé que ce serait finalement une série idéale pour le web sous la forme de mini-épisodes. La série est assez rythmée, avec des courses-poursuites et des combats. Ça faisait longtemps que Bruno Gaccio cherchait à mettre en valeur une série de ce genre sur le site de Canal +. Ils ont donc redécoupé les 90 minutes tournées en 12 épisodes de 6 minutes proposés sur le web à compter du 19 octobre 2009. Kali fait ses débuts à la télévision ce samedi 9 janvier sur Canal +. Et le format adopté cette fois-ci est celui d’un unitaire de 90 minutes.

    Comment expliquez-vous ce retard ?

    Le tournage s’est déroulé en septembre 2008 sur une période assez courte de trois semaines. C’est le montage qui a pris du retard ! Au départ, il n’était pas prévu d’inclure des voix-off. C’est une idée qui est venue au réalisateur pendant le montage. Il s’est dit que ça permettrait au téléspectateur d’être vraiment avec le personnage, dans ses pensées. C’est pour ça qu’il y a eu plusieurs montages, plusieurs versions pour arriver au résultat final, avec des ralentis et des voix-off.

    Il s’agit d’un projet assez différent de ce qu’on a l’habitude de voir chez nous…

    Pour sa Nouvelle Trilogie, Gilles Galud tient à éviter les flics, les avocats, les médecins pour se différencier de la majorité des séries que l’on peut voir en France. L’idée est de proposer des histoires un peu atypiques, comme Hard proposée l’année précédente et Catch-moi si tu peux, dont ils viennent de terminer le tournage. Kali entrait vraiment dans ce cadre-là pour eux !

    Ils ont eu du mal à trouver la comédienne capable d’endosser le rôle de "Kali"…

    La difficulté était de trouver une comédienne bilingue. Ça tombe bien, j’ai la double nationalité française et néo-zélandaise, Kali parlant aussi bien l’anglais que le français. Le challenge était que la comédienne ne soit pas doublée, qu’elle fasse elle-même toutes les cascades. C’est un film d’action "à pieds" comme le met en valeur Bruno Gaccio depuis le départ, donc très physique. Il fallait trouver une comédienne bilingue et qui ait envie de vivre ça pendant un mois, d’être couverte de bleus, d’avoir mal partout, de suivre trois semaines de close-combat, des cours de maniement d’arme. Moi j’étais ravie, j’ai un côté un peu garçon manqué qui s’est épanoui pleinement sur ce projet. J’ai été entraînée par Alain Figlarz, qui a aussi coaché Matt Damon pour La Mémoire dans la peau. Je n’ai pas appris en trois semaines à me battre, mais plutôt à faire semblant. J’avais en face de moi de supers cascadeurs. Il m’a initiée au penchak. Ce sont des combats hyper efficaces et rapides, pas impressionnants ou surréalistes. Même dans la façon dont Richard Johnson a décidé de filmer avec les caméras de surveillance ou les caméras à l’épaule, c’était très réaliste. On est vraiment en contact avec la réalité de la journée de cette fille perdue dans Paris et poursuivie par des mercenaires. Il n’y a pas d’effets esthétiques, de lumière en extérieurs. Le travelling c’était un type sur des rollers qui me suivait. Depuis sur tous les tournages qui suivent tout me paraît confortable, très luxueux. Il y avait zéro confort sur le tournage de Kali. L’équipe était constituée d’une dizaine de personnes. Pour les scènes en intérieur, il y avait un peu plus de monde pour gérer les lumières et les différentes installations.

    Comment avez-vous vécu ce tournage en équipe réduite ?

    Le fait de tourner très vite en équipe réduite nous permet de ne pas perdre notre énergie. Généralement sur un tournage, on est amené à attendre une à deux heures que la lumière se mette en place, qu’on choisisse les angles de caméra. Pour les acteurs, c’est difficile parfois parce qu’il faut toujours être prêt et ne pas laisser son attention tomber. Dans un tournage comme Kali, ça aide à rester dans l’énergie, d’autant que le personnage est sans cesse sous tension. L’autre particularité est que les gens dans la rue faisaient office de figurants. Parfois, des passants se demandaient ce qu’il se passe, j’en ai bousculé certains. Mais celui qui filmait, tenait la caméra un peu bas, du coup on le voyait pas trop. Il se fondait un peu dans la foule.

    Ça n’a pas dû être facile à la Gare du Nord pour le 1er épisode ?

    C’est pas évident. On sent le regard de la foule quand on joue et il ne faut pas y accorder d’importance, il faut rester centré sur son personnage.

    Il y avait une large part d’improvisation…

    Oui, nous avions beaucoup de liberté, à tous les niveaux. Richard Johnson est un réalisateur qui combine les talents. Il nous a impliqués tous les acteurs, notamment au niveau de l’écriture. On a remanié des scènes tous ensembles. Il laissait une part de créativité à l’ensemble des personnes de l’équipe. Je n’ai pas l’impression d’avoir été simplement une comédienne sur ce projet.

    Etait-ce jouissif de tenir le rôle d’une femme forte ?

    J’ai adoré (rires) ! A force de répéter, de suivre un entraînement musclé, d’être dans la peau de ce personnage de Kali, je me retrouvais dans des moments de vie à avoir super confiance, une espèce de force intérieure que je n’ai pas forcément au quotidien, dans des moments de doutes, de fragilité comme tout le monde. Là, c’était agréable de sentir la force de Kali.

    Quelles ont été vos sources d’inspiration pour "Kali" ?

    J’ai revu les "Jason Bourne" avec Matt Damon. Ce qui était difficile sur Kali, c’est que tout ce que traverse cette fille durant cette journée, ce sont des événements farfelus et étranges auxquels je ne peux pas du tout m’identifier. En général, quand on appréhende une scène, un personnage, on se demande comment est-ce que moi je réagirais dans cette situation-là. Pour ma part, je me suis jamais réveillée dans l’Eurostar sans savoir qui je suis. Très vite, Kali se fait attaquer, et il faut qu’elle réagisse vis-à-vis de tout ça. Il faut faire travailler son imagination, ce sont des choses qui sont complètement extrêmes à recréer. C’est vrai que de voir Jason Bourne, ça m’a aidé à créer cette réalité. J’ai aussi revu Nikita et Au revoir, à jamais.

    En séries, vous avez eu des références ?

    Côté séries, j’ai regardé Dexter pour la voix-off. Pour un comédien, c’est assez particulier comme exercice. Je connaissais déjà Dexter, je m’étais replongée dedans pour trouver le ton juste pour ces pensées qui vivent ce qu’elle raconte sans trop les vivre non plus. Il me fallait bien différencier une pensée avec une parole.

    Richard Johnson, le réalisateur, a une façon bien à lui de travailler…

    Il a tout le temps de nouvelles idées, il a envie de tenter des choses. C’est vrai que ça peut être déstabilisant. Comme Peter Brook qu’il aime beaucoup, Richard pense qu’il ne faut pas mettre des comédiens dans un confort. Il faut toujours les déstabiliser, les mettre en danger, changer les indications pour créer des choses, pour redécouvrir à chaque prise. C’est bien loin d’un tournage classique où tout est très technique et réglé à la seconde près. Du coup sur le tournage de Kali, il se passait des choses assez magiques. Pour ma part, j’aime bien travailler et préparer les choses en amont, savoir à peu près où je vais. Là, il a fallu que je le suive et que je sois dans le lâcher-prise. Richard Johnson a été une rencontre très intéressante.

    Quel regard portez-vous sur "Kali" avec le recul ?

    C’était mon premier premier rôle, donc j’avais pas forcément d’éléments de comparaison. C’était une nouvelle expérience pour moi d’être tous les jours sur un plateau du début à la fin, d’être impliquée au niveau de la création, d’avoir la tension que l’on a d’avoir un premier rôle, c’est différent, on a vraiment plus de responsabilités à chaque instant. Et c’était aussi mon premier rôle vraiment physique. Et j’avais conscience au moment du tournage qu’il n’y avait pas de confort. Mais avec les autres tournages que j’ai eus entretemps, je me rends compte maintenant à quel point c’était éprouvant et atypique. J’ai tourné un pilote potentiel d’une nouvelle série pour France 3 avec Philippe Torreton en septembre-octobre. Ça s’appelle Tempêtes, c’est sur les sauveteurs en mer de Saint-Malo. J’y tiens le premier rôle féminin. Au moment du casting, le réalisateur me disait "Je vous préviens, si c’est vous, c’est hyper physique, il faut nager, c’est la Bretagne, il fait froid. Il y a des scènes d’action dans un hélicoptère de la marine nationale, vous allez vraiment en baver. Vous serez contente de rentrer à l’hôtel le soir." Et quand je me suis retrouvée sur le tournage, je me suis rendue compte que c’était assez confortable malgré quelques scènes d’action qui nécessitaient de sauter dans une eau glacée.

    Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet ?

    Tempêtes est une production de Marc Riviere, Dominique Baron et Michel Sibra (ndlr : via Western Prod.). Sur ce tournage, trois équipes travaillaient en parallèle. Marc Riviere filmait tout ce qui se passait sur terre, Dominique Baron se chargeait de tout ce qui se déroulait en mer, et Michel Sibra tournait toutes les scènes qui se passaient dans le Super Frelon de la marine nationale. Pour les acteurs c’était assez intéressant. On pouvait tourner le matin avec Marc Riviere avec beaucoup de confort, une super lumière, beaucoup de prises, et l’après-midi se retrouver avec les combinaisons orange fluo de la SNSM (ndlr : la Société nationale de Sauvetage en mer) sur le canot en plein milieu d’une tempête. C’était super ! Tempêtes devrait être diffusé en septembre-octobre 2010 sur France 3, et on verra à ce moment-là s’il y aura une suite ou pas. J’ai beaucoup apprécie le rôle de la sauveteuse-plongeuse, c’est une femme indépendante qui n’a pas la langue dans sa poche.

    Vous avez aussi tourné un pilote pour TF1…

    En novembre-décembre, j’ai tourné La Loi selon Bartoli réalisé par Laurence Katrian. J’ai eu la chance là aussi de donner la réplique à un très bel acteur Stéphane Freiss. Il joue un juge d’instruction un peu atypique. C’est la rencontre entre mon personnage Nadia, une chanteuse qui ne vit pas encore de sa passion et fait des missions en intérim pour payer son loyer et vivre. Pendant 5 jours, elle va trier les dossiers de ce juge au palais de justice et s’impliquer peu-à-peu dans une enquête en cours. Stéphane joue un personnage sarcastique et cynique, qui essaie de déstabiliser tout le monde. Et ça marche pas du tout avec elle. Elle a beaucoup de répartie. Il est séduit par son caractère et a très envie de poursuivre l’aventure avec elle. TF1 devrait diffuser le pilote en mars je pense. J’espère qu’on se retrouvera tous pour tourner une suite !

    Propos recueillis par Pascal Muscarnera

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