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    Rencontre avec une "Drop Dead Diva"

    Dans "Drop Dead Diva", l'âme de Deb, une mannequin superficielle vient se loger dans le corps de Jane, une avocate corpulente. Alors que la saison 2 commence sur Teva, Allociné a rencontré Brooke Elliott, l'héroïne de la série ...

    Allociné : "Drop Dead Diva" a été renouvelée pour une troisième saison, comment expliquez-vous le succès de la série ?

    Brooke Elliott: Je pense que les gens aiment la série parce qu’elle est différente de ce que l’on leur propose habituellement. Et je crois que le message que nous délivrons peut être compris de tous, puisque nous traitons des thèmes comme la quête d’identité et le manque de confiance en soi. Nos pays sont très différents, nos coutumes sont très différentes, mais au final, nous sommes tous humains, nous traversons les mêmes épreuves et je pense que les gens se retrouvent vraiment dans les questions que posent la série.

    "Drop Dead Diva" marque votre premier grand rôle à la télévision, comment avez-vous réagi lorsque l’on vous a annoncé que vous aviez été choisie pour interpréter Jane?

    On m’a d’abord annoncé que j’avais été choisie pour jouer dans le pilote, et je ne savais pas encore à l’époque que trois saisons suivraient. Mais jouer dans le pilote était déjà extraordinaire, j’étais donc réellement sous le choc. J’ai appelé mes parents pour leur annoncer la nouvelle, et ensuite les choses sont arrivées très vite. J’ai tourné le pilote, une première saison a été commandée, puis une deuxième, et une troisième. Et j’ai conscience que c’est une immense opportunité, car cela n’arrive pas si souvent.

    Surtout dans le climat économique actuel…

    Tout à fait, et nous avons vraiment conscience de la chance que nous avons. Quand on voit toutes ces autres séries annulées, où qui ne voient même jamais le jour, on ne peut que s’estimer chanceux.

    Prenez-vous part à l’écriture des scénarios, il y a t-il beaucoup d’improvisation lors du tournage ?

    Il peut m’arriver d’ajouter ma touche personnelle mais la plupart du temps, nous restons fidèles au script. Nos scénaristes sont exceptionnels, très ouverts et je sais que je peux appeler Josh Berman (ndlr : le créateur de la série) si je souhaite faire des modifications.

    Quelle a été la scène la plus difficile à tourner depuis le début de la série ?

    Au tout début de la série, nous devions vraiment montrer à quel point Deb et Stacy étaient superficielles. Il y a donc une scène dans le premier épisode où Stacy dit «les choses grosses ne devraient pas arriver aux gens minces » et d’autres paroles très offensantes. Et, par l’intermédiaire de mon personnage, j’étais celle à qui s’adressait ces commentaires très négatifs, et, à ce moment précis il m’a été assez difficile de faire la part des choses.C’était une scène très difficile à tourner, mais elle était essentielle pour montrer à quel point leur vision des choses était malsaine.

    Il y a en effet beaucoup d’allusions à votre soi-disante laideur durant la saison 1, comment gérez-vous cela?

    Cette question est problématique, car je n’ai jamais considéré que mon personnage était laid. Je pense que c’est une fausse idée que certains ont pu se faire. Ce n’est pas parce que quelqu’un ne porte pas de maquillage ou n’est pas coiffé que cette personne est laide. Quand on voit Jane pour la première fois, elle vient de passer la nuit à travailler, on n’en sait vraiment pas beaucoup plus sur elle, mais je ne crois pas qu’elle ait jamais été laide. Elle ne se trouvait pas jolie, elle était très peu sure d’elle et très timide, mais je pense qu’elle a toujours été belle.

    C’est un peu le message de la série, ce qui la rend si universelle : chacun a sa propre beauté…

    Oui je pense que c’est tout à fait le but de la série. Notre société a crée des normes et des règles que nous sommes censés suivre. Nous devons rentrer dans des cases, pour être considérés comme beaux, intelligents et je pense que la série se bat contre cela. Si vous vous soumettez à cette vision unique, alors vous passez à côté de toute la beauté qui nous entoure. Ce n’est pas parce que quelqu’un a un jour décidé que telle ou telle chose était belle, que nous devons tous penser la même chose.

    Vous êtes plutôt Jane ou Deb ?

    Je suis les deux. Je suis très féminine comme Deb, mais il m’arrive d’être timide comme Jane. Je suis passée par des moments dans ma vie où je manquais de confiance en moi. Je peux donc me retrouver dans les deux personnages.

    La série comporte des moments comiques et dramatiques ? Dans quel genre vous-sentez-vous le plus à l’aise ?

    Très honnêtement, j’aime les deux facettes de la série. Trop souvent, les personnages sont cantonnés à une seule fonction, à un seul genre, et j’ai la chance de pouvoir explorer beaucoup de choses dans la série. C’est une position très gratifiante pour une actrice.

    Que souhaitez-vous qu’il arrive à votre personnage à l’avenir ?

    J’aimerai beaucoup que l’on explore le manque de profondeur de Deb. Elle a une idée très précise de ce que la vie doit être et j’apprécierai vraiment de voir ses certitudes remises en question. J’ai aussi envie qu’elle continue de mener sa vie, qu’elle affronte des épreuves lui permettant de s’ouvrir spirituellement.

    Et en ce qui concerne Grayson?

    J’aimerai que Grayson évolue autant que Deb. Deb doit faire face à de nombreuses épreuves et je souhaiterai que Grayson soit confronté au même genre d’obstacle. Ce n’est qu’à cette condition que Jane et Grayson pourraient être ensemble. Ils doivent d’abord devenir de nouvelles personnes, dans un nouveau monde.

    Pensez-vous que la série s’arrêtera le jour où Grayson et Jane formeront un couple ?

    C’est fort probable. C’est pourquoi j’aimerai que cela prenne du temps. Après la saison 5 par exemple…

    Beaucoup de femmes s’identifient à votre personnage, ressentez-vous une certaine responsabilité à leur égard ?

    Je me sens responsable dans le sens où je dois continuer à faire du bon travail. Si les gens se sentent mieux grâce à mon personnage, ce n’est que du bonus.

    Comment réagissent les gens lorsqu’ils vous reconnaissent dans la rue ?

    Ils sont très gentils. Beaucoup me disent qu’ils apprécient vraiment la série et qu’elle leur a permis de voir les choses différemment et d’avoir plus confiance en eux. J’aime énormément ce que je fais et c’est fantastique de voir que les gens ressentent la même chose. Je leur en suis très reconnaissante.

    De nombreuses guest-star sont apparues dans la série, pouvez-vous nous en dire plus?

    J’ai eu la chance de tourner avec Paula Abdul. C’était une expérience extraordinaire puisque j’ai grandi en écoutant ses chansons. Rosie O'Donnell apparaît également à plusieurs reprises. Nous sommes amies depuis longtemps et elle est très talentueuse, elle me fait beaucoup rire et aime beaucoup improviser. Liza Minnelli a aussi fait une apparition, ce qui était plutôt surréaliste. Ce n’est qu’après coup que j’ai réalisé la chance que j’avais. Delta Burke était également dans cet épisode. Faith Prince et Sharon Lawrence ont joué mes mamans, Kurt Fuller, le père de Jane et Leelee Sobieski est apparue dans un rôle surprenant. J’ai aussi eu la chance de jouer avec Cybill Shepherd.

    Qui aimeriez-vous voir dans la série?

    Il y a tellement de personnes avec lesquelles j’aimerai tourner! Mais si vous me le demandez, alors je peux vous citer beaucoup de noms. Cathy Bates, Joan Allen, Joan Cusack, Philip Seymour Hoffman, Tom Hanks et Rita Wilson, Stanley Tucci, Kate Winslet… J’ai énormément d’idées!

    Vous jouez une avocate, avez-vous du faire des recherches pour mieux vous imprégner du rôle?

    Je n’ai pas suivi de cours du soir mais j’ai appris pas mal de choses sur le fonctionnement de la justice. Quand j’étais petite, je croyais que je voulais être avocate. J’en ai parlé à ma mère qui m’a expliqué qu’il fallait beaucoup lire et faire énormément de recherches, ce qui ne me plaisait pas vraiment. Il m’a donc paru plus judicieux de jouer une avocate à la télévision.

    Les métiers d’acteur et d’avocat ont certains points communs…

    Oui, les plaidoiries des avocats ressemblent beaucoup à des représentation théâtrales, donc c’est très intéressant de pouvoir jouer ce genre de personnage.

    Vous avez joué à Broadway avant "Drop Dead Diva", la scène vous manque t-elle ?

    Les deux exercices sont très différents. Bien sur il y a des choses qui me manquent, comme le contact avec le public, l’adrénaline, et le sentiment d’accomplissement à la fin de la pièce. A la télé, vous ne ressentez cet accomplissement que lorsque l’épisode est diffusé. Vous devez attendre avant de voir le résultat final. Mais j’aime beaucoup le fait qu’une image raconte une histoire, et à la télé, il est possible de raconter énormément d’histoires. J’aime beaucoup faire les deux.

    Vous chantez également à plusieurs reprises dans la série, envisagez-vous de sortir un album?

    Oui c’est quelque chose que je souhaiterai faire. Ce ne sera pas pour tout de suite, car je suis trop occupée avec la série, mais j’aimerai beaucoup sortir un album de country par exemple.

    Si vous pouviez vivre pour une journée dans le corps d’une autre personne, qui choisiriez-vous?

    Un homme. J’aimerai beaucoup savoir ce qu’ils pensent, ce qu’ils ressentent, les pressions qu’ils peuvent subir, les épreuves qu’ils doivent affronter.

    Regardez-vous beaucoup la télévision?

    J’aime beaucoup Modern Family, c’est une série géniale. Je suis aussi fan de 30 Rock, The Office, et j’apprécie toujours autant Grey's Anatomy, Private Practice et Community.

    Regardez-vous votre série?

    Oui je regarde les épisodes. Je les apprécie d’ailleurs plus lors du deuxième visionnage, lorsque j’arrête enfin de me juger.

    Lors de la diffusion de la première saison, beaucoup de critiques ont comparé "Drop Dead Diva" à "Ugly Betty". Qu’avez-vous pensé de ce parallèle?

    J’ai l’impression que ça n’a pas duré très longtemps, peut-être parce qu’ils se sont rendus compte que la comparaison n’était pas très pertinente. Ugly Betty avait une ambiance très cartoon, ils ont enlaidi délibérément le personnage en lui faisant porter un appareil dentaire et des vêtements ridicules. Je pense que Drop Dead Diva aborde le sujet de la quête d’identité et de l’acceptation de soi d’une manière plus profonde et réaliste.

    Et que pensez-vous de la comparaison avec "Ally McBeal"?

    Oui, cela me paraît pertinent, car il y a un certain nombre de ressemblances. Le décor de Drop Dead Diva par exemple ressemble beaucoup à celui d’Ally McBeal.

    La série vous a permis de vous faire connaître, peut-on s’attendre à vous voir dans d’autres projets?

    Je l’espère. Pour le moment, je n’ai pas encore fait autre chose. Je lis de nombreux scénarios, je suis à la recherche du bon projet et quand il se présentera, je sauterai sur l’occasion.

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