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    Cannes 2014 - Queen and country : les années 50 et l'armée racontées avec humour par John Boorman
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 12 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    27 ans après "Hope and Glory", John Boorman dévoile "Queen and country", sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs. Le cinéaste raconte avec amour et humour son expérience dans l'armée dans l'Angleterre des années 50...

    Sophie Mutevelian

    27 ans après la sortie du multi-récompensé Hope and Glory, voici Queen and Country, dévoilé aujourd'hui dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs. L’histoire se déroule 10 ans après le premier film. Le jeune Bill, incarné par Caleb Landry Jones, a 18 ans et vit ses premiers émois amoureux en attendant d’être appelé au front. Le cinéaste John Boorman en a dit plus sur son envie de faire ce film à l'issue de la projection. Morceaux choisis de cet échange :

    J'ai attendu pour faire ce film car j'avais peur d'être poursuivi en justice !

    John Boorman, réalisateur de "Queen and Country" : Tous les faits narrés dans le film se sont déroulés il y a 62 ans lorsque j’avais 18 ans. J’avais fait le film Hope and Glory sur mon enfance pendant le Blitz à Londres et j’avais toujours en tête d’en faire une suite avec mon expérience dans l’armée. Pour diverses raisons ça ne s’est pas fait dans l’immédiat. Peut-être parce que j’étais un peu préoccupé par le fait que tous ces personnages, basés sur des vraies personnes, pourraient éventuellement me poursuivre en justice! J’espère qu’ils sont tous morts maintenant ! (rires) Et puis ça m’intéresse toujours de revenir sur cette décennie-là, les années 50, en Angleterre. Il y a quelque chose de très particulier, c’est comme une sorte de gueule de bois d’après-guerre, lorsque les années 60 n’étaient pas encore arrivées. C’était une période très particulière, une sorte de fin de l’Empire, si ce n’est que cette génération avait beaucoup de mal à accepter cet état de fait.

    Ce n’est que par l’humour que l’on peut s’en sortir

    L’expérience de l’armée est tellement brutale, violente, en plus des horreurs de la guerre, qu’il n’y a pas d’autres moyens que de la relater avec humour et légèreté. Nous avons vécu ça. Ce n’est que par l’humour que l’on peut s’en sortir.

    AlloCiné / Brigitte Baronnet
    L’eau est un élément qui a toujours fait partie de mon paysage personnel

    A l’âge de 12, je me suis noyé. C’était une expérience magnifique que je recommande à quiconque qui est tenté par le suicide d’essayer ce moyen-là, c’est très beau. Quand je me suis noyé, j’ai vraiment vécu dans ma chair l’expérience de devenir le fleuve, mais il se trouve qu’on m’a sauvé et ramené sur la terre ferme. Mais cette expérience m’a beaucoup marqué, de façon générale, j’ai passé ma jeunesse au bord de la Tamise, comme vous le voyez dans le film, et effectivement l’eau est un élément qui m’a toujours accompagné, qui a toujours fait partie de mon paysage personnel.

    Ça fait 50 ans que j’ai du mal à monter le budget de mes films

    Ca fait 50 ans que j’ai du mal à monter le budget de mes films. La difficulté de trouver des financements a toujours existé et continue de persister. Mais cette convention européenne permettant de solliciter l’aide de plusieurs pays européens est un stimulant très important pour quiconque veut faire des films en Europe.

    Cela dit, il ne faut pas que ces coproductions (ici entre la Roumanie, la France, la Grande-Bretagne et l’Irlande) résultent d'une sorte d'"euro-pudding", où le film essaierait de concilier différentes cultures. C’est très important que l’œuvre en elle-même puisse garder sa vérité et puiser son ancrage dans ses propres racines. C’est le cas ici.

    Un extrait de "Queen and country" :

     

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