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    De "Jeux Interdits" à "La Boum" : Brigitte Fossey se confie !
    Laetitia Ratane
    Laetitia Ratane
    -Responsable éditoriale des rubriques Télé, Infotainment et Streaming
    Très tôt fascinée par le grand écran et très vite accro au petit, Laetitia grandit aux côtés des héros ciné-séries culte des années 80-90. Elle nourrit son goût des autres au contact des génies du drame psychologique, des pépites du cinéma français et... des journalistes passionnés qu’elle encadre.

    A l'occasion de la sortie de la copie restaurée de "Jeux Interdits", nous avons rencontré Brigitte Fossey. Une immense actrice française qui, en 60 ans de carrière, a illuminé la route des plus brillants metteurs de scène. Confidences en images...

    "Les Valseuses" : un choix osé malgré tout et tous (1974)

    Agence Méditerranéenne de Location de Films (A.M.L.F.)
    "Il ne faut pas jouer ce rôle, ce n'est pas pour toi !" "Je ne te le pardonnerai jamais... "

    "En tant que comédienne, j'ai fait ce choix parce que le scénario était excellent, le metteur en scène et les acteurs merveilleux. Je me suis dit aussi que lorsqu'on était comédienne, il fallait tout jouer ou alors rentrer au carmel... Je n'ai pas hésité une seconde."

    "J'ai envoyé le scénario à mon agent qui m'a dit : "Il ne faut pas faire ça, ce n'est pas pour toi !" "Comment ? Je suis une comédienne ou je ne suis pas une comédienne?" Mes parents étaient aussi scandalisés. Mon père m'a dit : "Il y a une chose que je ne te pardonnerai jamais, c'est d'avoir joué dans Les Valseuses."

    "Or à l'époque, moi, je lisais Henry Miller et son Jours tranquilles à Clichy puis Tropique du Cancer et Tropique du Capricorne. Donc quand j'ai lu Bertrand Blier, j'ai trouvé que c'était d'abord un roman à l'eau de rose. Si vous voulez, c'est encore une fois une démarche littéraire au départ."

    "Blier n'arrivait pas à produire son film et avait été contraint de trouver un éditeur pour écrire son roman, qui est devenu un best seller et a convaincu Paul Claudon le producteur. Claudon était un très grand homme, plein d'humour. Quand il m'a vu arriver, il m'a dit "Non, ce n'est pas possible, tu ne vas pas faire ça, Brigitte?" "Si, si, je vais le faire, ça m'amuse..." ai-je répondu."

    Il y avait une telle surenchère entre Depardieu et Dewaere. Toute l'équipe avait le fou rire!

    "Lors du tournage, on a beaucoup ri. Depardieu et Dewaere étaient deux clowns. C'était difficile de garder son sérieux. Patrick jouait au Café de la Gare, habitué à l'improvisation. Gérard est un improvisateur né, il invente sa vie, chacune de ses phrases est rabelaisienne, verte, gourmande. Il y avait une surenchère entre eux, ils étaient à mourir de rire et toute l'équipe, même Blier, avait le fou rire. Donc pour tourner cette scène, qui va très vite, on a mis trois jours."

    "Je savais en outre qu'on était sous l'oeil de Bruno Nuyten, un très grand chef de la photographie. Et j'avais envie de défendre cette fille car il était marqué dans le scénario, à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, "la fille dit, un peu bête...", "la fille un peu nunuche répond...". Je trouvais cela drôlement intéressant de jouer et de défendre une telle fille."

    "Parce que les filles nunuches ont leur vécu comme toutes les autres, je me suis imaginée son histoire, son chemin pour en venir à accepter cela alors qu'elle a son bébé. Je l'ai imaginée sans un sou pour boucler les fins de mois, en ancienne prostituée qui s'était rachetée une conduite en se mariant. Le billet sous le nez, c'est comme l'instrument du démon pour elle."

    Précisons que cette photo n'est pas extraite de la scène du film ...

    "Il ne se passe rien de plus dans la scène que ce que montre la photo. Il s'agit là de la fin de la scène et non de son début. D'ailleurs, attention, cette photo a été prise par le photographe de plateau pour la promotion du film après le tournage de la scène. Parce que pendant cette scène, je ne suis pas tellement consentante. Ce n'est pas une photo extraite de la scène donc... Il faut le préciser."

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