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    J.J Abrams (10 Cloverfield Lane) : "C’était une sorte d’expérience, nous voulions casser les codes"

    Le très attendu 10 Cloverfield Lane sort aujourd’hui au cinéma. A cette occasion, son producteur J.J Abrams a accepté pour nous de lever le voile sur certaines interrogations. Interview avec celui qui aime s’entourer de mystère.

    Paramount Pictures France

    Comment ce projet est-il arrivé sur votre bureau ?

    On nous a tout d’abord envoyé un script racontant l’histoire de cette femme qui se retrouve face à une situation terrifiante. C’est une idée qui m’a vraiment emballé. Ça me faisait penser à La Quatrième Dimension avec un mélange de différents genres, entre l’horreur et le thriller.

    Où avez-vous trouvé le temps de travailler sur ce projet ?

    J’ai la chance de travailler avec une super équipe chez Bad Robot et surtout Lindsey Weber. Elle connaissait Dan Trachtenberg et a développé un script avec lui. Elle nous a ensuite présentés. C’est elle qui était sur le tournage de 10 Cloverfield Lane pendant que je travaillais sur Star Wars. Mais j’étais impliqué sur les deux projets. 

    Lucasfilm Ltd.

    Avez-vous participé à la campagne virale du film ?

    Nous voulions continuer le jeu en ligne que nous avions lancé durant la promotion de Cloverfield. Certaines personnes chez Bad Robot ont bossé avec les studios pour que ça se fasse. C’est vraiment amusant de cacher des indices : les spectateurs n’ont pas besoin de connaître le jeu pour comprendre le film. Mais si vous suivez l’histoire en ligne, vous trouverez des petites références dans 10 Cloverfield Lane. Mais tout ça, c’était vraiment pour s’amuser.

    Il y a plein d’indices cachés dans les images et même sur l’affiche Imax. Mais nous avons surtout remarqué à plusieurs reprises la Tour Eiffel. Est-ce que ça signifie quelque chose ?

    C’est relié au personnage de Megan (NdR : la fille de Howard Stambler/John Goodman) dans le film et aussi à l’ARG autour de Cloverfield. Il y a des indices qui n’ont pas encore été découverts. Il faut voir le film pour comprendre.

    C'était une sorte d'expérience, nous voulions casser les codes

    Les premières images de 10 Cloverfield Lane nous ont fait penser à Lost (le bunker de Desmond, la série de chiffres). Est-ce qu’il y a un lien entre le film et la série ?

    Non, il n’y a pas vraiment de lien entre les deux. Le seul point commun qui peut exister est l’existence du bunker.

    Il est de plus en plus difficile de garder un projet secret, surtout avec les réseaux sociaux et l’éclosion des théories sur internet. Comment faites-vous pour limiter l’information ?

    C’est plus difficile sur certains films. Pour 10 Cloverfield Lane, c’était moins compliqué étant donné que nous n’en parlions pas beaucoup. Nous avons décidé de l’annoncer tardivement, seulement deux mois avant la sortie du film. C’était une sorte d’expérience, nous voulions casser les codes.

    En tant que réalisateur ou producteur, comment déterminez-vous les choses qu’il faut dévoiler ?

    Il n’y a pas de bonne réponse à cette question. Chaque film est différent et il faut changer d’approche à chaque fois. La clé est d’impliquer le spectateur, de lui donner envie d’en savoir plus plutôt que de lui apporter toutes les informations. Certains films en dévoilent trop, ou donnent cette impression. Pour 10 Cloverfield Lane, la Paramount a accepté de jouer le jeu et de ne pas trop en dire. Nous verrons bien si ça fonctionne.

    Paramount Pictures France

    Vous avez raconté un jour avoir reçu à l’adolescence une boite de magicien que vous n’avez jamais ouvert, pour garder le mystère. Un thème récurrent dans votre filmographie. Cette boite est-elle toujours fermée ?

    Elle est toujours fermée (rires).

    Comment choisissez-vous vos projets avec la Bad Robot ?

    Je ne pourrais pas définir ce qui est un projet typique de la Bad Robot. On reçoit les projets et on choisit ceux qui nous intéressent le plus, qu’on aurait bien voulu voir et sur lesquels nous pouvons faire quelque chose de bien. On travaille autant sur les comédies romantiques que sur les films d’horreur.

    Avec un peu de chance, on pourra continuer à développer cette idée

    Vous souvenez-vous du jour où vous avez créé la Bad Robot ? Pourquoi avoir choisi ce logo ?

    Je travaillais à l’époque sur une série qui s’appelait Alias. Nous étions à la fin du tournage du pilote et je devais au plus vite créer le nom de la future société ainsi que le logo. J’avais eu l’idée d’un livre pour enfants intitulé "Bad Robot" et j’ai trouvé que ça ferait un bon intitulé. J’ai fait cette très simple animation d’un robot dans les herbes et j’ai demandé à mes deux enfants de prononcer "Bad Robot" afin que je suis puisse les enregistrer. C’était un nom temporaire à l’époque – nous étions en 2001 – et c’est finalement resté. Ça fait seize ans maintenant. Quand ma femme et moi avons eu notre troisième enfant, j’ai aussi enregistré sa voix pour l’ajouter aux deux autres. 

    La fin de 10 Cloverfield Lane est plutôt ouverte. Cela signifie-t-il qu’il y aura un Cloverfield 3 ?

    Nous avons tous travaillé sur l’histoire d’un personnage qui, à mon sens, est très forte. Et la fin du film, comme c’est le cas dans beaucoup d’histoires qui fonctionnent, comporte cette sensation qu’on est à l’aube d’un nouveau chapitre. Bien sûr, reste à voir ce qu’on en fera, mais ça reste une possibilité.

    Ce serait une anthologie donc

    Ce n’est bien sûr pas une suite directe, sinon on ne l’aurait pas appelé "10 Cloverfield Lane". Il y a sans aucun doute un côté anthologie mais nous avons aussi une plus grande stratégie que nous espérons pouvoir explorer. On ne peut être sûrs de rien, mais avec de la chance, on pourra continuer à développer cette idée.

     

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