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    Un seul film à la réalisation, et puis s'en va
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Par envie ou par défi, nombreux sont ceux qui réalisent un premier...et parfois unique film. Pourquoi ? Expérience douloureuse, raison financière...Ce ne sont pas les explications qui manquent. Voici quelques exemples connus, d'autres beaucoup moins.

    Le film : Le Carnaval des âmes (1962)

    Réalisé par : Herk Harvey

    De quoi ça parle ?

    Marie Henry n’aurait pas dû accepter de se lancer dans une course de voiture improvisée. Son véhicule bascule dans une rivière. Ses deux passagères se noient, tandis qu’elle ne parvient à en réchapper que par miracle. Mais à compter de ce moment, les éléments étranges se succèdent. Ils deviennent de plus en plus inquiétants lorsque Mary accepte un travail dans une église de Salt Lake City…

    Pour la petite histoire...

    Petit chef-d'oeuvre de poésie macabre, le film de Herk Harvey a gagné son statut de film culte au fil de ses diffusions tardives sur les chaînes de TV américaines. Introuvable pendant des années, il a longtemps circulé sous les manteaux en copies pirates.

    Il faut dire aussi que la génèse de cette pépite est assez singulière. Le réalisateur du film et son scénariste, John Clifford White, n'avaient jamais réalisé de long métrage. Ils travaillaient tous les deux au sein d'une société baptisée Centron Corporation, basée dans la petite ville de Lawrence, dans le Kansas, et spécialisée dans la réalisation de films d'entreprises et institutionnels.

    Un jour qu'il passait en voiture dans la région de Salt Lake City (à Saltair précisément), Harvey découvrit les vestiges d'un énorme parc d'attraction abandonné depuis longtemps, probablement construit dans les années 30, en état de décrépitude avancé et posé sur le lac. Un parc fantôme, angoissant, qui fait travailler son imagination : il pense alors à des morts-vivants qui sortiraient de l'eau, pour aller s'amuser dans le parc...

    Réalisé pour à peine 30.000 $ et tourné en trois semaines, le film devait être, selon les propres termes de Herk Harvey, "un mélange du style de Bergman avec l'influence d'un Cocteau". Par sa réalisation soignée, sa musique obsédante et inquiétante, intégralement composée sur un orgue (si si !), le film a non seulement biberonné toute une génération de cinéphiles, et a aussi influencé nombre de metteurs en scène, à commencer par un certain George A. Romero. Ce n'est d'ailleurs pas tout à fait un hasard si l'héroïne de sa Nuit des morts-vivants fait furieusement penser à l'actrice vedette du film de Harvey, Candace Hilligoss.

    Dans tous les cas, une oeuvre à vraiment découvrir !

     

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