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    Kubo et l'armure magique : quels sont les commandements du studio Laïka ? Réponse avec Travis Knight
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Deux ans après "Les Boxtrolls", "Kubo et l'armure magique" permet à Laïka de continuer à nous faire rêver, image par image. Un long métrage dont le réalisateur Travis Knight nous dévoile les coulisses en même temps que la philosophie du studio.

    Et de quatre pour Laïka ! Sept ans après la sortie de Coraline, le studio américain nous présente son quatrième long métrage : le somptueux Kubo et l'armure magique. Pour l'occasion, le président Travis Knight a plus que jamais mis la main à la pâte, en officiant pour la première fois en tant que réalisateur de ce film en stop-motion, et il nous livre quelques-uns de ses secrets de fabrication. En vidéo ci-dessus, puis ci-dessous, lorsqu'il est venu présenter son bébé au Festival du Cinéma Américain de Deauville.

    AlloCiné : Quels seraient les commandements d'un studio comme Laïka ?

    Travis Knight : Nous avons une philosophie sur notre façon de faire des films et sur le type que nous faisons. Nous voulons que nos films incitent à la réflexion et résonnent chez les spectateurs sur le plan émotionnel, tout en ayant assez de sens, en abordant des thèmes profonds qui respectent l'intelligence du public. Quand nous faisons un film, nous voulons que sa stylisation et son aspect proviennent naturellement de l'histoire que nous racontons et de ce que nous cherchons à susciter.

    La façon dont les marionnettes bougent et le type d'animation que nous faisons doivent avoir un degré de crédibilité et un naturalisme, pour donner l'impression que les personnages sont réels et qu'ils respirent. Il y a donc toute une série de règles, de choses à faire et ne pas faire pour que tout paraisse le plus naturel possible.

    Y a-t-il des choses qui vous sont impossibles ? Car c'est vraiment ce que l'on se demande face à la virtuosité de "Kubo.

    Oh oui (rires) Tout est impossible (rires) Au début du projet, nous ne savions d'ailleurs pas comment nous allions faire, mais ce qui a joué en notre faveur, c'est que nous avions gardé le noyau de l'équipe créative de nos trois précédents films. Nous avons donc pu travailler sur des innovations technologiques et artistiques à utiliser sur le suivant. Le cadre de chaque long métrage devient plus gros, notre sac à malice plus cher, mais nous pouvons relever des défis plus importants.

    Ceci étant dit, nous ne savions pas comment nous allions aborder plusieurs choses au début de ce film : nous avions des monstres mythologiques, une bataille qui se déroule sur une mer déchaînée avec un bateau fait de feuilles… Mais cela témoigne de la passion dont tous les membres du studio font preuve, et cela me donne l'impression que nous pouvons nous attaquer à n'importe quel défi, ce qui aide vraiment lorsqu'il faut avancer.

    Avez-vous mis moins longtemps à réaliser "Kubo" que vos films précédents ?

    Non, ces choses prennent toujours une éternité (rires) Il nous a fallu un tout petit peu moins de cinq ans pour faire celui-ci, car un film d'animation avance à pas de tortue : en général, un animateur parvient à créer entre trois et cinq secondes d'animation par semaine. Et lorsque toute les équipes étaient à pied-d'œuvre, nous parvenions à faire deux minutes en une semaine. C'est donc très lent, mais ça vaut le coup car le résultat est magnifique.

    Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Deauville le 10 septembre 2016

    Découvrez l'une des plus belles scènes du film :

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