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    Cannes 2017 - Sans pitié, un thriller coréen "qui n'a pas de nationalité" en Séance de Minuit
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Présenté en Séance de Minuit, "Sans pitié" maintient l'emprise du cinéma de genre coréen sur la Croisette. Mais le long métrage de Sung-hyun Byun ne s'adresse pas qu'à ses compatriotes à en croire ses acteurs.

    C'est presque devenu une tradition : chaque édition du Festival de Cannes s'offre un film de genre coréen en Séance de Minuit. Un an après le zombiesque Dernier Train pour Busan, c'est le polar Sans pitié qui s'offre ce très prestigieux (et attendu) créneau, et ses deux acteurs nous ont présenté le long métrage à quelques heures de leur montée des marches.

    AlloCiné : Dans sa note d'intention, le réalisateur Sung-hyung Byun explique avoir voulu créer "un nouveau style de film auquel le public coréen n'est pas habitué". A quoi fait-il référence selon vous ?

    Kyung-gu Sol : Il a dit ça ? (rires) Je ne sais pas exactement ce qu'il entendait par là mais je pense que ce qu'il voulait dire, c'est qu'il cherchait à réaliser un film qui n'ait pas de nationalité. Qui ne soit pas coréano-coréen et destiné au public coréen. Un film qui puisse aller au-delà des frontières et que n'importe qui pourrait comprendre. C'était vraiment son intention.

    Il a aussi expliqué avoir été influencé par Martin Scorsese, Quentin Tarantino et Johnnie To : vous a-t-il demandé de regarder des films pour vous permettre de voir ce qu'il avait en tête ?

    Kyung-gu Sol : Oui, il m'avait demandé de regarder Infernal Affairs [dont Scorsese a réalisé le remake américain, Les Infiltrés, ndlr] et Reservoir Dogs de Tarantino. Et un article a justement dit que Sans pitié avait réussi à bien mélanger les deux, ce qui avait fait plaisir au réalisateur.

    Quel élément de ce thriller vous avait le plus attiré ?

    Kyung-gu Sol : Je n'ai pas immédiatement été partant car il y a énormément de films policiers et de gangsters qui sortent chaque année en Corée, donc je n'étais pas très chaud. Mais c'est le réalisateur qui m'a convaincu, en m'assurant que le sujet et le traitement allaient être différents, donc je lui ai fait confiance, et j'étais même curieux du résultat.

    Si-wan Yim : Moi j'ai été emballé dès le départ. Le scénario m'avait emballé et je me suis dit que, même si je ne le faisais pas, c'était le genre de film que j'aurais absolument voulu aller voir en salles. Je ne me sentais toutefois pas capable de dire au public que le film allait être du jamais vu, et il a complètement adhéré à mon propos. Et c'est là que nous nous sommes mis d'accord et que j'ai rejoint le casting.

    A quel point un Festival comme celui de Cannes est important pour le cinéma coréen, et plus précisément le cinéma de genre ?

    Kyung-gu Sol : Cannes a ses réalisateurs coréens fétiches comme Lee Chang-Dong, Park Chan-wook, Hong Sangsoo, Kim Ki-duk, Im Sang-soo ou Bong Joon Ho. Quand un film est sélectionné, cela créé une petite excitation chez nous car tout le monde veut savoir qui va y aller. Mais moins du côté du cinéma de genre où nous sommes moins aux aguets, car ce ne sont pas les longs métrages que le Festival sélectionne en général. Donc ça a été une énorme surprise pour nous, surtout que nous n'étions pas les candidats potentiels.

    Vous parliez des réalisateurs coréens fétiches de Cannes, qui ont explosé grâce au Festival. En est-il de même pour les acteurs ? Leur cote grimpe-t-elle aussi fortement auprès du public mondial après un passage sur la Croisette ?

    Kyung-gu Sol : C'est un peu différent. Je pense que Cannes a ses réalisateurs mais pas ses acteurs fétiches, donc c'est encore plus un grand honneur que d'avoir été invité et de pouvoir monter les marches avec notre réalisateur.

    Si-wan Yim : Moi je vais en profiter pour devenir l'acteur fétiche de Cannes (rires)

    Sans pitié sortira dans nos salles le 28 juin.

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