Comment présenteriez-vous les personnages de Goldorak, célèbres à travers le monde entier dans les années 70 et 80, à la génération actuelle, qui en a peut-être moins entendu parler ?
Je dirais qu’il s’agit des aventures d’un jeune homme tout à fait normal qui, amené à piloter un immense robot, décuple sa puissance et sa force, ce qui lui permet de combattre les forces du mal.
Vous souvenez-vous de l'époque où vous avez inventé les personnages de Goldorak et de Mazinger Z ? Comment l'idée vous est-elle venue ? Quelles étaient vos influences principales ?
Si je repense à moi-même à l’époque où j’ai inventé mon personnage, j’étais quelqu’un d’assez timide et d’assez réservé. Quand je partais dans mon imagination, je me demandais toujours ce que je ferais si j’avais un caractère beaucoup plus intrépide, si j’avais plus de courage pour faire ce qui me plaisait. Et c’est comme ça que ce personnage a pris forme. Quant à l’influence des autres réalisateurs ou mangakas, il y en a tellement que je ne saurais pas vous dire exactement. C’est très riche et divers.
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Comment expliquez-vous, avec le recul que vous avez aujourd’hui, le succès mondial qu’ont connu vos œuvres ?
Je pense que la raison pour laquelle ce personnage et cette série ont tellement impacté le jeune public, c’est que le héros est un jeune homme qui a le désir de devenir puissant. Tous les enfants ont envie de grandir plus vite, de devenir plus actifs, plus puissants. Ils trouvent donc une résonance à ce désir dans ce personnage.
Cela a-t-il été difficile pour vous de passer du manga au dessin animé, puis du petit au grand écran ?
Quand je dessine des personnages pour la bande dessinée, je me mets vraiment dans leur peau. Je rentre dans leur psychologie et je ne réfléchis pas particulièrement à la manière dont l’histoire va se développer, je n’ai pas de contraintes. Je deviens le personnage et l’histoire prend forme au fur et à mesure. En revanche, quand on travaille en animation ou pour un film, on travaille avec une grande équipe, donc il faut quand même définir le développement de l’histoire jusqu’à un certain point, concevoir un story-board, etc. Je n’ai plus cette liberté d’inventer l’histoire au fur et à mesure, c’est un travail d’équipe et ça apporte des contraintes différentes. Quand je dessine une série en manga, page après page, j’imagine tel personnage ou tel robot au fur et à mesure que l’idée me vient, je dessine et je suis content d’avoir cette liberté-là. Quand on fait un film ou une série animée, si on veut introduire un nouveau personnage, il faut le définir en amont, établir un graphisme qui lui corresponde, donc il y a beaucoup moins de liberté. Je ne peux pas me permettre d’introduire un élément sur un coup de tête.
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Quel serait le conseil que vous donneriez à quelqu’un qui rêve de créer ses propres personnages, sa propre histoire ?
Selon moi, la recette du succès, c’est vraiment de prendre plaisir à raconter son histoire. A partir du moment où on s’investit soi-même sur le plan émotionnel, on réussit à toucher le cœur du public auquel on s’adresse. La meilleure recette, c’est donc la sincérité dans le plaisir qu’on prend à donner forme à une œuvre. Il faut savoir à quel point cela est précieux et le protéger.
Vos personnages ont désormais une quarantaine d’années. Avez-vous eu le sentiment de les voir grandir, pensez-vous que les personnages de manga ou de dessin animé vieillissent aussi, comme les êtres humains ?
Oui, les personnages que j’ai créés vieillissent. Essentiellement parce que moi-même je prends de l’âge, donc ce que je peux ressentir et ma manière de voir les choses évolue. C’est un phénomène naturel.
(Re)découvrez la bande-annonce de "Mazinger Z"...
